Du genre type : Primula.
Les plantes de cette famille ont des fleurs régulières ou presque régulières. Le calice, dont les sépales sont plus ou moins soudés entre eux par leurs bases, présente ordinairement 5 divisions, rarement 4, 6 ou 7 ; la corolle est formée de pétales sondés entre eux sur une plus ou moins grande longueur et se séparant en 5 lobes, rarement 4, 6 ou 7. Les étamines sont soudées arec la corolle par leurs filets et sont opposées aux lobes de la corolle. L'ovaire est dépourvu de cloisons et porte les ovules insérés sur une partie centrale et saillante ; les styles sont réunis en un seul, qui est terminé par un stigmate unique non divisé en lobes ; l'ovaire est libre, très rarement à moitié adhérent au calice. Le fruit est sec et s'ouvre par des dents ou des valves qui sont en même nombre que les divisions du calice, parfois encore par une fente transversale qui détache à la partie supérieure du fruit une sorte de couvercle. La graine renferme une plantule, entourée d'un albumen charnu.
Ce sont des plantes herbacées, à feuilles sans stipules, à fleurs de couleurs diverses.
On a décrit 353 espèces de cette famille, qui croissent surtout dans les contrées tempérées et froides de l'Hémisphère Nord.
Beaucoup d'espèces de cette Famille sont cultivées comme plantes ornementales. Plusieurs d'entre elles sont utilisées en médecine.
LIAISONS ENTRE LES DIVERS GENRES DE PRIMULACÉES.
Dans cette famille, le genre Samolus doit être placé à part à cause de son ovaire en grande partie adhérent, alors que l'ovaire est libre dans tous les autres genres. Parmi ceux-ci, les genres Centunculus et Anagallis constituent un premier groupe caractérisé par le fruit qui s'ouvre par une fente transversale détachant un couvercle. Le Centunculus possède des fleurs dont la corolle, ordinairement de quatre pétales, est en forme de grelot et plus courte que le calice, tandis que celle des Anagallis est plus longue que le calice et a cinq pétales presque séparés. A ce genre se relie le genre Samolus cité plus haut auquel son habitat et ses petites fleurs ont fait donner le nom vulgaire de Mouron d'eau.
Un deuxième groupe renferme les autres genres qui possèdent tous des fruits dont la déhiscence se fait par des dents ou par des valves. Les genres Primula, Gregoria, Androsace, Cortusa et Soldanella ont des fleurs généralement réunies en ombelle (quelques espèces d'Androsace ont cependant des fleurs solitaires). Les trois premiers genres sont très proches l'un de l'autre par leurs caractères floraux ; le Gregoria offre tous ceux des Primula, mais il se sépare d'eux par son fruit qui ne contient que deux ou trois graines et dont l'ouverture se fait complètement par des valves, alors que celui des Primula renferme de nombreuses graines et ne s'ouvre qu'au sommet ; le genre Androsace, qui se relie au genre Gregoria par les caractères du fruit, s'en distingue, comme du genre Primula, par sa corolle à tube plus court que la longueur du calice. Au genre Androsace se rattache aussi, par sa corolle à tube court, le genre Hottonia qui s'écarte de lui par ses fleurs étagées en verticilles successifs et par son fruit presque indéhiscent, à graines nombreuses comme dans les Primula. Par ce caractère, ceux-ci se relient encore au genre Cortusa dont la corolle est en forme de cloche comme dans le genre Soldanella, mais à lobes entiers alors qu'ils sont divisés en lanières étroites dans ce dernier genre ; celui-ci se rattache aux Anagallis par le fruit qui, à maturité, détache à son sommet un petit couvercle.
Fig. 29. Liaisons entre les genres de Primulacées. La surface de chaque cercle, correspondant à un genre, est proportionnelle au nombre des espèces que renferme ce genre dans notre Flore. Les traits pleins qui joignent les cercles les uns aux autres indiquent les liaisons importantes entre les genres, et sont d'autant plus courts que ces liaisons sont grandes. Les traits interrompus indiquent des relations moins importantes. Les traits pointillés se rapportent à des liaisons plus lointaines.
Le genre Cyclamen, dont les corolles renversées sont si caractéristiques, a comme le Cortusa un fruit renfermant de nombreuses graines et s'ouvrant entièrement par cinq valves. Le genre Asterolinum se relie assez étroitement au genre Lysimachia dans lequel il a été si souvent rangé, mais celui-ci s'en distingue non seulement par sa corolle plus grande que le calice, mais encore par ses fruits à déhiscence incomplète et à graines nombreuses. Les genres Glaux et Trientalis ont, comme l'Asterolinum, des fruits à déhiscence complète et à graines peu nombreuses ; les fleurs sont sans corolle mais à calice à aspect de corolle dans le premier, à corolle persistante plus courte que le calice dans l'Asterolinum ce qui crée une relation avec le genre Centunculus déjà cité ; le Trientalis se distingue facilement d'eux par ses fleurs généralement du type 7 et on peut lui rattacher le genre Coris qui s'écarte des autres Primulacées par sa corolle bilabiée et son calice comme dédoublé.
AFFINITÉS DES PRIMULACÉES AVEC LES AUTRES FAMILLES.
Les Primulacées offrent par leur placentation centrale certains rapports avec les Utriculariées. Elles montrent aussi avec les Plantaginées quelque relation, et avec les Plombaginées une liaison beaucoup plus étroite que nous verrons plus loin.