Lamiaceae - - Betonica officinalis (L.)

Bétoine officinale

Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Stachys officinalis (L.) Trévisan subsp. officinalis

Cette plante, dont la taille peut varier de 15 à 65 cm, est répandue dans les prés, les bois, taillis ou forêts et dans les landes de la plupart des contrées de notre Flore. Ses fleurs roses ou d'un pourpre plus ou moins foncé se montrent depuis le mois de juin jusqu'au mois de septembre, et parfois encore en octobre.
Les feuilles ont un pétiole d'autant plus long qu'elles sont plus inférieures ; leur limbe est ovale et allongé, en cœur renversé à la base, à nervures fortement marquées et disposées en réseau, à bords régulièrement crénelés tout autour excepté à la base ; les deux feuilles florales qui sont à la base de l'ensemble des fleurs sont plus courtes que la longueur de l'inflorescence. Le calice n'est très velu ou poilu que dans sa partie supérieure ; ses nervures secondaires ne sont pas disposées en un réseau apparent ; les dents du calice n'ont guère que la moitié de la longueur du reste du calice. La corolle, qui mesure environ 15 millimètres de longueur (parfois seulement de 10 à 12 millimètres), présente un tube saillant, dépourvu d'anneau de poils à l'intérieur ; la lèvre supérieure de la corolle est entière, poilue extérieurement, dressée, convexe au sommet, et dépasse beaucoup les étamines ; la lèvre inférieure a son lobe médian un peu crénelé au sommet. Les nectaires forment des masses assez développées, alternant avec les quatre parties de l'ovaire ; la masse nectarifère antérieure est plus grande et se prolonge en une petite languette qui s'appuie sur la base du style.
C'est une plante vivace, à tiges florifères dressées ou redressées, poilues au moins à la base, grêles (rarement un peu épaisses), et portant quelques paires de feuilles très écartées les unes des autres. La plante se perpétue ou se multiplie par des bourgeons qui se produisent sur la tige souterraine. Des échantillons provenant du même pied ont été cultivés comparativement dans le même sol, à Fontainebleau d'une part, et d'autre part soit à La Garde près Toulon, soit au Pic d'Arbizon, dans les Pyrénées, à 2.400 m d'altitude. Les plants qui se sont développés dans la Région méditerranéenne sont devenus semblables, au bout de quelques années, à la forme méditerranéenne décrite comme espèce par Jordan (Betonica occitana Jord.), la plupart des feuilles de la rosette basilaire persistant pendant l'hiver, une tige florifère sortant au printemps de l'aisselle des deux feuilles supérieures de la rosette ou de l'une d'entre elles. Les plants qui se sont développés dans la zone alpine présentaient des feuilles situées presque toutes à la : base de la courte tige florifère, plus vertes, plus épaisses, à tissus mieux disposés pour l'assimilation, et des fleurs plus serrées et d'une teinte pourpre-foncé. (G. Bonnier). (On a décrit diverses anomalies de cette espèce : feuilles découpées ; inflorescence très développée et rameuse ; fleurs soudées entre elles ; fleurs régulières ; etc.).

Noms vulgaires. En français : Bétoine, Bétoine-pourpre. En allemand : Betonie, Rote-Betonie, Betonienziest. En flamand : Betonie, Gewone-Betonie. En anglais : Bishopswort, Betony, Purple-Betony. En italien : Betonica.

Usages et propriétés. Dans les campagnes, on fume quelquefois les feuilles de cette espèce en guise de tabac. La plante teint en brun les laines imprégnées d'une légère dissolution de sels de bismuth. Parfois cultivé comme plante ornementale. Les fleurs sont peu ou pas visitées par les abeilles. La plante entière est acre, vulnéraire, sternutatoire, stimulante, tonique, apéritive, anticatarrhale ; les parties souterraines sont un peu amères, émétiques, purgatives.

Distribution. Peut se trouver sur tous les terrains, mais manifeste quelquefois une certaine préférence pour les sols siliceux, comme, par exemple, dans les Alpes de Provence ; s'élève, dans le Jura jusque sur les sommets, dans les Alpes jusque dans la zone subalpine, reste en général au-dessous de ces altitudes dans les Pyrénées et dans les Corbières. France : très commun, commun ou assez commun, mais rare dans la partie orientale du littoral méditerranéen. Suisse : commun. Belgique : commun en général, mais assez rare ou rare dans les Régions hesbayenne et campinienne ; paraît manquer dans la Région littorale.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie ; Algérie ; Tunisie ; rarement naturalisé dans l'Amérique du Nord (Massachussetts).

On a décrit 28 formes de cette espèce dont 1 race ; cette race et 3 des variétés les plus intéressantes sont les suivantes :

Variété hirta Rouy (hérissée)
Tige poilue sur toute sa longueur ; calice couvert de poils raides. (Çà et là).

Variété paniflora Rouy (à petites fleurs).
Corolle dont le tube ne dépasse pas le calice et dont la longueur est de moins de 14 mm (Çà et là, assez rare).

Variété stricta Kouy (raide)
Tige dressée, un peu épaisse, poilue sur toute sa longueur ; feuilles larges. (Çà et là).

B. serotina Host. (B. tardive)
Groupes de fleurs ordinairement très écartés les uns des autres ; feuilles moyennes et supérieures à limbe non en cœur renversé à la base, étroit et allongé ; tige assez robuste, couverte de poils raides. (Çà et là).

Retour Betonica    >>>

Genre Stachys    >>>

Retour accueil    >>>

Glossaire    >>>