Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Prunus padus L.
C'est un arbuste ou un petit arbre qui peut atteindre 8 à 10 mètres de hauteur, et qui croît dans les bois humides d'une grande partie de notre Flore. Ses fleurs blanches, odorantes, se montrent au mois de mai (en juin aux altitudes élevées) ; ses fruits sont mûrs en juillet et août, parfois seulement en septembre.
On reconnaît cette espèce à ses fleurs groupées en grand nombre pour former des grappes simples, allongées, et à ses feuilles d'un vert foncé, non brillantes, dont la face supérieure est légèrement rugueuse, et qui sont plus pâles ou glauques sur la face inférieure, dont le limbe est bordé de fines dents non glanduleuses, et dont le pétiole porte deux nectaires rougeàtres vers sa partie supérieure ; on peut remarquer de petits poils à l'aisselle des nervures sur la face inférieure du limbe. Les grappes de fleurs, dont les boutons s'ouvrent de la base au sommet de la grappe, sont d'abord dressées puis pendantes. Les sépales dans leur partie libre, forment cinq dents arrondies, bordées de cils glanduleux ; dans chaque fleur, le pistil se développe bien avant les étamines. Les fruits sont globuleux, noirs, ne dépassant pas 13 millimètres de largeur. L'écorce est de couleur brune ou d'un brun verdâtre, à peine marquée en travers par des zones en anneau, devenant luisante, noirâtre et gercée en long ; sur les rameaux, l'écorce est ponctuée de blanc. Le bois exhale lorsqu'on le fend une odeur désagréable. L'espèce se multiplie par des bourgeons souterrains qui naissent sur les racines. (On a observé des exemplaires présentant des grappes ramifiées on touffes irrégulièrcs ou, plus rarement encore, des échantillons produisant des fruits anormaux en forme de gousse).
Noms vulgaires. En français : Cerisier-à-grappes. Merisier-à-grappes, Putiet, Bois-puant, Faux-Bois-de-Sainte-Lucie. En allemand : Traubenkirsche, Ahlbeere, Ahlbaum. En flamand : Honds-kers, Vogelkers, Tropjes-Kerseboom, Traubelkirsche. En italien : Pado. En anglais : Bird-cherry, Hagberry, Common-Padus, Cluster-cherry.
Usages et propriétés. Les fruits servent souvent, à améliorer la qualité de diverses boissons alcooliques anglaises telles que le « gin » et le « wisky ». Le bois, dont les parties âgées sont d'une couleur rouge-clair, est employé pour fabriquer des sabots ; son odeur désagréable l'exclut des applications en ébénisterie. Cultivé comme espèce ornementale ; il en existe plusieurs variétés horticoles, telles que « argentea », « rubra », « bracteosa », « aucubaefolia » à feuilles panachées de vert et de jaune, « parviflora », « heterophylla » à feuilles les unes entières, les autres découpées, etc. L'écorce, amère et astringente, a été proposée pour remplacer le quinquina. Les fleurs produisent du nectar et sont visitées par les abeilles, surtout dans les montagnes. Les jeunes pousses renferment un glucoside spécial l'amydonitrilglucoside. Les fleurs donnent par distillation de 1' « essence d'amandes amères » et de l'acide cyanhydrique (acide prussique). L'écorce contient de la laurocérasine et une substance colorante jaune. Les fruits renferment do l'acide, malique et de l'acide citrique. Les graines contiennent de l'amygdaline et la diastase « émulsine » ; broyées au contact de l'eau, elles donnent de 1' « essence d'amandes amères » et de l'acide cyanhydrique. Vénéneux par ses graines.
Distribution. Préfère assez souvent les terrains siliceux ; peut s'élever jusqu'à 1.300 m. sur les montagnes. France : Nord, Centre, Est et une grande partie du Sud-Est ; manque clans l'Ouest et sur le littoral méditerranéen. Suisse : commun. Belgique : assez rare dans la Région de l'Ardenne, rare ou très rare ailleurs .
Europe : Europe septentrionale et centrale, France, Italie, Péninsule ibérique. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie.
Remarque. Le Cerasus Lauro-Cerasus Lois. Synonyme : Prunus Lauro-Cerasus L. (vulgairement Laurier-Cerise, Laurier-Amandier, Laurier-aux-crèmes) est souvent cultive dans les jardins, et parfois subspontané. On reconnaît cette espèce à ses fleurs en grappes simples, dressées, plus courtes que la feuille à l'aisselle de laquelle elles se trouvent, à ses feuilles coriaces, luisantes, persistantes, à dents écartées, d'un vert franc, portant à la base du limbe 2 à 4 nectaires glanduleux. Les feuilles (en très petite quantité) sont employées pour parfumer les mets ; elles donnent par distillation de l'acide cyanhydrique ou acide prussique. C'est une plante vénéneuse, employée en médecine comme narcotique. Cette espèce est originaire de l'Asie-Mineure.