Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Picea abies (L.) Karsten subsp. abies
Ce grand et bel arbre, qui peut atteindre 40 mètres de hauteur et parfois davantage, se trouve dans les Vosges, le Jura et les Alpes où il forme souvent des massifs, mais se rencontre aussi ailleurs dans l'étendue de notre Flore où il est planté çà et là. Les cônes staminés rougeâtres, à la fin jaunâtres, et les cônes pistillés d'un rouge violacé apparaissent pendant les mois de mai et de juin, et les fruits sont mûrs en octobre.
Les feuilles, qui entourent complètement les rameaux, sont solitaires, à quatre angles, raides et brusquement aiguës. Les cônes fructifères, pendants à l'extrémité des rameaux, sont cylindriques, longs, de 10 à 15 cm, droits ou arqués, roussâtres et luisants à la maturité. Les écailles sont minces et coriaces, en forme de losange, comme coupées en travers et échancrées, entières ou finement denticulées au sommet. Les graines sont petites et pourvues d'une aile 2 à 3 fois longue comme elles.
C'est un arbre à tige dressée, écailleuse et roussâtre, à branches principales verticillées, longuement étalées, puis relevées dans le haut, à rameaux et ramules nombreux, presque disposés sur 2 rangs et pendants de chaque côté des branches, à cime très régulière, pyramidale, allongée et pointue. Les bourgeons ne sont pas visqueux. Cet arbre, d'une longévité considérable, peut arriver à 500 ans. Il porte des fruits de bonne heure, mais ce n'est que vers 50 ans qu'il produit des graines capables de germer. (On a décrit des anomalies de cette espèce ; exemplaire sans branches ; tiges ou branches soudées en long ; branche latérale portant de nombreuses tiges dressées ; cônes dont les écailles avaient une disposition anormale ; cônes soudés, cônes formés d'écaillés "staminées et d'écaillés ovulées, les unes dans la partie inférieure, les autres dans la partie supérieure du cône ou inversement ; graines à plusieurs embryons).
Noms vulgaires. En français : Pesse, Sérente, Pin-pleureur, Sapin-à-poix, Faux-Sapin, Sapin-du-Nord, Sapin-rouge, Sapin-de-Norvège, Sapinette. En anglais : Burgondy-Pitch-tree, Norway-Spruce-Fir, Christmas-tree, Common-Pitch-Fir. En allemand : Tannenfichte, Weissfichte, Harzfichte, Norwegische-Fichte Rotfichte, Rottanne. En flamand : Spar, Fijne-Spar, Roode-Den, Harstboom, Spaansche-Den. En italien : Abeto-rosso, Abeto-di-Germania, Pezzo, Zampino.
Usages et propriétés. Souvent planté comme arbre ornemental. Le bois est blanc et employé en menuiserie, comme bois de construction, pour faire des charpentes, des lames de parquet. De fente très facile, il est encore utilisé à la fabrication d'articles de boissellerie, de bardeaux, d'allumettes. On en fait aussi de la pâte à papier. Le bois d'Épicéa est également recherché comme « bois de résonnance » et sert à fabriquer les tables d'harmonie de divers instruments de musique : on utilise à cet effet le bois d'arbres dont la croissance a été lente et bien uniforme. Le bois est encore utilisé pour le chauffage. On extrait la résine de l'Épicéa en pratiquant de grandes entailles longitudinales dans toute l'épaisseur de l'écorce sans entamer le bois et l'on en retire de l'essence de térébenthine, de la colophane, de la poix dite de Bourgogne et du noir de fumée. Le résinage de l'Épicéa ne se pratique d'ailleurs guère dans l'étendue de notre Flore. L'écorce, qui renferme du tannin, sert dans certaines régions au tannage des cuirs.
Distribution. S'élève jusqu'à 1.300 mètres d'altitude dans les Vosges, jusqu'à 1.600 mètres dans le Jura, et jusqu'à 2.400 mètres d'altitude dans les Alpes ; ne descend pas au-dessous de 600 mètres dans ces montagnes. France : assez commun ou commun en général dans les Vosges, le Jura et les Alpes ; rare dans les Monts du Cantal ; planté çà et là ailleurs, comme dans les Environs de Paris, le Plateau-Central, les Pyrénées, etc. Suisse : assez commun ou commun dans le Jura et les Alpes. Belgique : planté.
Europe : Nord et Centre de l'Europe. Hors d'Europe : Nord de l'Asie ; Asie-Mineure.
On a décrit plusieurs variétés de cette espèce. La plus intéressante est la suivante :
Variété alpestris Brügger (des Alpes).
Feuilles plus courtes et plus épaisses, cônes plus petits (ils ont de 7 à 12 cm de longueur), à écailles entières, arrondies au bord. (Alpes et Jura).