Cette plante est communément cultivée et se rencontre aussi çà et là subspontanée dans toute l'étendue de notre Flore. Elle peut avoir de 50 cm à 1,5 m de hauteur et ses fleurs vertes, à la fin jaunâtres, se montrent pendant les mois de mai, juin, juillet et août.
Les feuilles sont larges, plates, allongées, aiguës et munies d'une courte languette comme coupée en travers dans le haut. L'inflorescence est lâche et se compose de rameaux étalés en tous sens portant un ou plusieurs épillets, les inférieurs attachés par 3 à 8 sur l'axe principal. Les épillets, qui mesurent environ 2 cm de longueur et sont pendants vers la fin de la floraison, ont un axe sans poils et contiennent 2 fleurs stamino-pistillées, lesquelles ne sont pas articulées avec cet axe et ne peuvent se détacher que par la rupture de ce dernier. Les glumelles inférieures sont coriaces, sans poils, à 2 dents au sommet ; celle de la fleur inférieure est ordinairement pourvue d'une arête dorsale, tordue sur elle-même et coudée, qui dépasse les glumes d'à peu près leur longueur ; celle de la fleur supérieure en est dépourvue. Parfois les 2 fleurs n'ont pas d'arête. Les glumes, parcourues par 7 à 9 nervures longitudinales, sont plus longues que les glumelles. Le fruit ne se sépare pas des glumelles qui l'enferment, même au battage.
C'est une espèce annuelle à tiges dressées. (On a observé diverses anomalies de cette espèce : tiges très ramifiées munies de nombreuses racines adventives aériennes ; tige montrant au-dessous de l'inflorescence normale une ramification sortant de la gaine de la feuille supérieure et terminée par une deuxième inflorescence ; par sectionnement de l'inflorescence on peut obtenir expérimentalement de telles ramifications (Blaringhem) ; inflorescences présentant dans les ramifications de la base ou au contraire dans les ramifications supérieures des épillets vides ; inflorescences verdies ; épillets développés dans lesquels les glumelles étaient très nombreuses).
Noms vulgaires. En français : Avoine. En anglais : Oat, En allemand : Hafer. En flamand : Haver. En italien : Vena.
Pour la sous-espèce Avena orientalis. En français : Avoine-de-Hongrie, Avoine-unilatérale, Avoine-à-grappe. En anglais : Tartarian-Oat. En allemand : Fahnenhafer, Ungarischer-Hafer, Turkenhafer, Orientalischer-Hafer. En flamand : Turksche-Haver, Hongaarsche-Haver. En italien : Vena-orientale.
Pour la sous-espèce Avena nuda. En français : Avoine-à-gruau, Avoine-de-Tartarie. En anglais : Naked-Oat, Hilloat, Tartarian-Oat. En allemand : Grützhafer, Nackthafer, Tatarenhafer. En flamand : Naakte-Haver. En italien : Vena-nuda.
Pour la sous-espèce Avena strigosa. En français : Avoine-nerveuse. En anglais : Bristle-pointed-Oat, Meagre-Oat. En allemand : Rauher-Hafer, Sandhafer, Wildhafer. En flamand : Schrae-Haver, Ruige-Haver, Zandhaver.
Pour la sous-espèce Avena brevis. En français : Avoine-à-fourrage. En anglais : Short-Oat. En allemand : Kurzhafer, Sperlingsschnabel.
Usages et propriétés. L'Avoine est cultivée pour la paille et pour le grain qui servent à l'alimentation des animaux domestiques ; on la cultive aussi comme fourrage destiné à être consommé vert et dans ce cas on la cultive en mélange avec des Papilionacées fourragères comme la Vesce. La farine d'avoine était utilisée autrefois pour faire du pain, d'ailleurs noir et un peu amer, par exemple en Bretagne et dans les Ardennes, où on en faisait aussi des bouillies. Cette farine est employée à la préparation de cataplasmes émollients et résolutifs. Le gruau d'avoine sert encore aujourd'hui à la préparation de bouillies qui, sucrées, sont un aliment agréable et nourrissant pour les petits enfants et les convalescents ; la décoction de ce gruau constitue une tisane adoucissante. Les « balles » d'avoine, c'est-à-dire les glumes séparées par le battage, sont données aux vaches et aux moutons, mélangées à des carottes ou des betteraves coupées. On en fait également des paillasses surtout pour les lits d'enfants. Les variétés cultivées de l'Avoine sont nombreuses et on distingue les avoines d'hiver telles que l'« Avoine grise d'hiver » ou « Avoine grise de Provence », l'« Avoine noire d'hiver de Belgique » très résistantes au froid, l'« Avoine des Maremmes », l' « Avoine rousse de Portugal », moins résistantes, semées dans la Région méditerranéenne, et les avoines de printemps qui sont classées d'après la couleur du grain. Parmi les variétés à grains noirs ou d'un noir grisâtre, on peut citer l' « Avoine noire de Brie », l' « Avoine grise de Beauce » l' « Avoine grise de Houdan », l' « Avoine Joanette », l' « Avoine précoce de Mesdag ». Dans les variétés à grains jaunes ou blancs se placent par exemple l' « Avoine jaune de Flandre ou des Salines », l' « Avoine de Géorgie-», l' «Avoine hâtive de Sibérie », l' « Avoine de Pologne », l' « Avoine blanche de Ligowo améliorée ». Les sous-espèces ont également fourni des variétés intéressantes comme l' « Avoine noire de Hongrie » et l' « Avoine blanche de Hongrie » issues de la sous-espèce Avena orientalis, l' « Avoine nue grosse » née de la sous-espèce Avena nuda. Les grains d'avoine renferment en moyenne pour cent : 12,8 d'eau ; 13,8 de substances azotées ; 5,3 de matières grasses ; 66,2 d'hydrates de carbone ; 3,1 de cendres.
Distribution. Cultivé jusqu'à 1400 mètres d'altitude dans les Alpes. France, Suisse et Belgique : cultivé, parfois subspontané.
On a décrit 4 sous-espèces de cette espèce. Ce sont les suivantes :
A. orientalis Schreb. (A. orientale).
Inflorescence allongée, assez étroite et assez dense, à rameaux courts tournés du même côté ; épillets contenant 2 fleurs stamino-pistillées ; glumelle inférieure terminée par 2 dents, ordinairement munie dans la fleur inférieure, rarement dans les 2 fleurs, d'une arête droite ou flexueuse, non tordue sur elle-même ; glumes plus longues que les glumelles. (Cultivé).
A. nuda L. (A. nue).
Inflorescence lâche, à rameaux allongés, étalés en tous sens ; épillets renfermant 2 à 4 fleurs stamino-pistillées ; glumelle inférieure non coriace, de la consistance des glumes, terminée par 2 dents, ordinairement pourvue dans les 2 fleurs inférieures d'une arête coudée et flexueuse, mais non tordue sur elle-même ; glumes longuement dépassées par les glumelles ; fruit se séparant facilement des glumelles à la maturité. (Rarement cultivé).
A. strigosa Schreb. (A. rude).
Inflorescence lâche à rameaux longs, étalés, presque tournés du même côté ; épillets à 2 fleurs stamino-pistillées ; glumelle inférieure terminée par 2 longues pointes fines, celle de la fleur inférieure, parfois celle des 2 fleurs, portant une arête tordue sur elle-même et coudée ; glumelles de la longueur des glumes. (Rarement cultivé ; çà et là parmi les autres Avoines cultivées).
A. brevis Roth (A. courte).
Inflorescence lâche formée de rameaux presque tournés d'un seul côté ; épillets longs d'environ 12 millimètres, le plus souvent dressés, renfermant 2 fleurs stamino-pistillées ; glumelles inférieures terminées par 2 petites pointes munies dans les 2 fleurs d'une arête tordue sur elle-même et coudée ; glumelles de la longueur des glumes. (Rare, parmi les Avoines cultivées).