Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Poa nemoralis L.
Les diverses plantes que l'on réunit sous ce nom général peuvent avoir de 20 cm à 1 mètre de hauteur et se rencontrent dans toute l'étendue de notre Flore. Elles croissent dans les prés, les friches, les champs, les bois, les terrains incultes et au bord des chemins où leurs fleurs blanchâtres, verdâtres ou violacées, s'épanouissent depuis le mois de mai jusqu'au mois de septembre.
Les feuilles, munies d'une languette oblongue ou courte et arrondie ou comme coupée en travers, sont ordinairement plates (parfois enroulées en long), assez courtes et aiguës. Les épillets de 2 millimètres environ de longueur sont disposés en une inflorescence oblongue, parfois assez étroite, le plus souvent assez lâche, étalée à partir de la floraison ou étalée pendant la floraison et ensuite resserrée, et cette inflorescence se compose de nombreux rameaux inégaux, ordinairement rudes au toucher, attachés par groupes dans la partie supérieure de la tige. Les glumelles sont inégales (rarement égales), la supérieure mesurant la moitié de l'inférieure qui est dentée au sommet, munie ou dépourvue d'une très courte arête. Les glumes presque égales, atténuées et aiguës (rarement obtuses et munies d'une très petite pointe), dépassent la glumelle inférieure du quart de leur longueur (rarement de la moitié de leur longueur).
Ce sont des plantes vivaces à tiges dressées ou couchées à la base, puis redressées, à tige souterraine produisant souvent de nombreux rejets rampants qui perpétuent et multiplient la plante. Le type principal se reconnaît à ses feuilles plates, larges de 2 à 5 millimètres et assez courtes ; à son inflorescence longue de 5 à 15 cm, assez lâche, resserrée après la floraison ; à ses fleurs blanchâtres, parfois violacées, dont la glumelle inférieure est de moitié plus longue que la supérieure et d'un quart plus courte que les glumes ; à ses tiges très rameuses dans le bas, couchées à la base, puis dressées ; à ses nombreux et longs rejets, rampants à la surface du sol ou souterrains, enracinés aux nœuds. (On a souvent observé des inflorescences présentant de petites pousses feuillées à la place des fleurs).
Noms vulgaires. En français : Traîne, Traînasse, Eternue. En anglais : White-Bent, Creeping-Bent-grass, Fiorin, Running-Twitch. En allemand : Weisses-Straussgras, Fioringras, Weisslicher-Windhalm. En flamand : Wit-Struisgras, Fioringras, Trekgras, Geerstgras. En italien : Capellini.
Usages et propriétés. Ces plantes donnent un fourrage d'assez bonne qualité, mais elles ont l'inconvénient d'être très envahissantes et de ce fait sont nuisibles aux cultures.
Distribution. S'élève jusque dans la zone alpine ; atteint 2.600 mètres d'altitude dans les Alpes. France, Suisse et Belgique : très commun.
Europe : toute l'Europe. Hors d'Europe : Nord, Ouest et Centre de l'Asie ; Nord et Est de l'Afrique ; Amérique du Nord.
On a décrit 3 sous-espèces, 4 races et de nombreuses variétés de cette espèce. Les sous-espèces, les races et les variétés les plus intéressantes sont les suivantes :
A. gigantea Roth (A. géante)
Feuilles plates, larges de 5 à 10 millimètres, assez allongées ; inflorescence grande et large ; tiges fortes et dressées de 75 cm à 1,5 m de hauteur. (Assez commun.)
A. castellana Boiss. et Reut. (A de Castille). Kerguélen : A. capillaris subsp. castellana
Feuilles à languette oblongue, étroites (1 à 2 millimètres de largeur), molles et glauques, celles de la base plates, les autres enroulées en long et filiformes ; inflorescence étroite, allongée, grêle et lâche ; glumelle supérieure mesurant moins de la moitié de la longueur de la glumelle inférieure, celle-ci pourvue d'une arête et munie au sommet de 2 petites pointes latérales ; tiges minces et dressées de 25 à 50 cm de hauteur. (Landes de Montendre et de St-Symphorien, dans la Charente-Inférieure).
Variété mutica Hackel (mutique)
Glumelle inférieure sans arête ni pointes. (Assez commun ou assez rare dans la Région méditerranéenne) .
Variété coarctata Blytt (resserrée)
Feuilles toutes plates ; épillets presque sans pédoncule ; inflorescence étroite, à la fin très resserrée. (Rare).
Variété Foucaudi Husnot (de Foucaud).
Feuilles toutes enroulées en long et filiformes ; inflorescence lâche et grêle, à rameaux assez allongés ; tiges minces. (Ouest de la France).
A. maritima Lam. (A. maritime)
Feuilles glauques, courtes, raides, larges d'environ 1,5 mm ; plates dans le bas, enroulées en long et effilées dans le haut ; inflorescence blanchâtre, assez compacte, à rameaux courts, presque en forme d'épi ; glumelle supérieure de moitié plus courte que la glumelle inférieure, celle-ci toujours sans arête ; glumes presque égales et aiguës, d'un quart plus longues que la glumelle inférieure ; tiges grêles et raides de 20 à 60 cm de hauteur. (Littoral de la Manche, de l'Océan et de la Méditerranée ; sources salées de l'Auvergne).
A. filifolia Link (A. à feuilles filiformes)
Feuilles entièrement enroulées et filiformes ; inflorescence étroite et assez courte, en forme d'épi ; tiges souvent très rameuses. (Région méditerranéenne dans l'Aude et l'Hérault).
A. vulgaris With. (A. vulgaire)
Feuilles assez molles, plates, larges de 2 à 4 millimètres, à languette plus large que longue et comme coupée en travers au sommet ; inflorescence le plus souvent violacée, à nombreux rameaux inégaux, presque lisses, étalés même après la floraison ; glumes presque égales et aiguës, un peu plus longues que la glumelle inférieure qui est munie ou non d'une arête et dépasse de la moitié de sa longueur la glumelle supérieure ; tiges dressées ou couchées à la base, puis redressées ; rejets courts ; plante de 20 cm à 1 mètre de hauteur. (Commun en France, Suisse et Belgique).
A. pumila L. (A. naine)
Inflorescence petite, ovale, formée de rameaux très courts ; épillets souvent parasités par un Champignon du genre Uredo et alors un peu plus gros ; plante de 5 à 20 cm de hauteur, (çà et là.)
Variété stolonifera Koch (stolonifère).
Rejets longs et rampants. (Commun).
A. verticillata Vill. (A. verticillée)
Feuilles plates, larges de 3 à 6 millimètres, à languette presque aussi longue que large et coupée en travers au sommet ; inflorescence d'un vert blanchâtre, compacte, oblongue, formée de nombreux rameaux courts entièrement garnis d'épillets, étalés ou étalés-dressés même après la floraison ; glumelles égales, l'inférieure toujours dépourvue d'arête ; glumes presque égales, obtuses, munies d'une très petite pointe au sommet et dépassant de la moitié de leur longueur les glumelles ; tiges couchées et enracinées aux nœuds, à la base, puis dressées ; tige souterraine produisant des rejets ; plante de 20 à 80 cm de hauteur. (Région méditerranéenne où il est assez commun sur le littoral ; Sud-Est de la France et Cévennes ; naturalisé dans le Finistère à Brest, Roscanvel, dans l'Ile de Sein et dans la Manche aux environs de Cherbourg).