Cette plante, qui peut avoir de 40 cm à 1,20 m de hauteur, croît dans les marais, les fossés, au bord des étangs et des rivières dans une grande partie de la France et de la Suisse. Ses fleurs en épillets, d'un brun rougeâtre, s'épanouissent depuis le mois de juillet jusqu'au mois de septembre.
Les feuilles sont dressées, d'un vert clair, longues et aiguës, larges de 5 à 10 millimètres, faiblement en gouttière en dessus et en carène en dessous, rudes sur les bords et sur la carène. Les épillets, longs de 1,5 à 2 cm, forment, au nombre de 4 à 12, des groupes étalés au sommet de pédoncules réunis en ombelle, les uns très allongés, pouvant atteindre jusqu'à 25 cm de longueur (ces longs pédoncules sont ramifiés), les autres de longueur variable mais plus courts. A la base de cette inflorescence s'insèrent 3 à 5 feuilles, très inégales, dont 3 sont beaucoup plus longues qu'elle. Les écailles florales sont obtuses au sommet, d'un brun rougeâtre avec des bords membraneux et blanchâtres et pourvues de plusieurs nervures. Les fleurs montrent 3 étamines et 3 stigmates terminent le style. Le fruit, d'un brun-noirâtre et à 3 angles, mesure environ le tiers de la longueur de l'écaille.
C'est une plante vivace, à tiges dressées, lisses et triangulaires, naissant d'une tige souterraine odorante, longuement rampante et ramifiée ; des bourgeons produits par la tige souterraine perpétuent et multiplient la plante.
Noms vulgaires. En français : Souchet-odorant. En anglais : Galingale, Sweet-Cypress. En allemand : Wilder-Galgant, Galgantzypergras. En flamand : Cyperwortel, Langwortelig-Cypergras. En italien : Cipero-odorato, Giunco-odorato.
Usages et propriétés. La plante peut servir à orner le bord des pièces d'eau. Les feuilles sont utilisées pour rempailler les chaises. Les parties souterraines ont été autrefois usitées comme stomachiques et sudorifiques.
Distribution. Ne dépasse pas les basses altitudes dans les montagnes ; la sous-espèce C. badius s'élève jusque dans la zone subalpine. France : assez commun en Normandie et dans l'Ouest ; assez rare ou rare dans le Sud-Ouest ; rare aux Environs de Paris ; assez rare dans le Centre ; rare dans le Plateau Central ; très rare dans le Jura ; assez rare dans le Bassin du Rhône ; assez commun en général dans la Région méditerranéenne littorale, mais rare dans le Roussillon ; manque dans le Nord et l'Est. Suisse : assez rare (cantons de Zoug, Lucerne, Unterwalden, Berne, Vaud, Genève, Valais, Tessin).
Europe : Centre et Sud de l'Europe. Hors d'Europe : Centre et Sud-Ouest de l'Asie ; Nord de l'Afrique.
On a décrit 1 sous-espèce, 1 race et 2 variétés de cette espèce. La sous-espèce et la race sont les suivantes :
C. badius Desf. (S. bai)
Feuilles de 3 à 5 millimètres de largeur ; épillets d'environ 1 cm de longueur disposés en groupes fournis et serrés à l'extrémité de pédoncules très inégaux ne dépassant pas 8 cm de longueur, les plus longs présentant vers le sommet 2 ramifications étalées mesurant environ 2 millimètres (le groupe terminal est ainsi formé par la réunion de 3 groupes) ; plante de 25 à 75 cm de hauteur. (Assez rare dans l'Ouest ; assez commun ou commun dans le Sud-Ouest ; çà et là, assez commun dans la Région méditerranéenne littorale).
C. preslii Parlat. (S. de Presli)
Pédoncules les plus longs de l'inflorescence pourvus dans le haut de 3 à 6 ramifications longues de 4 à 8 millimètres et dressées en oblique. (Basses-Pyrénées).