Cette espèce est constituée par la réunion de quatre sous-espèces. Ce sont des plantes de 10 à 80 cm de hauteur qui croissent au bord des eaux, dans les marais et les endroits humides, où leurs fleurs d'un brun fauve, brunes ou brunâtres, se montrent depuis le mois de juin jusqu'au mois de septembre.
Les feuilles espacées le long de la tige ont de longues gaines et leur limbe est dressé, raide, presque cylindrique, effilé et creux avec des cloisons transversales saillantes qui le rendent fortement noueux. Les fleurs forment des groupes compacts de 3 à 20 fleurs qui sont disposés au sommet de la tige en une sorte de grappe composée à rameaux plus ou moins étalés, plus longue que la bractée qui se trouve à sa base. Les sépales et les pétales, ou seulement les sépales, sont atténués en pointe très aiguë. Il y a 6 étamines. Le fruit est à 3 angles, insensiblement rétréci en un bec au sommet ou assez brusquement terminé par une très courte pointe et dépasse plus ou moins le calice et la corolle.
Ce sont des plantes vivaces à tiges dressées, couchées ou redressées, à tige souterraine courte ou longuement rampante ; ces plantes se perpétuent par des bourgeons nés sur la tige souterraine. (On a décrit quelques anomalies : pousses feuillées développées dans les groupes de fleurs ; fleurs verdies ; etc.).
Noms vulgaires. Pour la sous-espèce Juncus silvaticus. En anglais : Spreat, Closs, Clock-sives. En flamand : Bosch-rusch, Spletbies. En italien : Giunco-nodoso. Pour la sous-espèce Juncus lamprocarpus. En français : Jonc-à-fruits luisants. En anglais : Closs, Spreat, Stony-fruited-Rush. En allemand : Gliederbinse, Glanzbinse, Glanzfrüchtige-Binse. En flamand : Waterrusch, Waterbloembies, Spletbies. En italien : Giunco-nodoso.
Distribution. Ne dépasse pas la zone subalpine. France, Suisse et Belgique : commun en général.
Europe : toute l'Europe. Hors d'Europe : Asie, Nord et Sud de l'Afrique ; Amérique du Nord.
On a décrit 4 sous-espèces, 10 variétés et 1 sous-variété dont l'ensemble forme cette espèce. Les sous-espèces et les variétés les plus intéressantes sont les suivantes :
J. silvaticus Reich. (J. des Bois)
Fleurs petites (2 millimètres et demi à 3 millimètres de longueur), d'un brun clair, par groupes de 3 à 12 réunis en une sorte de grappe rameuse étalée ; sépales plus courts que les pétales, les uns et les autres effilés en une pointe aiguë ; fruit d'un brun clair insensiblement atténué en bec au sommet ; tige souterraine longuement rampante ; plante de 30 à 80 cm de hauteur, à tiges dressées, non striées. (Commun en France sauf dans la Région méditerranéenne où il est rare. Suisse : çà et là. Belgique : assez commun, parfois commun comme dans la Région ardennaise).
Variété microcephalus Husnot (à fleurs en petites têtes)
Fleurs et groupes de fleurs plus petits ; inflorescence à rameaux pour la plupart dressés ; plante assez grêle. (Çà et là).
Variété multiflorus Weihe (à fleurs nombreuses)
Fleurs plus grandes et plus nombreuses dans chacun des groupes, ceux-ci moins nombreux ; fruit dépassant à peine le calice et la corolle. (Rare).
J. striatus Schousb. (J. strié)
Feuilles et tiges striées en long et rudes au toucher ; fleurs d'un brun fauve, de 3 millimètres et demi à 4 millimètres de longueur, nombreuses (6 à 20) dans chacun des groupes, ceux-ci réunis en une sorte de grappe rameuse, étalée-dressée ; sépales et pétales égaux, atténués en pointe aiguë au sommet ; fruit insensiblement terminé en bec ; plante de 20 à 70 cm de hauteur, à tiges dressées naissant d'une, tige souterraine longue et rampante. (Rare dans l'Ouest (Charente-Inférieure et Deux-Sèvres) et dans la Région méditerranéenne (Alpes-Maritimes, Provence et Languedoc).
J. fontanesii Gay (J. de Fontanes)
Feuilles supérieures souvent seules pourvues d'un limbe, les autres réduites à leurs gaines. Fleurs d'un brun fauve, longues de 3 millimètres et demi à 4 millimètres, réunies par groupes de 6 à 15, formant une sorte de grappe rameuse plus ou moins dressée ; sépales et pétales égaux, atténués en pointe aiguë ; fruit insensiblement terminé en bec ; plante de 15 à 50 cm de hauteur, à tige souterraine courte produisant des tiges non-striées, les unes dressées, les autres couchées à la surface du sol, formant des rejets longs et minces. (Rare ou très rare dans le Vaucluse, la Provence et une partie du Languedoc (Gard, Hérault, Aude).
J. lamprocarpus Ehrh. (J. à fruit luisant)
Fleurs brunes, longues de 3 millimètres à 3 millimètres et demi, par groupes de 4 à 12 réunis en une grappe rameuse plus ou moins étalée et lâche ; sépales aigus et pétales obtus à peu près égaux ; fruit ovoïde-oblong, d'un brun foncé et luisant, brusquement terminé par une très courte pointe ; plante de 20 à 70 cm de hauteur, à tiges d'abord couchées, souvent enracinées aux nœuds, puis redressées, non-striées, à tige souterraine courte. (Commun en France, Suisse et Belgique).
Variété fluitans Koch (flottant).
Tiges allongées et flottantes. (Commun).
Variété polycephalus Albert (à nombreuses têtes).
Fleurs plus nombreuses dans chacun des groupes qui sont eux-mêmes plus nombreux et sont réunis en une inflorescence à rameaux très étalés. (Commun).
Variété nigritellus Macreight (noire)
Fleurs petites en groupes assez peu nombreux ; fruit noir ; plante de 10 à 20 cm de hauteur, à tiges d'abord couchées et enracinées aux nœuds, puis redressées. (Çà et là dans les contrées montagneuses).
Variété macrocephalus Parlat. (à grosses têtes)
Fleurs grandes (environ 4 millimètres de longueur) ; groupes de fleurs au nombre de 2 à 6 et relativement gros (au moins 1 cm de diamètre) portés par des rameaux très étalés ; tiges raides et dressées. (Littoral du Var, de l'Hérault et des Pyrénées orientales).