Cette espèce, bien connue sous les noms vulgaires de « Coucou » et de « Jeannette », se rencontre dans les bois et les prés de presque toute l'étendue de notre Flore. Elle mesure de 20 à 40 cm de hauteur et sa grande fleur d'un beau jaune se montre en mars, en avril ou en mai.
Les feuilles sont un peu glauques, larges de 4 à 16 millimètres, plates et arrondies au sommet ; ces feuilles à limbe dressé peuvent atteindre la longueur de la tige qui est aplatie et marquée en long de 2 angles. La fleur est portée par un court pédoncule et sort d'une bractée membraneuse et blanchâtre. Le tube de la fleur est en forme d'entonnoir, assez long mais plus court que les divisions ovales-allongées et plus ou moins étalées. La couronne tubuleuse et régulièrement évasée dans le haut, à bord dentelé ou lobé, mesure environ la longueur des sépales et des pétales qui sont d'un jaune plus pâle.
C'est une plante vivace, munie d'un assez gros bulbe, qui donne naissance à un bulbe de remplacement et à des caïeux. (On a observé diverses anomalies de cette espèce : pieds à 2 ou 3 fleurs ; fleurs construites sur un type différent du type 3 normal ; fleurs ayant 5, 7 ou 9 divisions ; fleurs présentant 5 divisions, une couronne réduite à des écailles et des étamines dont les anthères transformées portaient des ovules ; etc.).
Noms vulgaires. En français : Narcisse-trompette, Narcisse-des-prés, Coucou, Jeannette, Paquette, Aïault, Porion, Bonhomme. En anglais : Daffodil, Yellow-Daffodil, Bastard-Narcissus, Crow-bells, Queen-Anne's-flowers, Primrose-Peerless. En allemand : Wiesennarzisse, Gelbe-Narzisse, Bastardnarzisse, Märzbecher, Himmelstern, Trompetennarzisse. En flamand : Gele-Narcis, Basterdnarcis, Trompetnarcis, Paaschelbloem, Paaschlelie. En italien : Narciso-salvatico, Narciso-a-tromba, Collo-di-camello.
Usages et propriétés. Souvent cultivé, avec diverses races ou variétés, comme plante d'ornement. Le bulbe a été utilisé autrefois, de même que les fleurs, contre l'épilepsie, les convulsions, les fièvres intermittentes ; ses propriétés vomitives, déjà connues des Anciens, sont dues à un alcaloïde, la narcissine.
Distribution. Peut s'élever à une altitude importante dans les montagnes ; atteint les sommités du Jura, 2.150 mètres d'altitude dans les Pyrénées. France : assez commun en général, parfois commun. Suisse : assez commun en général. Belgique : assez commun, sauf dans les Régions hesbayenne et campinienne, où il est rare ou très rare.
Europe : Centre et Sud de l'Europe.
On a décrit 1 variété et 4 races de cette espèce. On a aussi décrit des hybrides avec les espèces N. Jonquilla, N. juncifolius, et N. poeticus et avec la race N. radiiflorus. La variété et les races sont les suivantes :
Variété bicolor G. G. (bicolore)
Fleur à sépales et pétales d'un jaune extrêmement pâle, presque blanchâtres, à couronne jaune. (Cultivé, parfois subspontané).
N. major L. (N. plus grand)
Feuilles de 10 à 15 millimètres de largeur ; fleur plus grande que celle de l'espèce (plus de 5 cm de longueur), toute du même jaune, presque sans pédoncule, à tube relativement court, à couronne évasée, divisée en petits lobes sur le bord ; tige épaisse et à peine aplatie. (Cultivé, parfois subspontané).
N. minor L. (N. plus petit)
Feuilles larges de 4 à 6 millimètres ; fleur munie d'un court pédoncule, toute du même jaune pâle, assez petite (3 à 4 cm de longueur), à couronne évasée divisée en petits lobes sur le bord ; plante à tige mince, de 10 à 20 cm seulement de hauteur. (Cultivé, parfois subspontané).
N. muticus Baker (N. tronqué).
Feuilles assez larges ; fleur à sépales et pétales d'un jaune bien plus pâle que la couronne qui est tubuleuse et cylindrique, à bord entier ou presque entier. (Pyrénées).
N. lorifolius Rœm. et Schult. (N. à feuilles en lanières).
Feuilles assez larges ; fleur à sépales et pétales d'un jaune soufre, à couronne tubuleuse et cylindrique, divisée au bord en petits lobes dressés. (Pyrénées, Corbières).