Cette belle plante, de 30 à 60 cm de hauteur, se trouve dans les prairies et les pâturages du Plateau-Central, du Jura, des Alpes et des Pyrénées et çà et là, naturalisée ou subspontanée, dans une grande partie de notre Flore. La fleur, d'odeur agréable, blanche à couronne jaunâtre bordée de rouge, se montre depuis le mois d'avril jusqu'au mois de juin ; elle est portée par un assez long pédoncule et termine la tige qui est un peu aplatie, sillonnée et marquée en long de 2 angles.
Les feuilles, d'un vert légèrement glauque, mesurent à peu près la longueur de la tige sur 5 à 8 millimètres de largeur, et sont presque plates, obtuses-arrondies dans le haut. Les divisions de la fleur sont d'un beau blanc, ovales-allongées avec une très petite pointe au sommet et étalées. Le tube est aussi long qu'elles (20 à 25 millimètres}, étroit et verdâtre. La couronne, en forme de coupe crénelée au bord, a seulement 2 ou 3 millimètres de hauteur.
C'est une espèce vivace, qui se perpétue et se multiplie par son bulbe produisant un bulbe de remplacement et des caïeux. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette espèce : tiges tordues ; tiges portant 2 ou 3 fleurs ; bractée florale soudée par le dos à la face supérieure d'une feuille et tige de ce fait incomplètement développée ; fleurs à 2 sépales, 2 pétales, 4 étamines et 2 carpelles ; fleurs à sépales et pétales transformés en étamines ; fleurs doubles, les étamines et les carpelles étant transformés en pétales, et la couronne le plus souvent divisée en lobes séparés ; fleurs doubles dans lesquelles les sépales et pétales étaient distincts et portaient chacun une partie de la couronne qui était entièrement divisée).
Noms vulgaires. En français : Jeannette-blanche, Rose-de-la-Vierge, Œillet-de-mai, Moulin-à-vent, Claudinette, Cou-de-chameau. En anglais : Poet's-Narcissus, White-Dillies, Primrose-Peerless. En allemand : Dichternarzisse, Geissblume, Himmelsstern, Napfnarzisse, Weisse-Narzisse. En flamand : Witte-Narcis, Jeannetten ; Pinkster-bloem, Witte-Paaschlelie. En italien : Narciso, Fior-maggi, Giracapo.
Usages et propriétés. Cultivé, ainsi que diverses variétés, pour orner les parcs et les jardins et pour la vente de la fleur coupée. Le bulbe a les mêmes propriétés que celui de l'espèce Narcissus Pseudo-Narcissus.
Distribution. Atteint 2.300 mètres d'altitude dans les Alpes ; s'élève jusque dans la région des sapins dans le Jura. France : assez commun en général dans les montagnes du Plateau-Central, du Jura, des Alpes et dès Pyrénées ; inégalement distribué et souvent naturalisé ou subspontané ailleurs, par exemple : rare dans le Nord, l'Alsace-Lorraine, la Côte-d'Or ; très rare aux Environs de Paris ; assez commun en Normandie ; rare dans l'Ouest ; assez rare dans le Centre ; assez commun ou assez rare dans la Région méditerranéenne. Suisse et Belgique : çà et là naturalisé ou subspontané.
Europe : Centre et Sud de l'Europe.
On a décrit 1 race et 1 sous-espèce de cette espèce. Ce sont les suivantes :
N. radiiflorus Salisb. (N. à fleur radiée)
Feuilles de 3 à 5 millimètres de large ; fleur plus petite, à divisions plus étroites, étalées en roue sans se recouvrir dans le bas par les bords ; couronne très étroitement bordée de rouge ; tige mince ; plante de 20 à 40 cm de hauteur. (Jura ; Alpes de Savoie et du Dauphiné ; Var et Alpes- Maritimes. Suisse : Alpes et Jura).
N. biflorus Curt. (N. à deux fleurs)
Feuilles larges de 8 à 12 millimètres ; fleurs ordinairement groupées par 2 (très rarement solitaires ou réunies par 3), grandes comme dans l'espèce, à divisions blanchâtres, à couronne haute de 4 à 5 millimètres, jaune, non-bordée de rouge, mais membraneuse sur le bord ; plante robuste de 40 à 80 cm de hauteur. (Rare ou très rare et souvent naturalisé ou subspontané dans la Normandie, le Centre, l'Ouest et le Sud-Ouest, les Pyrénées Centrales, la Région méditerranéenne). Suisse : très rare dans le Tessin, le Valais, les cantons de Vaud et de Genève).
