Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Tulipa raddii Reboul
C'est une plante de 20 à 50 cm de hauteur qui épanouit ses fleurs rouges dans les champs cultivés et les endroits incultes du Sud-Est de la France et de la Région méditerranéenne pendant les mois de mars et d'avril.
Les feuilles, d'un vert légèrement glauque, sont très allongées, en gouttière en dessus, un peu ondulées et garnies de cils sur les bords, les inférieures mesurant jusqu'à 8 cm de largeur. La fleur, qui est à peine odorante, dépasse ordinairement les feuilles ; ses divisions sont concaves et présentent en dedans une grande tache noire-violacée, bordée de jaune, qui occupe toute la base. Les sépales sont aigus au sommet, rétrécis dans le bas, plus longs et bien plus larges que les pétales qui sont arrondis dans le haut et non rétrécis à la base. Les étamines, à anthères noires et à filets sans poils, ont environ la longueur du pistil dont les stigmates sont plus étroits que l'ovaire.
C'est une espèce vivace, pourvue d'un gros bulbe ovoïde, à enveloppes poilues-laineuses en dedans. Un bourgeon né à l'aisselle de la plus jeune écaille se développe en un bulbe de remplacement pour l'année suivante et de très petits bulbes nommés caïeux, qui se forment à l'aisselle d'autres écailles, multiplient la plante.
Distribution. Ne s'élève pas à une altitude importante sur les montagnes ; la sous-espèce Tulipa Didieri croît jusque dans la zone subalpine. France : naturalisé dans le Sud-Est et la Région méditerranéenne ; rare en Savoie et en Dauphiné ; assez commun ou assez rare en Provence et dans les Alpes-Maritimes ; très rare dans l'Hérault ; très rare dans l'Ouest (Charente-Inférieure, entre Lafont et Puilboreau).
Europe : France, Italie, Grèce. Hors d'Europe : Syrie, Palestine, Perse.
On a décrit 1 sous-espèce et diverses races de cette espèce. Les plus intéressantes sont les suivantes :
T. lorteti Jord. (T. de Lortet).
Fleur odorante ; sépales et pétales presque égaux ; taches noires-violacées à la base des sépales et des pétales non bordées de jaune ; étamines à anthères verdâtres, munies d'une très petite pointe au sommet. (Provence et Alpes-Maritimes).
Tulipa didieri Jord. (Tulipe de Didier)
Feuilles assez glauques, largement lancéolées, aiguës, ondulées sur les bords qui sont munis de petits cils ; fleurs de 5 à 6 cm de longueur, d'un rouge vif, à sépales atténués et aigus au sommet, plus longs que les pétales qui sont arrondis avec une très petite pointe, les uns et les autres portant à la base et en dedans une grande tache en forme de losange, noirâtre et bordée de jaune ; étamines à anthères d'un pourpre noirâtre ; stigmates relativement petits ; bulbe à enveloppes velues, mais non laineuses intérieurement ; plante de 20 à 35 cm de hauteur. (Savoie, à Aime et à Saint-Jean-de-Maurienne. Suisse : Sion, dans le Valais).
T. mauriana Jord. et Fourr. (T. de Maurienne)
Taches de la base des sépales et des pétales entièrement d'un jaune doré ; étamines à anthères noirâtres ; stigmates grands. (Savoie, à St-Jean-de-Maurienne).
T. marjolletti Perr. et Song. (T. de Marjollet).
Fleur d'abord d'un jaune pâle, puis blanche nuancée de rose surtout aux bords des sépales et des pétales qui montrent, à la base et au milieu seulement, des taches bleuâtres, étroites-allongées ; étamines à anthères jaunes ; stigmates petits. (Savoie, à Aime).
T. billietiana Jord. (T. de Billiet).
Feuilles molles, très fortement ondulées ; fleur d'abord d'un jaune vif, devenant ensuite d'un rouge orangé principalement sur les bords des sépales et des pétales presque sans tache à la base et atteignant jusqu'à 8 cm de longueur ; étamines à anthères jaunes ; stigmates très grands.
T. platystigma Jord. (T à larges stigmates).
Feuilles à peine glauques, fleur pourprée à sépales et pétales sensiblement égaux, obtus, presque arrondis, présentant à la base une tache bleuâtre en forme de losange ; étamines à anthères violacées ; stigmates longs et larges. (Environs de Guillestre, dans les Hautes-Alpes).
T. planifolia Jord. (T. à feuilles planes)
Feuilles un peu glauques, non-ondulées ; fleur d'un rouge sombre, blanchâtres à la base en dehors ; sépales un peu atténués et obtus au sommet, à peine plus longs que les pétales qui sont arrondis dans le haut, tous munis à la base d'une grande tache noire losangique encadrée de jaune. (Aime et Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie).