Cet arbre, de taille variable, qui atteint parfois 20 mètres de hauteur, ne dépasse ordinairement pas 12 à 15 mètres et peut avoir jusqu'à 5 mètres de tour. On le rencontre sur les coteaux et les basses montagnes de la Région méditerranéenne où il épanouit ses fleurs jaunâtres ou verdâtres pendant les mois d'avril et de mai ; ses fruits sont mûrs d'octobre à décembre.
Les feuilles sont coriaces, sans poils en dessus, velues-cotonneuses et d'un blanc-grisâtre en dessous, et persistent pendant 2 ou 3 ans ; le limbe, porté par un pétiole, est ovale-allongé, bordé de dents épineuses, parfois mais assez rarement entier, et présente, de chaque côté de la nervure principale, 5 à 7 nervures secondaires. Les glands sont oblongs avec, au sommet, une pointe courte et velue, isolés ou réunis par 2 sur des pédoncules très courts et renflés. Les cupules les enveloppent sur environ la moitié de leur longueur ; elles sont coniques à la lase, à écailles en languette, saillantes, étalées-dressées, les supérieures plus longues que les inférieures. Les jeunes pousses, de même que les cupules, sont velues-cotonneuses et grisâtres ; les rameaux plus âgés sont lisses.
L'écorce produit extérieurement du liège qui peut, tout en se crevassant, acquérir jusqu'à 25 cm d'épaisseur.
Lorsque la tige est coupée, il se forme des rejets nombreux. L'arbre commence à porter des fruits vers l'âge de 15 ans et peut vivre 150 à 200 ans.
Noms vulgaires. En français : Surier, Chêne-liège. En anglais : Cork-tree, Cork-Oak. En allemand : Korkeiche, Korkbaum, Pantoffelbaum. En flamand : KurKboom, Kurkeik, Pantoffelhoutboom. En italien : Sughera.
Usages et propriétés. Le bois de l'arbre est lourd, peu homogène, s'altère facilement. Il est inutilisable pour les constructions, mais peut être employé à la menuiserie. C'est un bon bois de chauffage. Ce chêne fournit le liège du commerce. Le liège produit par l'arbre non exploité est crevassé et presque inutilisable ; on lui donne le nom de « liège mâle ». Pour exploiter le Chêne-liège, on enlève le liège mâle : c'est l'opération du « démasclage » que l'on effectue dès que l'arbre atteint environ 30 cm de tour. Le nouveau liège qui se forme ou «liège femelle» est « levé » dès qu'il arrive à 2 cm et demi d'épaisseur. On peut ainsi effectuer tous les 8 à 10 ans des levées successives et de plus en plus étendues en s'arrêtant à 1 mètre au-dessus des premières ramifications du tronc. Pour cela on pratique suivant la taille de l'arbre une ou plusieurs entailles longitudinales et des entailles transversales à 1 mètre de distance, et on soulève avec soin les plaques ainsi délimitées. Ce liège, après séchage, est raclé pour ôter la partie rugueuse extérieure, puis plongé durant quelques minutes dans l'eau bouillante de façon à l'assouplir. Il peut alors être livré au commerce. Le liège renferme de la subérine, substance constituée par le mélange de corps gras, d'acides gras tels que les acides subérinique, phellonique et phloïonique, de glycérine et d'une cire nommée cérine.
Distribution. Préfère les terrains siliceux ; ne dépasse pas 650 mètres d'altitude sur les montagnes. France : Région méditerranéenne où il est parfois commun comme dans les Albères, les Maures, l'Estérel.
Europe : Espagne, Portugal, France, Italie. Hors d'Europe : Nord de l'Afrique.
On a décrit de nombreuses variétés et 1 sous-espèce de cette espèce. Les 3 variétés les plus intéressantes et la sous-espèce sont les suivantes :
Variété brevicalyx Albert (à cupule courte).
Feuilles lancéolées, ondulées et dentées ; cupules courtes, couvertes d'écailles très courtes. (Var).
Variété fagifolia Albert (à feuilles de Hêtre).
Feuilles grandes, oblongues, aiguës ; cupules revêtues d'écailles assez longues. (Var).
Variété biennalis Battandier et Trabut (biennale).
Glands n'arrivant à maturité que la deuxième année. (Çà et là).
Q. occidentalis Gay (C. occidental)
Feuilles ovales ou oblongues, dentées ou entières, ne persistant que jusqu'à la fin du printemps de l'année suivante ; glands mûrs seulement au mois de septembre de l'année qui suit celle de la floraison ; cupules arrondies à la base et à écailles courtes et appliquées ; arbre résistant mieux au froid que le type. (Sud-Ouest de la France).