On rencontre cet arbre, qui dépasse rarement 20 mètres de hauteur, dans la plus grande partie de notre Flore où il croît dans les bois, les taillis et les haies. Ses fleurs verdâtres ou rougeâtres apparaissent en avril et en mai en même temps que les feuilles et les fruits sont mûrs en octobre.
Les feuilles sont ovales, atténuées en pointe au sommet, à base plus ou moins arrondie ou un peu en forme de cœur renversé, bordées de dents elles-mêmes denticulées, munies d'un pétiole ; le limbe est plissé, lorsque la feuille est jeune, et reste comme gaufré entre les nervures secondaires droites, parallèles et non-fourchues qui sont saillantes et légèrement velues en dessous. Les chatons de fleurs staminées sont allongés, cylindriques, isolés, latéraux et pendants. Les fleurs pistillées forment des chatons lâches et grêles et terminent les jeunes pousses. Les fruits sont partiellement entourés d'un involucre à 3 lobes dentés dont le médian est plus grand que les deux autres, et disposés en de longues grappes pendantes.
L'arbre peut vivre une centaine d'années, parfois davantage, et commence à fleurir vers l'âge de 20 ans. La tige, marquée de côtes arrondies dans les arbres âgés, est revêtue d'une écorce grise et lisse ; l'écorce des rameaux est d'abord verdâtre, puis brunâtre, avant de devenir grise au bout de quelques années. Les bourgeons sont petits, ovoïdes, aigus, formés d'écailles imbriquées et poilues à leur extrémité. Lorsqu'on coupe la tige, la souche produit de nombreux et vigoureux rejets qui constituent des cépées très fournies. (On a décrit quelques anomalies de cette espèce : tiges ou branches soudées ; branches fasciées, c'est-à-dire soudées en long ; feuilles diversement incisées ; feuilles à nervure principale bifurquée ; fleurs staminées apparaissant au sommet des chatons de fleurs pistillées ; chatons de fleurs staminées bifurques ; involucres fructifères très petits ; involucres fructifères à lobe médian plus petit que les lobes latéraux, alors qu'il est normalement plus long).
Noms vulgaires. En français : Charme, Charmille. En alsacien : Hage-Weissbuche. En anglais : Hornbeam, Hardbeam, Yoke-Elm, White-Beech. En allemand : Weissbuche, Hornbaum, Hainbuche, Heckenbuche, Hagebuche. En flamand : Haagbeuk, Jukboom, Wielboom, Witte-Beuk, Herenteer. En italien : Carpino, Carpino-bianco, Carpino-commune.
Usages et propriétés. Planté dans les parcs et les jardins pour former des haies ou des berceaux. Les feuilles constituent pour les bestiaux un fourrage de bonne qualité. Le bois, blanc et dur, résiste mal aux intempéries et n'est pas utilisé comme bois de construction ; on en fait des pièces de machines, des rabots, des manches d'outils, des maillets, des jouets, et aussi de la pâte à papier. C'est un des meilleurs bois de chauffage. L'écorce renferme une matière colorante jaune. Les graines contiennent de l'huile.
Distribution. Ne dépasse guère 800 mètres d'altitude sur les diverses montagnes. France : commun dans une grande partie de la France, mais assez rare en Bretagne, dans l'Ouest et le Sud-Ouest ; très rare dans les Cévennes (monts de l'Espérou et Aigoual) et dans la Région méditerranéenne (région montagneuse du Var et des Alpes-Maritimes). Suisse : assez commun sauf dans les Alpes centrales ; manque dans les cantons de Glaris et des Grisons et dans une partie des cantons de Saint-Gall et d'Appenzell, de l'Oberland bernois et du Valais. Belgique : commun en général, mais assez rare dans la Région hesbayenne et rare dans la Région campinienne.
Europe : toute l'Europe, sauf l'extrême Nord. Hors d'Europe : Ouest de l'Asie.
On a décrit 1 variété de cette espèce. C'est la suivante :
Variété provincialis G. G. (de Provence)
Feuilles obtuses ou munies d'une très petite pointe au sommet ; fruit présentant 6 dents (au lieu de 4 ou 5) à sa partie supérieure. (Alpes-Maritimes).