Fagaceae - - Castanea vulgaris (Lam.)

Chataignier commun

Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Castanea sativa Miller

On rencontre cet arbre, qui atteint parfois 30 mètres de hauteur, dans presque toute l'étendue de notre Flore où il est d'ailleurs souvent cultivé. Ses fleurs jaunâtres qui s'épanouissent en juin et en juillet exhalent une odeur fade et peu agréable.
Les feuilles sont très grandes, coriaces, luisantes, d'un vert plus foncé en dessus que sur la face inférieure ; elles ont un assez long pétiole et le limbe est allongé, aigu au sommet, bordé de fortes dents terminées par une petite pointe et parcouru de chaque côté de la nervure principale par 15 à 20 nervures secondaires, parallèles et saillantes. Les chatons naissent sur les jeunes pousses à l'aisselle des feuilles, et les premiers formés ne portent que des fleurs staminées en petits groupes ; les chatons supérieurs, souvent séparés des autres par plusieurs entre-nœuds, portent dans le bas 1 à 3 groupes de fleurs pistillées ; dans chaque groupe, celles-ci sont enfermées dans une enveloppe faite de nombreuses écailles soudées que dépassent les styles. Cette enveloppe s'accroît après la fécondation, s'épaissit et se couvre de faisceaux de piquants ; à la maturité, en octobre, elle s'ouvre en 4 valves et laisse s'échapper 1, 2 ou 3 fruits tassés l'un contre l'autre, celui du milieu parfois peu développé ou même complètement aplati ; ces fruits sont plus ou moins globuleux, bruns, à base blanche et montrent au sommet les restes des stigmates.
Ce sont des arbres à bourgeons courts, complètement enveloppés par 2 écailles, de port assez différent suivant qu'ils ont poussé isolés ou en massif : isolés, la tige reste basse, se creuse dans les vieux arbres et se termine par une large tête étalée, tandis qu'en massif elle est élevée, droite et se ramifie en grosses branches contournées. L'écorce est d'un vert-olive sur les jeunes pousses, puis devient plus foncée ; elle est grise sur les branches et plus tard brune et fendue en long. Cet arbre porte des fruits à l'âge de 25 à 30 ans s'il croît isolé, ou de 40 à 50 ans lorsqu'il vit en massif. Sa croissance est rapide et sa longévité est grande. On a souvent cité en exemple un châtaigner des environs de Sancerre dans le Cher ayant 10 mètres de circonférence à 1 m. 50 du sol. Lorsqu'on coupe la tige, la souche produit de très nombreux et très vigoureux rejets. (On a décrit des anomalies de cette espèce : branches soudées ; tronc ayant produit des racines adventives qui avaient atteint le sol en progressant sous l'écorce ; feuilles à limbe divisé profondément en 2 ; chatons fourchus ou ramifiés ; fleurs pistillées réunies en grand nombre et produisant des sortes de grappes de fruits ; fruits à 2 ou à 3 graines ; etc.).

Noms vulgaires. En français : Châtaignier, Castagnié. En anglais : Chestnut, Chestnut-tree, Meat-nut. En allemand : Kastanie, Kastanienbaum, Edelkastanie, Göttereichel. En flamand : Kastanieboom, Tamme-Kastanieboom, Tamme-Kastanje, Eetkastanje. En italien : Castagno.

Usages et propriétés. On consomme la châtaigne qui a été très améliorée par la culture et qui joue un rôle important dans l'alimentation des campagnes du Plateau-Central ; on l'utilise aussi pour engraisser les animaux, principalement les porcs. Le bois a l'inconvénient de ne pas résister aux alternatives de sécheresse et d'humidité. Il se fend très facilement, aussi est-il employé à la fabrication de lattes, d'échalas, de tonneaux, de cercles de futailles, etc. ; ou l'utilise aussi en menuiserie. Ce bois sert encore au tannage des peaux, et il renferme une matière colorante avec laquelle on prépare une teinture noire. C'est un combustible assez médiocre. Les fruits secs contiennent 8 à 11 % de matières albuminoïdes, 16 à 34 % d'amidon, 7 à 17 % de dextrine, 4 à 14 % de glucose, du saccharose, une substance amère, de l'acide malique, de l'acide citrique, de la lécithine, une globuline nommée castanine. Le bois renferme pour cent : 4,67 de xylanes ; 7 à 8 de tannin ; 1 de cire, et en outre de la résine, de l'acide gallique, de la gomme, de la dextrine, des sucres, de la pectine.

Distribution. Croît sur les terrains siliceux ; ne dépasse pas ordinairement 800 mètres d'altitude dans les diverses montagnes ; peut se trouver jusqu'à 1.250 mètres dans les Alpes et 1.400 mètres dans les Pyrénées. France : commun en général. Suisse : commun dans la Suisse transalpine, plus rare ailleurs. Belgique : assez commun ou commun.
Europe : Sud de l'Europe. Hors d'Europe : Asie, Nord de l'Afrique, Amérique du Nord.

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