C'est une plante de 20 à 40 cm de hauteur que l'on rencontre dans presque toutes les contrées de notre Flore où elle croît dans les bois et les endroits ombragés. Ses fleurs verdâtres se montrent depuis le mois d'avril jusqu'au mois de juin.
Les feuilles sont d'un vert-sombre en dessus, plus pâle en dessous, et leur limbe ovale-allongé, rétréci en pointe au sommet, muni sur les bords de dents obtuses et régulières, est porté par un pétiole assez long. Les fleurs staminées forment de très longs épis grêles qui sont discontinus, ces fleurs étant réunies par petits groupes espacés dans la partie supérieure de l'axe de l'épi. Les fleurs pistillées sont isolées à l'aisselle des feuilles, chacune sur un long pédoncule. Le fruit est entièrement velu et les 2 graines qu'il renferme sont grosses, presque globuleuses et grisâtres.
C'est une espèce vivace, sans poils ou un peu velue, à tige carrée, simple et dressée, à paires de feuilles très espacées sauf vers le haut où elles sont rapprochées, à tige souterraine très rameuse produisant des bourgeons qui perpétuent ou multiplient la plante de la manière suivante : des bourgeons donnent naissance à des rameaux souterrains qui, leur second nœud formé, se redressent alors en une tige aérienne ; ce nœud développe un faisceau de racines adventives, puis produit des rameaux souterrains semblables et chaque année une tige aérienne. (On a décrit diverses anomalies de cette espèce : épis de fleurs staminées portant de petites feuilles ; calices ayant 2 à 5 divisions au lieu de 3 ; pistils à 3 ou 4 carpelles au lieu de 2 ; plantules à 3 cotylédons ; étamines soudées par leurs filets ; etc.).
Noms vulgaires. En français : Mercuriale-des-bois, Mercuriale-sauvage, Mercuriale-de-Montagne, Çhou-de-chien. En anglais : Wild-Mercury, Papwort, Dog's-Cole, Snake's-weed. En allemand : Waldbingelkraut, Bergbingelkraut, Wildes-Bingelkraut, Hundskohl, Merkurkraut, Kuhkraut, Mistmelde, Weingartengrün. En flamand : Hondskool, Overblijvend-Bingelkruid, Wildt-Mercuriael. En italien : Mercorella, Frassinella, Puzzoncella.
Usages et propriétés. La plante est très nuisible aux animaux qui la consomment et a parfois causé l'empoisonnement de vaches et de moutons. Ses propriétés purgatives étaient déjà connues des médecins de l'Antiquité. La plante renferme de la méthylamine, une substance colorante bleue.
Distribution. Peut s'élever à une altitude importante sur les montagnes ; atteint par exemple les sommités du Jura, dépasse 1.400 mètres d'altitude dans les Pyrénées. France : commun dans une grande partie de la France ; mais assez rare dans le Perche, la Beauce et la Sologne, dans la plaine d'Alsace ; assez commun dans le Bassin du Rhône ; assez commun ou assez rare dans la Région méditerranéenne ; assez commun dans l'Ouest (çà et là seulement dans l'Ille-et-Vilaine et la Charente-Inférieure) et le Sud-Ouest. Suisse : assez commun. Belgique : assez commun ou assez rare en général ; très rare dans la Région campinienne ; manque dans la zone des polders et dans la zone maritime.
Europe : toute l'Europe sauf les contrées boréales. Hors d'Europe : Ouest de l'Asie ; Nord de l'Afrique.
On a décrit 1 variété de cette espèce.