Cette plante de 10 à 40 cm croît sur les pelouses, dans les prés et les pâturages des montagnes où ses petites fleurs verdâtres, blanchâtres ou jaunâtres se montrent pendant les mois de juin et de juillet.
Les feuilles sont allongées, étroites, aiguës au sommet et un peu atténuées à la base. Les fleurs sont isolées à l'extrémité de très courtes ramifications, munies de 3 bractées et la bractée du milieu est 3 à 4 fois plus longue que les bractées latérales. L'ensemble forme une grappe simple dont les fleurs et ensuite les fruits finissent par être tournés du même côté. Le calice est à divisions ovales, ayant environ le tiers de sa longueur, d'abord étalées puis recourbées en dedans après la floraison, et à la maturité la partie libre du calice est à peu près égale au fruit qui est presque globuleux et marqué de fines nervures longitudinales ramifiées.
C'est une plante vivace dont les nombreuses tiges striées, simples ou montrant parfois un ou deux rameaux, étalées ou plus ou moins redressées, naissent d'une souche produisant des bourgeons qui multiplient la plante. La racine principale est simple et les radicelles présentent de petits suçoirs qui pénètrent dans les parties souterraines des plantes sur lesquelles l'espèce est parasite. (On a décrit une anomalie de cette espèce : fleurs construites sur le type 3).
Distribution. Ordinairement limité aux zones alpine et subalpine. France : rare dans les Ardennes ; assez commun en Alsace dans les Hautes-Vosges d'où il descend jusque sur les collines calcaires des environs de Nancy ; assez commun dans la zone des sapins et dans la région alpestre du Jura ; rare dans la Côte-d'Or ; montagnes du Centre ; assez commun ou assez rare dans le Bassin du Rhône ; rare en Provence, dans le Gard, dans l'Hérault ; assez commun dans les Pyrénées. Suisse : assez commun dans les Alpes, les Préalpes et le Jura.
Europe : Centre et Sud de l'Europe. Hors d'Europe : Asie.
On a décrit 2 sous-espèces, 1 race et 3 variétés de cette espèce ; la race et les 2 sous-espèces sont les suivantes :
T. tenuifolium Sauter (T. à feuilles ténues)
Feuilles extrêmement étroites ; fleurs et fruits non tournés du même côté ; fruits plus gros que dans le type (environ 4 millimètres de longueur, y compris le calice persistant qui le surmonte, sur 2 à 3 millimètres de largeur), à nervures longitudinales plus acentuées ; tiges dressées portant dans la moitié supérieure un grand nombre de rameaux dressés et rapprochés. (Rare : Alpes ; département du Gard).
T. pratense Ehrh. (T. des prés)
Fleurs solitaires ou par 2 à 3 sur de longues ramifications étalées formant une grappe composée dont l'axe principal est zigzaguant lorsque les fruits sont mûrs ; fleurs et fruits non tournés du même côté, munis de 3 bractées celle du milieu ayant à peine 2 fois la longueur des bractées latérales ; fruit à grosses nervures longitudinales ; divisions du calice égalant la moitié de sa longueur ; tiges d'abord un peu étalées, puis redressées. (Assez commun en général en France dans les montagnes de l'Est, du Centre, du Sud et du Sud-Est ; assez commun en Suisse ; rare ou très rare en Belgique dans les Régions ardennaise et houillère).
T. rostratum M. et K. (T. à fruit rostré)
Fleurs en grappe simple, solitaires à l'extrémité d'assez longues ramifications écartées, munies d'une seule bractée ayant une fois à une fois et demie la longueur de la fleur ; tiges non ramifiées. (Suisse, rare : cantons de Schaffhouse, Thurgovie, Zurich, Argovie, Saint-Gall et Grisons).