Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Fagopyrum esculentum Moench
Cette plante, originaire de l'Asie, est cultivée dans toutes les régions pauvres. Elle peut encore se trouver en dehors des champs à l'état subspontané. Sa hauteur est de 30 à 70 cm et ses fleurs blanches ou roses se montrent pendant les mois de juillet et d'août.
Les feuilles, molles et relativement grandes, ont un limbe en forme de cœur renversé, profondément échancré à sa base où il présente 2 larges lobes arrondis, tandis que vers le haut il se rétrécit rapidement en une pointe aiguë. Les feuilles inférieures ont un pétiole assez allongé, au moins aussi long que le limbe, les feuilles supérieures sont sans pétiole. Les fleurs qui ont environ 4 millimètres de longueur sont groupées en grappes courtes et serrées, longuement pédonculées. Elles ont 8 étamines et 3 styles distincts. Le fruit, non enveloppé par le calice, est à 3 angles qui sont lisses comme ses faces.
C'est une plante annuelle, à tiges dressées portant des rameaux étalés, à racine principale grêle.
Noms vulgaires. En français : Sarrasin, Blé-noir, Blé-de-Barbarie, Blé-rouge, Bucail, Carabin, Dragées-de-cheval, Dragées-aùx-pourceaux. En anglais : Buckwheat, Brank, Sarracencorn. En allemand : Buchweizen, Heidekorn, Schwarzkorn. En flamand : Boekweit, Heidekoorn, Boekent. En italien : Fagopiro, Grano-saraceno.
Usages et propriétés. L'espèce est originaire de l'Asie où elle croît naturellement sur les rives du fleuve Amour et dans la région du lac Baïkal. La plante a été introduite au moyen-âge en Europe par la Tartarie et la Russie. Cultivée dès cette époque dans les régions du Rhin, sa culture s'est répandue en Allemagne dès le début du XVe siècle et en Europe au XVIe siècle. Les graines sont utilisées dans les régions pauvres de l'Europe et de l'Amérique du Nord pour la nourriture de l'homme et ailleurs pour celle des animaux, notamment pour la nourriture de la volaille et des faisans. En Bretagne, en Basse-Normandie et dans certaines parties du Limousin et de l'Auvergne, on en fait du pain, de la bouillie et des gâteaux. Les graines servent pour engraisser les bœufs, les porcs, les moutons, la volaille et on les donne parfois aux chevaux à la place de l'avoine. La plante est souvent coupée en vert pour les bêtes à cornes. Enfouie avant la floraison, elle constitue un excellent engrais. Les fleurs, très mellifères, sont visitées par les abeilles, mais le miel est d'un goût un peu fort ; il est cependant très bon pour la fabrication du pain d'épices et de l'hydromel. On a extrait des tiges une couleur bleue qui, autrefois, a été utilisée pour teindre les étoffes. La plante renferme un glucoside. Les cendres de la plante contiennent pour cent : 30 à 51 de chaux ; 7 à 18 de magnésie ; un peu de silice et de chlore. Il existe dans les fruits 13,27 % d'eau ; 11,41 % de substances azotées ; 2,68 % de matières grasses ; etc. Les graines renferment du saccharose (1 à 2 %), une huile grasse, de la lécithine, de la dextrine, de la gluténine, etc. et il y a dans leurs cendres beaucoup d'acide phosphorique et de potasse.