Cette espèce se rencontre dans les sables maritimes de la Méditerranée, de l'Océan Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord, et parfois dans l'intérieur des terres, sur les alluvions ou dans les décombres. C'est une plante de 10 à 60 cm, dont les fleurs verdâtres, blanchâtres ou roussâtres se développent depuis le mois de juillet jusqu'à la fin du mois d'octobre.
Les feuilles sont étroites, beaucoup plus longues que larges, se terminant par une épine, ainsi que les bractées qui sont plus courtes que les feuilles et sont, vers le haut des rameaux, ovales-triangulaires, blanches membraneuses sur les bords, plus larges vers la base. Les fleurs sont solitaires ou groupées par 2 ou 3, l'ensemble formant de longs épis dont les bractées dépassent les fleurs. Le calice devient dur et cartilagineux lorsqu'il entoure le fruit mûr et, à la maturité, les ailes étalées, roses, pourpres ou blanches, sont à peu près égales aux parties libres des sépales rabattues sur le fruit ou même sont un peu plus longues, mais parfois sont réduites
chacune à une sorte de saillie transversale.
C'est une plante annuelle le plus souvent très rameuse dès la base, à tige et à rameaux ordinairement striés de blanc et de vert ou encore de blanc et de pourpre. La racine principale est développée, allongée et porte des radicelles étroites. (On a décrit des exemplaires dont les rameaux étaient fasciés, c'est-à-dire soudés ensemble dans leur longueur ; on trouve parfois des fleurs qui n'ont que 2 ou 3 sépales). Le type principal a des tiges couchées ou redressées, des tiges et des feuilles hérissées de poils nombreux, les feuilles charnues, les ailes des sépales blanches ou blanchâtres ou très peu colorées.
Noms vulgaires. En français : Soude, Salsovie, Salsola-d'Alicante. En allemand : Salzkraut, Kalisalzkraut, Sandsalzkraut, Meersfachelkraut. En flamand : Gemeen-Loogkruid, Stekende-Kali. En anglais : Saltwort, Prickly-Saltwort, Sowdwort, Kelpwort. En italien : Kali, Soda, Capelli-del-diavolo.
Usages et propriétés. Les graines sont recherchées par les moutons ; on les donne parfois aux chevaux. C'est une espèce diurétique, apéritive, vermifuge et anti-ulcéreuse. La plante renferme des sels de sodium et de potassium (phosphates, carbonates et oxalates) ; la variété Tragus contient moins de sodium que le type principal. On trouve dans les cendres une grande quantité de soude qu'on a extraite pour la fabrication des savons et qu'on emploie dans les verreries et les ateliers de peinture.
Distribution. Croît sur les terrains renfermant beaucoup de sel marin, mais peut croître aussi sur des terrains n'en renfermant qu'une très faible proportion ; ne s'élève pas sur les montagnes. France : se trouve, en général, sur tout le littoral où il est commun ou assez commun ; se rencontre parfois à l'intérieur des terres, soit sur les sables des cours d'eau, par exemple du Tarn, de la Cèze, etc., ou encore dans les décombres, au voisinage des fabriques de produits chimiques. Belgique : assez commun sur le littoral.
Europe : presque tout le littoral de l'Europe, sauf dans la zone arctique. Hors d'Europe : littoral et terres salées de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique du Nord.
On a décrit 1 sous-espèce, 1 variété et 1 sous-variété de cette espèce ; ce sont les suivantes :
Variété Tragus Moquin-Tandon (Bouc)
Plante à tiges dressées ou redressées, verte et sans poils ; ailes des sépales roses ou rosées. (Çà et là, de préférence dans les terrains peu salés ou moins salés).
Sous-variété rubella Rouy (rougeâtre)
Plante rougeâtre, sans poils, à tiges dressées ou redressées ; ailes des sépales d'un rose vif ou de couleur pourprée. (Çà et là).
S. gmelini Rouy (S. de Gmelin)
Tiges grêles, le plus souvent dressées ; feuilles non charnues, relativement grandes, mesurant de 2 à 5 cm de longueur sur 1 à 2 mm de largeur ; ailes des sépales assez courtes, le plus souvent d'un rose pâle. (Çà et là dans l'intérieur des terres, surtout dans le Midi de la France).