Les 13 genres de Salsolacées que renferme notre Flore peuvent être répartis en 2 grands groupes.
Le premier qui réunit 11 de ces genres est caractérisé par la graine à plantule disposée en cercle ou en fer à cheval autour d'un albumen en général abondant. Parmi ces genres, 3 possèdent chacun des fleurs staminées et des fleurs pistillées. Ce sont les genres Atriplex, Obione et Spinacia. Les Atriplex offrent en outre des fleurs stamino-pistillées et dans ce genre le calice forme comme 2 valves autour du fruit. Le genre Obione, très voisin du genre Atriplex, s'en sépare par son calice entourant étroitement le fruit dont il simule ainsi l'enveloppe. Le genre Spinacia se distingue des genres précédents par les 2 sortes de fleurs qui sont portées par des pieds différents, le calice à tube renflé, l'ovaire surmonté de 4 styles au lieu de 2, le fruit soudé au calice. Les genres Beta, Chenopodium, Roubieva et Blitum ont ainsi que les autres genres de la famille des fleurs stamino-pistillées. Ils se rapprochent des genres déjà cités par leurs graines à double enveloppe et par leur tige portant des feuilles pétiolées à limbe le plus souvent en forme de triangle ou largement ovale, très rarement étroit ou divisé. Le genre Beta se relie au genre Spinacia par la soudure du fruit au calice et se sépare ainsi des Chenopodium, Blitum et Roubieva, Ces 2 derniers genres ont souvent été réunis au genre Chenopodium. Quelques caractères les en distinguent cependant, surtout ceux du calice à divisions gonflées et charnues à maturité dans les Blitum, non charnues mais soudées entre elles en formant une fausse capsule dans le Roubieva. Les 3 genres Kochia, Camphorosma et Corispermum ont, à l'encontre des genres précédents, des graines à 1 seule enveloppe et des tiges pourvues de feuilles généralement sans pétiole, à limbe étroit et petit. Le genre Kochia a des graines horizontales comme la plupart des espèces de Chenopodium alors qu'elles sont verticales dans les 2 autres genres, caractère qui montre une liaison avec le genre Salicornia dont il sera question plus loin. Le Corispernmm se distingue des Kochia et Camphorosma par son fruit à rebord ailé, et non enfermé dans le calice.
Le genre Salicornia, remarquable par ses rameaux articulés, ses feuilles réduites, ses fleurs disposées par 3 dans les cavités des rameaux florifères, s'éloigne encore des autres genres du premier groupe par sa plantule à cotylédons repliés et aussi par l'absence d'albumen dans la graine.
FIG. 33. Liaisons entre les genres de Salsolacées. La surface de chaque cercle correspondant à un genre est proportionnelle au nombre des espèces que renferme ce genre dans notre Plore. Les traits pleins qui joignent les cercles les uns aux autres indiquent les liaisons importantes entre les genres et sont d'autant plus courts que ces liaisons sont plus grandes. Les traits interrompus indiquent des relations moins importantes. Les traits pointillés se rapportent à des liaisons plus lointaines.
Les genres Suaeda et Salsola constituent le deuxième groupe dans lequel la graine renferme une plantule enroulée en spirale et un albumen très réduit ou nul. Ce dernier caractère les relie au genre Salicornia. Les Suaeda ont un calice qui, à maturité, simule un fruit charnu, tandis que celui des Salsola n'est pas charnu et montre des divisions munies d'appendices sur le dos.
AFFINITÉS DES SALSOLACÉES AVEC LES AUTRES FAMILLES.
Les Salsolacées font partie, comme nous l'avons déjà vu, du groupe des Cyclospermées. Elles montrent donc des relations avec les diverses familles de ce groupe mais plus particulièrement avec les Amaranthacées. Leurs affinités avec cette dernière famille sont si grandes que celle-ci leur est souvent réunie et que certains genres comme le genre Polycnemum sont placés par les auteurs soit dans l'une, soit dans l'autre de ces familles. Les Salsolacées ont aussi, comme les Amaranthacées, quelques rapports avec les Polygonées.