Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Limonium vulgare Miller
Cette espèce, qui comprend de nombreuses formes, est répandue sur tout le littoral de la Mer du Nord, de la Manche, de l'Océan Atlantique et de la Méditerranée. Ce sont des plantes de 10 à 80 cm, qui croissent dans les endroits sablonneux, vaseux ou rocailleux, au bord de la mer, et dont les fleurs, à corolle violacée et à calice lilacé ou bleuâtre, s'épanouissent depuis le mois de juillet jusqu'au mois d'octobre, parfois encore au commencement de novembre.
Toutes ces plantes ont les caractères communs suivants. Les feuilles de la base, qui peuvent mesurer de 8 à 25 cm de longueur, sont vertes, sans poils, très rétrécies dans leur partie inférieure, plus ou moins ovales ou ovales-allongées au delà, à une nervure principale d'où partent, à droite et à gauche, des nervures secondaires. Les fleurs, groupées par 1 à 3 à l'aisselle de 3 bractées, sont disposées sur les ramifications de l'inflorescence dont elles n'occupent que la partie supérieure des rameaux ; les petits groupes de fleurs sont plus ou moins rapprochés, denses ou un peu lâches, formant des épis étalés puis devenant arqués et même renversés après la floraison. Les rameaux sont longuement dépourvus de fleurs vers leur base, et comme les inférieurs sont plus longs que les supérieurs, l'inflorescence générale constitue presque une sorte de corymbe d'épis. Au-dessous de la fleur ou de 2 à 3 fleurs, la bractée la plus externe, plus longue que large, n'a guère que le quart de la longueur de la bractée la plus interne ; cette dernière est obtuse au sommet sur le dos. Le calice présente un tube qui n'est poilu que sur deux de ses nervures et il se termine par 5 ou 10 lobes en triangle et aigus. La corolle est formée de pétales concaves et ovales où arrondis dans leur partie supérieure.
Ce sont des plantes vivaces, à figes florifères arrondies dans leur longueur, rameuses surtout dans leur partie supérieure, portant peu ou pas de rameaux sans fleurs. La tige souterraine est épaisse, brune, écailleuse, à divisions courtes qui multiplient et perpétuent ces plantes. Cette tige souterraine a une odeur aromatique et une saveur d'encre.
Noms vulgaires. En français : Behen-rouge, Saladelle, Œillet-marin. En anglais : Sea-Lavender, Marsh-Bosemary, Sea-thrift. En allemand : Wiederstoss, Roter-Behen, Sealavendel, Limoniengrasnelke. En flamand : Zeelavendel, Limoenkruid, Lamsooren. En italien : Limonio, Been-rosso, Butola-d'acqua.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale ; les parties souterraines sont toniques et astringentes. C'est à cette plante que l'on rapporte le « Behen rouge » des Anciens.
Distribution. Peut croître sur des terrains contenant une forte proportion de sel marin, mais se développe très bien dans une terre ordinaire ; ne s'élève pas sur les montagnes. France : assez rare sur le littoral de la Mer du Nord ; commun ou assez commun sur le littoral de la Manche ; commun, en général, sur le littoral de l'Océan Atlantique ; commun, assez commun ou parfois assez rare (Aude) sur le littoral de la Méditerranée. Belgique : assez rare dans la Bégion littorale (rare dans les polders) .
Europe : presque tout le littoral de l'Europe. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie ; Nord de l'Afrique ; Amérique du Nord (sous-espèce Statice carolinianum Walt.).
On a décrit 1 sous-espèce, 4 races et 4 variétés de cette espèce ; ce sont les suivantes :
Variété Behen Boiss. (Behen)
Tiges florifères ne dépassant guère 50 cm, grêles, se ramifiant dans leur tiers ou dans leur moitié supérieure ; feuilles d'environ 8 à 15 cm de longueur, longuement rétrécies dans leur partie inférieure ; rameaux de l'inflorescence à fleurs serrées. (Çà et là sur le littoral de l'Océan).
Variété Pseudolimonium Rouy (Faux-Limonium)
Tiges florifères de 40 à 80 cm, en général, à rameaux arrondis dans leur longueur, se produisant environ dans le tiers supérieur de la tige, assez allongés, à fleurs serrées ; feuilles de 10 à 15 cm, longuement rétrécies dans leur partie inférieure. (Çà et là sur le littoral de l'Océan).
Variété scanica Fries (de Scanie)
Tiges florifères flexueuses, à ramifications rapprochées formant une inflorescence courte et très serrée ; feuilles pour la plupart aussi longues que les tiges fleuries. (Çà et là sur le littoral de l'Océan).
S. longidentata Lafont (S. à dents allongées).
Tiges florifères de 40 à 80 cm en général ; au-dessous de la fleur ou des fleurs, la bractée la plus externe est terminée par une toute petite pointe ; calice à 10 lobes dont les 5 plus petits, alternant avec les autres, ont au moins le tiers de leur longueur ; feuilles de 10 à 15 cm, en général, longuement rétrécies dans leur partie inférieure. (Gironde, à Arès, Andernos, etc.).
S. serotina Rchb. (S. tardive)
Fleurs et bractées qui sont au-dessous, ne dépassant pas ensemble 4 mm de longueur ; bractée la plus externe en carène sur le dos (et non arrondie) ; bractée la plus interne divisée à son sommet en deux lobes aigus ; inflorescence à rameaux allongés, très étalés, formant des épis longs, assez lâches, devenant recourbés. (Littoral de la Méditerranée ; environs de Bayonne et de Saint-Jean-de-Luz, sur le littoral des Basses-Pyrénées).
S. angustifolia Tausch. (S. à feuilles étroites).
Inflorescence à rameaux dressés ou redressés, non très étalés, formant des épis courts, assez lâches, restant droits ou devenant peu arqués ; bractée la plus interne (au-dessous de la fleur ou de 2 ou 3 fleurs) entière et obtuse au sommet. (Littoral de la Méditerranée) .
Variété Lespinassi Rouy (de Lespinasse).
Feuilles très ondulées ; fleurs serrées, formant des masses denses à l'extrémité des rameaux. (Ares dans la Gironde ; Les Sablettes dans le Var).
S. nigricans Lafont (S. noircissante).
Au-dessous de la fleur ou de 2 ou 3 fleurs, les bractées sont étroites et membraneuses, et la bractée la plus interne est assez profondément divisée en deux à son sommet ; calice à tube étroit et à lobes assez larges. (Certes, dans la Gironde).
S. aggregata Rouy (S. aggrégée).
Plante robuste, à rameaux nombreux, épais, allongés, n'ayant à leur sommet que de petits groupes fleuris très serrés ; calice à lobes denticulés sur les bords et très aigus. (Littoral du Languedoc).