Cette espèce est, en général, très commune dans les décombres, les endroits incultes, au bord des chemins ou sur les talus, dans les diverses contrées de notre Flore. C'est une plante de 35 à 80 cm, dont les fleurs, lilacées, d'une lilas-pâle ou rarement blanches, relativement petites, s'épanouissent depuis le mois de juin jusqu'en octobre et parfois aussi en hiver.
Les feuilles sont opposées, rudes, les inférieures avec un pétiole sur les côtés duquel le limbe se prolonge, toutes ces feuilles sont plus ou moins profondément découpées et leur limbe présente un contour général ovale-allongé ; les feuilles moyennes sont découpées, souvent en trois segments principaux, à divisions elles-mêmes divisées ou crénelées ; les feuilles supérieures sont plus petites, plus étroites, simplement crénelées sur les bords. Les fleurs, sans pédoncules développés, sont disposées en longs épis grêles, à fleurs distantes les unes des autres et dont l'ensemble forme une grappe terminale d'épis. Les bractées qui accompagnent chaque fleur sont ovales, aiguës, plus courtes que les fleurs. Le calice est dressé, presque à 4 angles, à 5 dents courtes et inégales. La corolle, dont le tube dépasse le calice et est un peu courbé, présente 5 lobes arrondis, un peu inégaux, et qui viennent s'étaler presque dans un même plan. Les étamines sont à filets courts. Le fruit, à la maturité, reste enfermé dans le calice jusqu'à ce qu 'il se divise en 4 parties qui se détachent.
C'est une plante vivace, à tiges ayant 4 angles longitudinaux bien marqués, rudes sur les angles, creusées en long d'un petit canal, alternativement, sur deux faces opposées. La plante se perpétue ou se multiplie par des bourgeons nés sur la tige souterraine. (On a quelquefois trouvé des échantillons de cette espèce dont les fleurs étaient soudées entre elles par deux ou par trois).
Noms vulgaires. En français : Verveine-sauvage, Verveine-commune, Herbe-sacrée, Herbe-de-sang, Herbe-du-foie, Herbe-aux-sorciers, Herbe-aux-enchantements. En anglais: Common-Vervain, Holy-herb, Juno's-tears, Simpler's-joy, Enchanter's-plant. En allemand: Eisenkraut, Gemeines-Eisenkraut, Heiligkraut, Stahlkraut, Juno-Thränen. En alsacien: Ysenkraut. En flamand: Ijserkruid, Gewoon-Ijserkruid, Ijserhard. En italien : Berbena, Verbena, Erba-sacra, Erba-crocina.
Usages et propriétés. La Verveine était en grande vénération chez les Romains. Les Anciens attribuaient à cette plante des propriétés miraculeuses. L'espèce a joué aussi un rôle important dans la sorcellerie, d'où l'origine de plusieurs noms vulgaires. On en formait des couronnes pour les hérauts d'armes chargés d'annoncer la paix ou la guerre. Beaucoup d'espèces de ce genre sont cultivées comme plantes d'ornement. Les fleurs de cette espèce sont visitées par les abeilles qui y récoltent un liquide sucré assez, concentré. C'est une plante amère, aromatique, astringente, fébrifuge, vulnéraire et résolutive ; les feuilles ont été employées avec succès, en cataplasmes, contre les pleurodynies et les céphalalgies. La plante contient un gluco-side particulier, la verbénaline.
Distribution. Ne s'élève guère dans la zone subalpine du Jura, peut se trouver près des habitations, à une assez grande altitude, dans les Alpes et dans les Pyrénées. France : commun ou très commun, en général ; quelquefois moins commun ; par exemple: assez rare dans les Ardennes ; rare dans la Haute-Vienne et dans la partie haute de la Corrèze. Suisse : très commun. Belgique : commun ou assez commun, en général ; mais rare ou assez rare dans les Régions campinienne et de l'Ar-denne.
Europe : presque toute l'Europe, sauf la zone arctique. Hors d'Europe : Asie, Afrique ; naturalisé en Amérique.
On a décrit 1 variété de cette espèce ; c'est la suivante :
Variété prostrata G. G. (couchée).
Tiges étalées et plus ou moins couchées sur le sol. (Çà et là).