Les formes que l'on peut réunir sous ce nom général sont des plantes de 10 à 40 cm, à fleurs jaunes ou d'un blanc-jaunâtre ou rarement blanchâtres avec une tache brune sur la lèvre inférieure de la corolle. Le type principal se rencontre dans les champs et les endroits arides, plus particulièrement sur les terrains calcaires ou argileux, et on le trouve dans la plupart des contrées de notre Flore ; la sous-espèce croît sur les rochers et les sables du littoral méditerranéen. La floraison peut se produire depuis le mois de mai jusqu'en octobre.
Ces plantes ont les caractères communs suivants. Les feuilles, velues ou presque sans poils, ont les nervures disposées en réseau, très marquées ; le limbe est crénelé sur les bords et va en s'atténuant à la base. Les petites bractées qui accompagnent les fleurs sont minimes et peu apparentes. Le calice, poilu ou velu-cotonneux, se termine par 5 dents qui sont ciliées ou velues jusqu'au sommet de l'épine qui les termine ; ces dents n'ont guère que le tiers ou le quart de la longueur du reste du calice. Le tube de la corolle est muni intérieurement d'un anneau de poils disposé transversalement, à peu près perpendiculairement à l'axe du tube ; la lèvre supérieure est entière ou crénelée.
Ce sont des plantes annuelles, bisannuelles ou vivaces. Le type principal est ordinairement annuel mais peut devenir bisannuel ou même vivre plusieurs années lorsqu'il croît dans les montagnes. Des exemplaires de la sous-espèce, cultivés dans un sol meuble et calcaire, ont donné des graines produisant des pieds annuels ou bisannuels. (On a décrit plusieurs anomalies de cette espèce : légère torsion de la tige sur elle-même et, en même temps, disposition irrégulière des feuilles, parfois verticillées par 4 à 6 ; compression et torsion de la tige avec feuilles insérées d'un seul côté ; feuilles plus ou moins profondément divisées ; fleurs soudées entre elles ; etc.). Le type principal se reconnaît à ses feuilles à poils peu nombreux ou presque sans poils, les supérieures aiguës au sommet, à ses fleurs d'un blanc-jaunâtre ou rarement blanchâtres ; au calice poilu (mais non cotonneux) dont les dents sont arquées ; à la corolle dont la lèvre supérieure est entière et dont le tube dépasse plus ou moins le calice, en général.
Noms vulgaires. En anglais : White-annual-Stachys. En allemand : Sommerziest. En flamand : Zomer-Andoorn, Eenjarige-Andoorn. En italien : Erba-trega, Erba-stregona.
Usages et propriétés. Les fleurs sont très visitées par les abeilles qui y recueillent un nectar de très bonne qualité. La plante a été usitée contre les catarrhes.
Distribution. Préfère les terrains calcaires et argileux ; ne s'élève guère à plus de 1.500 m d'altitude sur les diverses montagnes. France : commun en général ; mais rare en Bretagne, assez rare dans le Sud-Ouest ; rare dans le Cantal ; paraît manquer dans la Haute-Vienne et dans la partie haute de la Corrèze ; assez commun dans le Tarn, l'Aveyron et le bassin sous-pyrénéen ; etc. Suisse : commun. Belgigue : assez rare ou rare dans la Région houillère, rare dans les Régions jurassique et campinienne, très rare dans la Région hesbayenne.
Europe : presque toute l'Europe, sauf la zone arctique. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie ; Algérie, Tunisie ; naturalisé dans l'Amérique du Nord.
On a décrit 1 variété et 1 sous-espèce de cette variété ; ce sont les suivantes :
Variété delphinensis Rouy (du Dauphiné)
Fleurs d'un blanc vitreux ; plante bisannuelle, ne fleurissant pas la première année et formant ensuite une tige florifère, au printemps de la seconde année et provenant d'un bourgeon né à la base de la tige primitive ; parfois, même, la plante peut vivre plusieurs années. (Zone subalpine des montagnes calcaires).
S. maritima L. (E. maritime)
Feuilles velues, couvertes de poils mous, à nervures formant un réseau très accentué, obtuses au sommet, même les feuilles florales ; fleurs d'un jaune pâle ; calice velu-cotonneux, à dents non arquées ; corolle à lèvre supérieure crénelée, à tube plus court que le calice. (Littoral de la Méditerranée).
