Lamiaceae - - Lamium galeobdolon (L.)

Lamier Galeobdolon

Cette plante, de 20 à 65 cm, est commune ou assez commune dans les bois humides, montueux ou dans les haies de la plupart des contrées de notre Flore. Ses faux-verticilles de fleurs jaunes et relativement grandes, entremêlés de feuilles, sont d'un aspect assez décoratif ; l'espèce fleurit depuis le mois d'avril jusqu'au commencement de juillet.
Les feuilles ont un limbe ovale en pointe, doublement denté, souvent un peu en cœur renversé à la base ; les supérieures sont presque sans pétiole, les moyennes ont un pétiole plus ou moins long, et les feuilles inférieures présentent un pétiole allongé ; toutes ces feuilles sont de consistance assez molle et assez souvent tachetées de blanc. Les fleurs sont disposées en faux-verticilles, par 3 à 8, assez écartés les uns des autres, à l'aisselle de deux feuilles supérieures aiguës ; les petites bractées situées près des fleurs sont étroites, velues et terminées en une petite pointe presque épineuse. Les dents du calice sont aussi presque épineuses à leur sommet et elles sont beaucoup plus courtes que le tube du calice. La corolle, qui ne dépasse pas 23 millimètres de longueur en général, offre un tube peu courbé, court, plus étroit dans sa moitié inférieure et présentant à son intérieur un anneau de poils très oblique ; la lèvre supérieure de la corolle est entière, courbée, allongée, allant en se rétrécissant vers sa base, assez longuement velue à l'extérieur ; la lèvre inférieure est divisée en 3 lobes aigus, dont le médian est seulement un peu plus grand que les deux autres. Les étamines ont des anthères sans poils. La partie antérieure du nectaire est seulement un peu plus développée que les trois autres.
C'est une plante vivace, dont les tiges feuillées non florifères demeurent au-dessus du sol pendant presque toute l'année, tandis que les tiges florifères dressées périssent après la floraison. Il se produit de nombreuses tiges stériles, s'enracinant sur une partie de leur longueur, à feuilles disposées sur deux plans parallèles par suite de la torsion des pétioles ; assez souvent, dans les forêts, le sous-bois est principalement formé par l'ensemble de ces rejets feuillés et stériles, sans que la plante fleurisse jamais en ces localités. Il peut arriver que la tige florifère se termine par un prolongement ne portant que des feuilles, et que ce prolongement, s'affaissant sous son propre poids, retombe sur le sol et s'y enracine. C'est une plante couverte de poils peu nombreux, et qui a une odeur désagréable. (On a décrit d'assez nombreuses anomalies de cette espèce : fleurs terminales régulières à parties semblables disposées par 4 ou par 5 ; fleurs verdies, avec corolle formant comme un second calice inséré dans le premier ; pistil plus ou moins déformé ou atrophié ; accroissement considérable des étamines ; absence de la lèvre inférieure de la corolle ; etc.).

Noms vulgaires. En français : Ortie-jaune, Lamier-jaune, Ortie-morte-des-bois. En anglais : Yellow-Dead-Nettle, Yellow-Archangel. En allemand : Gelbe-Goldnessel, Gelle-Taubnessel. En flamand : Gele-Doovenetel, Gele-Goudnetel. En alsacien : Taube-Goldnessel. En italien : Ortica-gialla.

Usages et propriétés. Cultivé parfois comme plante ornementale ; il en existe une variété à feuilles bronzées panachées de jaune et de vert, usitée pour faire des bordures ou pour planter dans les rocailles humides. Les abeilles visitent rarement les fleurs directement, mais elles profitent des trous percés par les bourdons sauvages pour y recueillir un nectar d'excellente qualité. La plante est diurétique, vulnéraire, calmante, astringente, anticatarrhale.

Distribution. Peut croître sur les terrains les plus variés ; ne s'élève pas souvent au-dessus de la limite supérieure de la zone subalpine. France : commun ou assez commun en général ; parfois assez rare ; très rare ou manque dans la Région méditerranéenne. Suisse : commun. Belgique : commun ou assez commun, en général, mais manque dans la zone maritime proprement dite.
Europe : presque toute l'Europe mais manque ou est rare dans la Région méditerranéenne. Hors d'Europe : Sibérie, Caucase, Alpes pontiques, Perse.

On a décrit 2 variétés de cette espèce ; ce sont les suivantes :

Variété montanum Briquet (des montagnes)
Fleurs groupées par 6 à 8 (et non par 3 à 5) ; feuilles irrégulièrement dentées, les supérieures ovales-étroites. (Bois frais des montagnes assez élevées).

Variété parviflorum Cariot et Saint-Lager.
Fleurs de moins de 18 mm de longueur ; plante de 35 cm en général. (Massif de la Grande-Chartreuse).

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