Cette espèce, bien connue sous le nom de « Thym », est souvent cultivée dans les jardins et croît spontanément dans le Midi de la France, où on la trouve dans les endroits secs et arides, sur les coteaux ou les rochers. C'est un sous-arbrisseau de 7 à 30 cm, très aromatique, d'un aspect grisâtre ou vert-blanchâtre dont les tiges ligneuses et très rameuses sont groupées en touffes ou en petits buissons très denses.
Les feuilles sont relativement très petites, ovales-étroites et un peu en forme de losange, sans pétiole ou à pétiole extrêmement court, blanches-cotonneuses en dessous et enroulées sur leurs bords, non ciliées, à nervures latérales distinctes, obtuses au sommet. La plupart d'entre elles donnent naissance, à leur aisselle, à de petits rameaux très courts dont on ne voit que les feuilles qui semblent réunies en faisceaux en dedans des feuilles de la tige ou des rameaux développés. Le calice est velu, un peu bossu dans sa partie antérieure et inférieure ; sa lèvre supérieure est à 3 divisions séparées entre elles environ jusqu'au quart ou jusqu'au cinquième de sa longueur. La corolle peut avoir des dimensions très différentes, mais son tube n'est jamais plus long que le calice. On observe souvent des fleurs dont les étamines sont avortées ; chez d'autres, les étamines se développent avant le style et le stigmate.
C'est un sous-arbrisseau dont les tiges, très ligneuses (sauf les pousses de l'année) peuvent acquérir, vers leur base, une assez grande épaisseur ; les tiges florifères ne produisent jamais de racines adventives, et sont rampantes, dressées ou redressées, tortueuses dans leur partie inférieure, velues et blanches tout autour chez les jeunes rameaux.
Noms vulgaires. En français : Thym, Pote, Barigoule, Farigoule, Faligoule, Frigoule, Mignotise-des-Génevois. En allemand : Thymian, Bienenkraut, Gartenquendel, Gartenthymian. En flamand : Thijm, Gewone-Thijm, Pillioen. En italien : Timo, Erbucce, Sermollino. En anglais : Garden-Thyme, Pot-herb-Thyme, Common-Thyme.
Usages et propriétés. On s'en sert pour assaisonner les ragoûts ou pour aromatiser les fruits secs que l'on veut conserver.
Les herbivores sont friands de cette plante, qui est particulièrement recherchée par les lapins, les lièvres, les chèvres. On en extrait une huile essentielle employée en parfumerie. Cultivé en bordures dans les jardins. Les fleurs sont très visitées par les abeilles qui y récoltent un nectar abondant fournissant un excellent miel parfumé. Espèce tonique, stomachique. La plante renferme 0,3 à 0,9 % d'une huile essentielle spéciale ou « essence de Thym », du thymol, de l'acide thymotinique, du camphre, etc.
Distribution. Préfère souvent les terrains calcaires et argileux ; peut s'élever exceptionnellement jusqu'à 1.500 m d'altitude dans les Alpes ; se retrouve par petites colonies, ne fleurissant généralement pas, dans les Pyrénées centrales, atteignant parfois l'altitude de 2.000 m, par exemple au Pic-du-Midi-de-Bigorre. France : commun ou très commun en général dans la Région méditerranéenne, et encore abondant jusqu'à 1.200 m d'altitude dans les Alpes de Provence ; commun ou assez commun dans la partie méridionale de la Brome et de l'Ardèche ; assez rare ou rare dans les Hautes-Alpes (Tallard, Bosans, Ribiers, Serres, Laragne, Gap, etc.) ; commun dans la Région des Causses, le Tarn, l'Aveyron ; commun ou assez commun dans les Corbières, les Pyrénées-Orientales ; çà et là, rare dans la partie centrale des Pyrénées. Suisse : subspontané dans plusieurs localités du Tessin et rarement ailleurs.
Europe : Péninsule ibérique, France, Italie.
On a décrit une variété de cette espèce ; c'est la suivante :
Variété verticillatus Willk. et Lange (verticillée).
Inflorescence à faux-verticilles de fleurs inférieurs assez lâches ou distants les uns des autres ; entre-nœuds pouvant atteindre 6 à 8 mm de longueur ; feuilles des rameaux florifères à contour elliptique et peu enroulées sur leurs bords. (Çà et là).