Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Rhinanthus angustifolius C.C. Gmelin
Les plantes que l'on peut grouper sous ce nom général sont, les unes ou les autres, répandues dans presque toutes les contrées de notre Flore. Leur taille peut varier de 6 à 80 cm ; on les trouve dans les prés, les pâturages, les champs ou les bois ; leurs fleurs jaunes, assez décoratives, s'épanouissent depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août. Elles croissent souvent en abondance dans les prairies, et même après la floraison, elles sont encore très visibles grâce aux calices d'un vert-jaunâtre ou jaunâtres puis bruns qui entourent encore leurs fruits.
Les feuilles sont opposées, ovales ou allongées, toujours plus ou moins fortement dentées en scie sur les bords, à nervure principale bien marquée et d'où se détachent des nervures secondaires qui se terminent entre les dents. Les fleurs sont sans pédoncule net, disposées en épis terminaux serrés d'abord, puis souvent ensuite allongés et plus ou moins lâches. Le calice est à 4 dents courtes, en triangle, aiguës dans leur partie supérieure, devenant de plus en plus membraneux à mesure qu'il s'accroît en entourant le fruit qui mûrit. La corolle porte, au-dessous du sommet de la lèvre supérieure, deux dents violettes, jaunes, bleuâtres ou plus rarement blanches. Le style est courbé au sommet et terminé par un stigmate plus ou moins arrondi. Le fruit, à peu près en forme de circonférence, est en pointe et un peu échancré à son sommet ; il est complètement entouré par le calice persistant et gonflé.
Ce sont des plantes annuelles, à tige dressée, à racine principale et radicelles portant de petits suçoirs qui s'enfoncent dans les divers végétaux herbacés parasités par cette espèce. (On a décrit diverses anomalies de cette espèce : fleurs régulières ; ovules portés par le bord des feuilles florales ; calices et corolles à divisions nombreuses ; corolles soudées entre elles ; accroissement anormal des 4 étamines ou au moins de 2 d'entre elles ; etc.).
Noms vulgaires. En français : Crête-de-coq, Cocriste, Croquette, Couscouille, Rongette-blanche, Herbe-au-coq. En anglais : Cock's-comb, Common-Rattle, Yellow-Rattle, Penny-grass. En allemand : Hahnenkamm, Klapper, Pfennigkraut. En flamand : Ratelen, Ratelaar, Hanekammen. En italien : Cresta-di-gallo, Corona-di-Re.
Usages et propriétés. Rarement cultivé comme espèce ornementale ; la décoction de la plante, préparée avec du tartre, teint le cuir en une couleur gris-cendré ; les feuilles colorent la laine alunée en jaune vif et la soie en jaune-citron. C'est une mauvaise herbe, à détruire dans les prairies, car d'une part les bestiaux refusent de la consommer, et d'autre part elle est nuisible aux plantes fourragères sur lesquelles elle est parasite ; lorsque cela est possible, on tente de la détruire en la fauchant avant la maturité de ses fruits. Les graines sont employées comme insecticide. Ces graines renferment une huile grasse (environ 8 pour cent) et un glucoside spécial, la rhinanthine.
Distribution. Peut s'élever, dans les montagnes, jusqu'à la zone alpine. France : plus ou moins répandu dans presque toutes les contrées ; assez rare, en général, sur le littoral méditerranéen. Suisse : très répandu. Belgique : commun ou assez commun.
Europe : la plus grande partie de l'Europe. Hors d'Europe : Sibérie, Caucase, Arménie, Perse, Anatolie, Nord de l'Asie-Mineure ; Amérique du Nord, Groenland.
Cette espèce est formée par la réunion de 3 sous-espèces dont on a décrit 34 variétés ; les 3 sous-espèces et les variétés les plus intéressantes sont les suivantes :
R. major Ehrh. (R. plus grand). Nom valide : Rhinanthus angustifolius
Fleurs de 14 à 25 mm de longueur, en général ; calice à divisions plus ou moins étalées en dehors, ordinairement d'une teinte pâle ; corolle à tube courbe, à lèvre inférieure rapprochée de la lèvre supérieure et n'étant pas beaucoup plus courte que cette dernière ; lèvre supérieure à 2 dents le plus souvent violettes ; style violet, parfois en partie visible à l'extérieur de la fleur ; fruit plus long que large ; graines marquées de rugosités disposées en lignes concentriques ; feuilles souvent ponctuées de blanc à leur face inférieure, presque toujours ourlées sur les bords. (Commun ou assez commun en général, mais rare en certaines contrées telles que l'Ouest, l'Hérault, etc.).
Variété modestus Chabert (modeste)
Plante de 6 à 12 cm, toute couverte de poils blancs ; fleurs peu nombreuses ; corolle de 13 à 16 mm de longueur, en général ; calice à poils allongés ; lèvre inférieure de la corolle ne dépassant guère la moitié de la lèvre supérieure ; floraison de mai à juillet. (Alpes).
Variété hirsutus Doll. (hérissé)
Plante de 10 à 80 cm ; corolle de 15 à 25 mm de longueur, en général ; calice couvert de longs poils mélangés de poils courts, à réseau de nervures très marqué. (Commun, en général).
Variété Songeoni G. B. (de Songeon)
Plante de 40 à 70 cm, très peu poilue ; feuilles étroites, longuement en pointe, à dents profondes et aiguës ; bractées dépassant de beaucoup les fleurs qui sont en épi serré ; corolle de 17 à 19 mm de longueur, en général ; calice sans poils ; floraison au mois d'août. (Très rare : Mont-du-Chat, en Savoie, dans la zone subalpine).
Variété ovifugus G. B. (refusé-par-les-moutons)
Plante de 10 à 30 cm, presque sans poils vers le haut, un peu poilue vers le bas ; feuilles assez allongées et bractées à contour ovale, les unes et les autres bordées de dents aiguës et même formant de profondes découpures sur le contour des bractées, lesquelles sont dépassées par les fleurs au moment où la corolle vient de s'épanouir ; corolle ayant 17 à 23 mm de longueur, en général ; calice sans poils ; floraison en juillet et août (zones alpine et subalpine des Alpes du Dauphiné et des Alpes-Maritimes ; Suisse : Valais, Tessin, Grisons).
Variété patulus Chabert (étalé)
Plante de 20 à 80 cm, rameuse vers la moitié de sa hauteur, à rameaux arqués-redressés, atteignant ou dépassant le sommet de la plante ; corolle de 13 à 16 mm de longueur, en général ; calice couvert de longs poils blancs ; on compte 3 à 6 paires de feuilles entre les rameaux supérieurs et la base de l'inflorescence ; floraison à la fin de juillet, en août et septembre. (Alpes).
Variété Burnati Chabert (de Burnat).
Plante de 23 à 33 cm ; corolle de 15 à 25 mm en général ; calice poilu, à divisions glanduleuses ; floraison en mai, juin et juillet. (Provence et Alpes-Maritimes).
R. minor Ehr. (R. plus petit). Nom valide : Rhinanthus minor L.
Plante de 5 à 45 cm, sans poils ou presque sans poils ; feuilles ovales ou ovales-allongées, crénelées sur les bords ; calice sans poils (très rarement poilu sur les angles), à dents se rapprochant les unes des autres ; corolle de 10 à 15 mm de longueur, à tube droit ou plus rarement courbé (plus court que le calice), à deux lèvres très inégales et écartées l'une de l'autre ; les deux dents de la lèvre supérieure sont généralement jaunes ou bleuâtres ; fruit ordinairement à peu près aussi large que long. On trouve des intermédiaires entre cette sous-espèce et la sous-espèce Rhinanthus major (commun, en général ; rare ou assez rare en Lorraine, en Alsace et dans la Région méditerranéenne ; manque dans la Haute-Vienne).
Variété stenophyllus Schur. (à feuilles étroites)
Plante de 15 à 25 cm, rameuse dans sa partie inférieure, à rameaux courbés-redressés ; bractées triangulaires, souvent d'un vert noirâtre, presque égales au calice. (Çà et là, surtout dans les montagnes).
Variété Perrieri G. B. (de Perrier)
Plante de 8 à 25 cm, non rameuse ; corolle de 13 à 15 mm de longueur, s'accroissant beaucoup après la floraison et dont le tube finit par dépasser nettement le calice ; corolle de 13 à 15 mm de longueur ; tige striée de brun. (Très rare : Savoie, près de Longecôte, au-dessus de 2.000 m d'altitude).
Variété glacialis G. B. (des glaciers)
Plante de 5 à 15 cm, à tige rougeâtre, striée de noir ; feuilles à dents obtuses ; calice poilu sur les angles, devenant souvent d'un violet foncé lorsque le fruit mûrit ; inflorescence ayant 4 à 9 fleurs ; tube de la corolle courbé dans sa moitié supérieure, mais plus court que le calice. (Alpes de Savoie et de Suisse).
Variété Heribaudi G. B. (d'Héribaud)
Plante de 15 à 25 cm, à tige simple ; bractées à dents aiguës ; corolle à tube presque droit et un peu plus long que le calice qui est souvent taché de noir. (Cantal).
R. angustifolius Gmel. (R. à feuilles étroites). Nom valide : Rhinanthus angustifolius subsp. angustifolius
Plante de 30 à 60 cm, à feuilles très étroites et allongées ; bractées plus ou moins blanchâtres, triangulaires dans leur pourtour, profondément découpées sur les bords en dents aiguës, en pointe au sommet ; calice sans poils ; corolle de 13 à 18 mm de longueur, à tube courbé dans sa partie supérieure, à lèvre supérieure redressée et écartée de la lèvre inférieure On trouve des intermédiaires entre cette sous-espèce et la sous-espèce Rhinanthus minor. (Savoie, Vosges).
