Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Odontites vernus (Bellardi) Dumort. subsp. vernus
Les formes que l'on peut réunir sous ce nom sont constituées par des plantes de 10 à 50 cm qui croissent dans les champs, les prés et les endroits incultes de presque toutes les contrées de notre Flore, où leurs nombreuses petites fleurs rougeâtres, rarement roses, s'épanouissent soit de mai à juillet pour le type principal, soit pendant les mois d'août et de septembre pour les races qui s'y rattachent.
Les feuilles et les bractées sont ovales-allongées, nettement dentées, à dents présentant deux côtés très inégaux, le supérieur très court, l'inférieur très long qui se confond avec le bord du limbe jusqu'à la dent située au-dessous ; les feuilles et les bractées ont leurs nervures secondaires très visibles, et sont couvertes de poils courts, appliqués. Les fleurs sont disposées en grappes assez serrées, sur des rameaux étalés-dressés ou étalés ; chaque fleur, placée sur un pédoncule très court, mesure de 7 à 9 millimètres (rarement 10 à 11 millimètres) de longueur. Le calice est velu et cilié sur les côtes. La corolle est couverte de petits poils et sa lèvre inférieure n'a guère plus de la moitié de la longueur de la lèvre supérieure ; elle est ouverte, c'est-à-dire que les deux lèvres ne se rapprochent pas l'une de l'autre. Les étamines ont leurs anthères pourprées, presque cohérentes entre elles, barbues, plus ou moins saillantes. Le style dépasse la corolle. Le fruit mûr est revêtu de petits poils, cilié, un peu plus court ou à peu près de la même longueur que le calice persistant qui l'entoure. Les graines sont d'une teinte grisâtre, striées de blanc et ridées en travers.
C'est une plante annuelle, à tige couverte de poils, ordinairement ramifiée dès la base, à rameaux opposés. La racine principale et ses ramifications produisent de petits suçoirs qui vont s'implanter sur les racines de diverses espèces herbacées où la plante, presque complètement parasite, puise la majeure partie de sa nourriture, en digérant, transformant et assimilant les substances qui se trouvent dans les plantes attaquées. (On a décrit des exemplaires à tiges fasciées, c'est-à-dire soudées ensemble dans leur longueur ; d'autres à fleurs présentant 5 étamines). Le type principal se reconnaît à ses rameaux étalés-dressés, assez rapprochés les uns des autres ; à ses feuilles arrondies vers leur base d'où elles s'atténuent insensiblement jusqu'au sommet, et dont les nervures sont saillantes sur la face inférieure ; à ses bractées dentées plus longues que les fleurs ; au calice dont les divisions sont notablement plus courtes que le reste du calice ; au fruit mûr un peu plus court que le calice persistant qui l'entoure ; enfin à sa floraison qui a lieu de mai en juillet.
Noms vulgaires. En français : Euphraise-rouge, Euphraise-tardive, Euphraise-dentée. En anglais : Red-Eyebright. En allemand : Roter-Augentrost, Später-Augentrost, Zahntrost. En flamand : Roode-Oogentroost. En italien : Perlina-primaticcia.
Usages et propriétés. Plante parasite nuisible aux prairies et aux cultures. Les fleurs sont très visitées par les abeilles qui y récoltent un nectar de bonne qualité. La plante renferme un glucoside, la rhinanthine.
Distribution. Ne s'élève guère à plus de 750 m d'altitude sur les diverses montagnes. France : commun, en général (assez rare dans les Ardennes, dans les Corbières, rare dans le Var) ; le type principal est très rare dans l'Hérault, mais la race 0. serotina y est assez répandue. Suisse : commun, en général. Belgique : commun ou assez commun, en général, mais rare ou assez rare dans la Région de l'Ardenne.
Europe : presque toute l'Europe, saut la zone arctique. Hors d'Europe : Ouest et Sud-Ouest de l'Asie, Sibérie, Asie centrale.
On a décrit 2 races et 2 variétés de cette espèce ; les 2 races sont les suivantes :
O. serotina Rchb. (O. tardif)
Feuilles un peu atténuées à la base, peu profondément dentées ; rameaux étalés ou très étalés ; fleurs rougeâtres de 8 à 9 mm de longueur ; bractées ne dépassant généralement pas les fleurs ; plante de 20 à 50 cm, fleurissant d'août en octobre ; fruit mûr à peu près de la même longueur que le calice persistant qui l'entoure. (Commun ou assez commun, en général).
O. longifolia Corbière (O. à longues feuilles)
Feuilles et bractées assez étroites et très longuement aiguës, portant 5 à 7 grosses dents ; bractées ayant environ trois fois la longueur des fleurs ; corolle rose, de 10 à 11 mm de longueur. (Rare : plusieurs localités de la Manche et de l'Orne).