Scrophulariaceae - - Veronica teucrium (L.)

Véronique Germandrée

Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Veronica austriaca L. subsp. teucrium (L.) D.A. Webb

Les formes que l'on peut grouper sous ce nom général sont représentées par des plantes de 5 à 40 cm dont les jolies grappes de fleurs bleues, d'un bleu lilacé, très rarement blanches, s'épanouissent depuis le mois d'avril jusqu'au mois de juillet. On les trouve dans les endroits secs, les pelouses, sur les coteaux, et le type principal est plus ou moins répandu dans les diverses contrées de notre Flore.
Ces formes présentent les caractères communs suivants. Les feuilles, sauf les petites bractées des grappes, sont toutes opposées, à pétiole très court ou sans pétiole, à contour ovale ou diversement allongé, plus ou moins dentées sur les bords. Les fleurs sont disposées en grappes assez serrées qui sont placées sur des rameaux nés à l'aisselle des feuilles et souvent opposées. Chaque fleur est portée sur un petit pédoncule qui est environ de la même longueur que le calice ou un peu plus long. Le calice de ces plantes est tout-à-fait caractéristique par la présence de 5 divisions très inégales dont la supérieure est beaucoup plus petite que les autres. La corolle est plus longue que le calice. Le fruit mûr est en forme de cœur, très nettement échancré au sommet et se termine par le style persistant qui est seulement un peu, plus long que le reste du fruit.
Ce sont des plantes vivaces dont les tiges sont couchées et émettent des racines adventives dans leur partie inférieure ; elles se perpétuent ou se multiplient par les divisions de leurs tiges souterraines et se groupent assez souvent en nombreuses touffes fleuries voisines les unes des autres. Les tiges florifères se prolongent parfois en une tige rampante portant seulement 3 ou 4 paires de feuilles. Le type principal se reconnaît aux feuilles ovales, fortement dentées, au calice qui est velu et à divisions ciliées sur les bords, à la corolle, ordinairement d'un beau bleu, dont les trois lobes inférieurs sont aigus ; au fruit mûr, généralement plus ou moins couvert de poils, et qui est plus long que large. (On a décrit des exemplaires qui offraient des fleurs dont les deux pétales latéraux étaient complètement séparés du reste de la corolle ; d'autres ayant des fleurs présentant plus de 5 sépales, 4 ou 5 étamines, 7 ou 8 lobes à la corolle).

Noms vulgaires. En français : Germandrée-bâtarde, Teucriette, Véronique-des-prés, Teucride d'Allemagne. En anglais : Germander-leaved-Speedwell, Hungarian-Speedwell. En allemand : Breiter-Ehrenpreis, Gamanderartiger-Ehrenpreis, Brusttheekraut. En flamand : Zachtharige-Eereprijs, Basterd-Gamanderlijn, Breed-bladeerprijs. En italien : Erba-celestina, Te-lanciuolo.

Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale ; il en existe plusieurs variétés horticoles : variété « latifolia », à feuilles larges et à grappes de fleurs très fournies ; la sous-espèce V. prostrata est également cultivée dans les jardins et comprend plusieurs variétés horticoles : « pulchella », à feuilles assez fortement dentées ; « alba », à fleurs blanches ; « rosea », à fleurs roses. Les propriétés médicales de cette espèce sont analogues à celles de l'espèce Veronica officinalis.

Distribution. Préfère assez souvent les terrains calcaires ; ne s'élève guère à plus de 1.300 m d'altitude dans les Alpes, à plus de 1.200 m dans les Corbières et les Pyrénées ; se trouve, dans le Jura, jusqu'au delà de la limite inférieure de la zone alpestre. France : çà et là, souvent assez commun (rare dans l'Ouest sauf la Charente-Inférieure ; assez rare en Auvergne ; manque dans le Limousin ; rare ou assez rare dans la plus grande partie des Pyrénées, assez rare dans l'Hérault ; commun en Lorraine ; très commun en Alsace). Suisse : assez commun, en général (manque dans les cantons de Schwitz, Uri et Unterwalden). Belgique : rare, et seulement dans la Région houillère.
Europe : Sud-Ouest, Centre et Sud de l'Europe. Hors d'Europe : Ouest et Sud-Ouest de l'Asie ; naturalisé dans l'Amérique du Nord.

On a décrit 2 sous-espèces, 1 race et 3 variétés de cette espèce ; ce sont les suivantes :

Variété Bastardi Franchet (de Bastard)
Feuilles étroites et allongées, relativement très petites ; plante velue-blanchâtre à tiges couchées sur le sol, et ne mesurant que 8 à 12 cm (Çà et là, sur les coteaux calcaires et arides).

V. pseudochamaedrys Jacq. (V. Fausse-Petit-Chêne)
Feuilles à limbe en cœur renversé, souvent sans pétiole, très profondément dentées, planes ; tiges de 20 à 35 cm, dressées, à peine courbées à leur base ; fruit mûr ayant sa plus grande largeur vers son tiers supérieur. (Çà et là dans les endroits ombragés) .

V. prostrata L. (V. couchée)
Fleurs ordinairement d'un bleu pâle ou plus ou moins rougeâtre ; calice sans poils ; corolle à lobes tous obtus ; fruit mûr sans poils, aussi large que long ; feuilles peu dentées, ovales-allongées ou étroites ; tiges couchées et étalées, n'ayant, en général, que 5 à 20 cm de hauteur. (Çà et là).

Variété lutetiana Rouy (de Paris)
Feuilles sans poils et luisantes en dessus, vertes sur les deux faces, obtuses au sommet ; fruit mûr un peu comprimé. (Çà et là, rare ou assez rare).

Variété saturiaefolia Rchb. (à feuilles de Sarriette)
Plante plus ou moins velue-blanchâtre, à feuilles très étroites peu dentées ou parfois entières. (Çà et là, rare).

V. austriaca L. (V. d'Autriche)
Feuilles étroites, à dents espacées, d'un vert foncé, luisantes ; les feuilles supérieures souvent presque entières ; tiges faibles, de 10 à 20 cm, dressées ou redressées ; calice ordinairement sans poils ; fleurs sur des pédoncules qui dépassent souvent les bractées. (Extrêmement rare : près de la Brévine, dans le canton de Neuchâtel, en Suisse).

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