Cette espèce se rencontre dans les bois et les endroits incultes un peu frais de la plupart des contrées de notre Flore, sauf sur le littoral méditerranéen. C'est une plante de 40 cm à 1 m 20, à tige ordinairement rouge ou rougeâtre, toute couverte d'un duvet grisâtre ou verdâtre qui n'est pas très abondant. Ses fleurs jaunes, à gorge violacée, se montrent depuis le mois de juillet jusqu'au mois de septembre et quelquefois encore en octobre.
Les feuilles sont d'un vert sombre, presque toutes munies de pétiole, à limbe crénelé sur les bords. Les feuilles inférieures ont un pétiole allongé et leur limbe est ample, en forme de cœur renversé ; les feuilles supérieures n'embrassent pas la tige par leur base. Les fleurs, dont la dimension peut varier du simple au double, sont placées sur des pédoncules qui mesurent au moins deux fois la longueur du calice, au moment de la floraison ; elles exhalent une fine odeur de violette. Ces fleurs sont disposées par petits groupes assez rapprochés les uns des autres et leur ensemble constitue une grappe très allongée, quelquefois rameuse et alors à grappes latérales dressées, courtes. Le calice, qui n'atteint le plus souvent que de 2 à 5 millimètres au moment de la floraison, a des divisions étroites et aiguës. La, corolle, dont la largeur est comprise entre 15 et 30 millimètres, a ses 5 lobes à peu près situés dans un même plan. Les étamines ont leurs filets tous munis de poils violets (rarement tous sans poils) et les anthères, non insérées obliquement sur les filets, sont toutes sensiblement égales entre elles. Le stigmate présente à peu près là forme d'un demi-disque et ne se prolonge pas, à sa base, le long du style. Le fruit mûr dépasse peu le calice persistant qui l'entoure.
C'est une plante vivace (rarement bisannuelle), à tige dressée, simple ou rameuse, offrant dans sa longueur, vers le haut, des angles saillants. (On a décrit des exemplaires à fleurs verdies, d'autres à fleurs ayant seulement 4 étamines, d'autres à fleurs ayant 6 sépales, 6 pétales, 6 étamines).
Noms vulgaires. En français : Bouillon-noir, Cierge-maudit. En anglais : Black-Mullein, Dark-Mullein. En allemand : Sohwarzes-Wollkraut, Schwarze-Kerzen, Katzenschwanz. En flamand : Wolkruid, Zwart-Wollekruid, Zwarte-Toorts. En italien : Verbasco-nero, Guaraguasco-femmina.
Usages et propriétés. Sensiblement les mêmes que ceux de l'espèce Verbascum Thapsus.
Distribution. Préfère souvent les terrains siliceux, bien qu'on puisse le trouver parfois sur les sols calcaires, par exemple en Dauphiné ; s'élève, dans le Jura, jusque dans la zone alpestre ; peut se rencontrer encore jusqu'à 1.800 m d'altitude dans les Alpes. France : commun ou assez commun en général, mais manque presque complètement dans la zone littorale méditerranéenne, est assez rare dans les Corbières, et rare en certaines contrées de l'Ouest. Suisse : commun ou assez commun. Belgique : commun ou assez commun en général, mais assez rare dans la Région hesbayenne et très rare dans la Région campinienne.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Sibérie, Caucase.
On a décrit 5 variétés de cette espèce ; on a décrit aussi 2 hybrides de cette espèce avec l'espèce Verbascum floccosum, 2 hybrides avec l'espèce Verbascum Lychnitis, 2 hybrides avec l'espèce Verbascum Thapsus, 2 hybrides avec l'espèce Verbascum phlomoides, 1 hybride avec l'espèce Verbascum sinuatum, 1 hybride avec l'espèce Verbascum Blattaria ; les variétés les plus intéressantes sont les suivantes :
Variété parisiense Wirtg. (de Paris).
Inflorescence ramifiée dont l'ensemble forme une grappe composée, allongée. (Çà et là).
Variété gymnostemon E. et S. (à filets sans poils).
Fleurs dont toutes les étamines ont les filets dépourvus de poils. (Çà et là, rare).