Solanaceae - - Solanum dulcamara (L.)

Morelle Douce-Amère

C'est un sous-arbrisseau de 1 à 2 mètres, dont les tiges sont ligneuses et dont les rameaux de l'année, feuillés et fleuris, sont herbacés. Cette espèce, qui est commune dans presque toutes les contrées de notre Flore, se rencontre dans les haies, sur les talus, dans les bois frais, que décorent ses jolies fleurs violettes à étamines jaunes, et aussi ses fruits rouges. Les fleurs à corolle le plus souvent violette (rarement blanches ou couleur de chair) s'épanouissent depuis le mois de juin jusqu'au mois de septembre et parfois encore en octobre. Les tiges peuvent grimper plus ou moins autour des autres plantes en s'enroulant indifféremment soit de droite à gauche, soit de gauche à droite.
Les feuilles, ordinairement d'un vert assez foncé, sont à limbe ovale aigu, toutes pourvues d'un pétiole, et plus ou moins pourvues de poils sur les deux faces, simples ou à trois segments (rarement 5), le segment terminal étant beaucoup plus grand que les autres ; parfois un seul petit segment est développé d'un côté de la base du limbe ; toutes ces feuilles ou ces segments ont les bords entiers. Les fleurs sont disposées en grappes irrégulières, non contractées en ombelles simples, ayant souvent des fleurs opposées des deux côtés d'une fleur terminant un rameau de la grappe ; leurs pédoncules sont sans poils ou presque sans poils. Le calice, beaucoup plus petit que la corolle est à 5 divisions de forme à peu près triangulaire. La corolle, qui mesure de 12 à 20 millimètres de largeur, est à 5 lobes aigus et plus ou moins renversés. Les fruits, le plus souvent ovoïdes, sont d'abord verts puis rouges à la maturité.
C'est un sous-arbrisseau à tiges arrondies et non anguleuses dans leur longueur et dont les feuilles et les tiges ont une saveur, d'abord douce, qui devient ensuite amère, d'où le nom de « Douce-amère » donné à cette espèce. La plante se perpétue et se multiplie par les divisions de sa tige souterraine.

Noms vulgaires. En français : Douce-amère, Morelle-grimpante, Crève-chien, Bronde, Herbe-à-la-carte, Vigne-de-Judée, Vigne-sauvage, Loque, Herbe-à-la-fièvre. En allemand : Bittersüss, Bittersüssnachtschatten, Kletternder-Nachtschatten, Stinkteufel, Rote-Hundsbeere, Alpfranken. En flamand : Bitterzoet, Dolbessenhout, Elfrank, Klimmende-Nachtschade, Kwalster, Hondebeishout. En italien : Dulcamara, Solatro-legnoso, Vite-salvatica, Vite-di-Giudea, Amara-dolce. En anglais : Dulcamara, Felon-wood, Woody-Nightshade, Bittersweet.

Usages et propriétés. Les branches servent à tresser des corbeilles. Les fruits ont été employés pour teindre en vert et en violet. L'espèce est cultivée comme plante ornementale pour décorer les haies, les ruines, les murailles, les vieux troncs d'arbres, les rochers ou les grottes ; il existe des variétés horticoles à fleurs blanches ou à feuilles panachées ou à feuilles charnues et à tiges couchées. Les tiges sont sudorifiques et leur décoction est dépurative ; on fait avec les feuilles des cataplasmes résolutifs et calmants. La plante renferme un alcaloïde toxique, la solanine (0,3 à 7 % dans les fruits), un autre alcaloïde la solanidine et, en proportion moindre, un gluco-alcaloïde la solanëine. Les fruits contiennent de l'acide malique et une substance colorante rouge. Il existe dans les graines environ 30 % de matières grasses. Les cendres de la plante donnent, pour cent : 36 de potasse ; 18 de silice ; 12 de chaux ; 8,4 de magnésie ; 8 d'acide phosphorique ; 6 de chlore ; 5 d'acide sulfurique ; 4 de soude ; 2 de sesquioxyde de fer. Vénéneuse.

Distribution. Peut s'élever jusqu'à la zone des sapin : dans le Jura, jusqu'à 650 m d'altitude dans les Vosges, jusqu'è 750 m dans les Corbières et à des altitudes encore un peu plus élevées dans les Alpes et les Pyrénées. France : commun ei général, assez commun en Provence et dans les Alpes-Maritimes rare dans la Gironde. Suisse : commun. Belgique : assez commun, en général (assez rare dans les Régions campinienne et de l'Ardenne).

On a décrit 5 variétés de cette espèce ; ce sont les suivantes :

Variété ovatum Dunal (à feuilles ovales).
Feuille toutes simples et à limbe ovale un peu allongé. (Çà et là).

Variété indivisum Boissier (à feuilles non divisées)
Feuilles toutes simples et à limbe en forme de cœur renversé fruits ovoïdes, dont la plus grande largeur est située, en général plus bas que la moitié du fruit. (Çà et là).

Variété laciniatum Dunal (à feuilles laciniées)
Feuilles toutes ou presque toutes à 3 ou 5 segments, dont le terminal est beaucoup plus grand. (Çà et là).

Variété villosissimum Desvaux (très velue)
Feuilles très velues ou cotonneuses. (Endroits arides, coteaux secs sables maritimes).

Variété spheerocarpum Albert (à fruits sphériques)
Fruits globuleux ; tiges et feuilles assez velues. (Rare : Anvm : dans le Var).

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