Solanaceae - - Physalis alkekengi (L.)

Coqueret Alkekenge

C'est une plante de 15 cm à 1 mètre, qui se rencontre dans les vignes, les champs, les décombres dans presque toutes les contrées de notre Flore où ses fleurs d'un blanc peu intense et à gorge verte s'épanouissent depuis le mois de mai jusqu'au mois d'octobre.
Les feuilles sont presque toutes groupées par deux ; ces feuilles sont plus ou moins couvertes de poils, à pétiole assez long, à limbe ovale entier ou sinué-denté sur les bords. Les fleurs sont isolées, insérées au même niveau qu'une paire de feuilles, penchées, placées chacune au sommet d'un pédoncule qui est d'une longueur à peu près égale à celle de la fleur. Au moment de la floraison, le calice est petit, vert, velu, à 5 divisions ovales. Après la floraison, ce calice s'accroît beaucoup, ses nervures en réseau s'accentuent ; il devient sans poils, comme coupé et déprimé à la base, ses divisions, toujours très courtes, se rapprochent les unes des autres et, à la maturité, il prend une couleur rouge-orangé. La corolle est à 5 lobes courts. Le fruit est charnu, globuleux, d'un rouge vif ; il est enfermé, sans le toucher, dans le calice accru.
C'est une plante vivaee, à tige florifère dressée, simple ou rameuse, à tige souterraine allongée, ramifiée, portant des racines adventives minces et allongées. La plante se perpétue et se multiplia par les divisions de sa tige souterraine.

Noms vulgaires. En français : Alkékenge, Coquerelle, Coqueret, Coccigrole, Herbe-à-cloques, Lanterne, Coccigrue, Physalide, Baguenaude. Les fruits sont appelés : Cerises-d'hiver, Cerises-de-Mahon, Cerises-de-juifs, Mirabelles-de-Corse. En allemand : Schlutte, Judenkirsche, Erdkirsche, Teufelskirsche, Winterkirschen, Boberellen. En flamand : Alkekengi, Blaaskruid, Iodenkers-of-Zeekriek, Winterkersen, Krieksken-in't-hemd, Lampionplant. En anglais : Ground-cherry, Winter-cherry, Alkakengy, Bladder-herb. En italien : Vescicaria, Alcachengi.

Usages et propriétés. On peut consommer les fruits qui ne sont pas vénéneux ; ils sont connus sous le nom de « cerise d'hiver » ; on les mange frais ou confits. Dans quelques contrées, on se sert des fruits pour colorer le beurre en rouge. Cultivé comme plante ornementale, surtout pour ses fruits entourés, à la fin de l'été et en automne, d'un calice renflé et d'un rouge-orangé ; on le plante en plates-bandes et dans les endroits agrestes ou les rocailles. Les fruits sont diurétiques, rafraîchissants et employés en décoction contre les coliques néphrétiques et contre les rhumatismes ; la racine est apéritive (dangereux). Les fruits ne renferment pas l'alcaloïde toxique appelé solanine, mais celui-ci se trouve en plus ou moins grande proportion dans les autres parties de la plante ; il existe dans toute la plante une substance amorphe et amère nommée physaline.

Distribution. Préfère les terrains calcaires ; en général limité à la zone de la culture de la vigne, aussi bien en latitude qu'en altitude ; peut cependant se trouver, plus rarement, en dehors de cette zone et jusqu'à 1.500 m d'altitude. France : commun ou assez commun dans beaucoup de contrées, mais de distribution inégale ; par exemple : très rare dans le Nord de la France ; manque en Bretagne ; commun dans la Charente-Inférieure et dans les Deux-Sèvres, mais rare dans la Gironde ; assez commun aux Environs de Paris, mais rare ou assez rare en Normandie et extrêmement rare dans la Sarthe ; çà et là en Lorraine et en Alsace ; assez commun dans la région du Jura ; rare dans la Bourgogne ; assez rare dans le Perche, la Beauce et la Sologne ; commun ou assez commun dans la Limagne, mais très rare dans le Cantal ; manque dans la Haute-Vienne, dans la partie haute de la Corrèze et dans les Corbières ; assez rare dans l'Aveyron et très rare dans le Tarn ; assez rare, ou assez commun dans le bassin du Rhône ; assez rare, rare ou çà et là dans la Région méditerranéenne ; rare dans les Pyrénées, etc. Suisse : çà et là. Belgique : très rare, et seulement dans la Région houillère.
Europe : Sud-Ouest, Sud et Centre de l'Europe. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie, Ouest de la Sibérie ; naturalisé dans l'Amérique du Nord. On a décrit 1 variété de cette espèce.

Remarque.
On trouve assez souvent, dans diverses contrées de notre Flore, à l'état subspontané et fugace le Nicandra physaloides Gœrtn., plante originaire du Pérou que l'on reconnaît aux caractères suivants : corolle d'une teinte bleutée se détachant sur un fond de couleur blanche, en forme de cloche, à peine divisée en lobes ; calice devenant très grand, de couleur fauve, veiné en réseau, recouvrant le fruit qui est charnu, brun et divisé en 3 à 5 loges ; c'est une plante annuelle, sans poils, d'une odeur plus ou moins fétide.

Retour Physalis    >>>

Retour accueil    >>>

Glossaire    >>>