Cet abrisseau, plus ou moins épineux, très rameux, pouvant atteindre jusqu'à 5 mètres de longueur, est souvent planté et se rencontre à l'état subspontané, inégalement répandu dans les diverses contrées de notre Flore. Ses fleurs d'un violet clair, à nervures apparentes, s'épanouissent depuis le mois de mars jusqu'en octobre et quelquefois encore en hiver.
Les feuilles sont assez peu épaisses, à nervures secondaires bien apparentes, à limbe ovale-allongé, atténuées à la base sans pétiole nettement distinct, vertes non glauques en dessous. Les pédoncules sont, en général, plus longs que les fleurs. Le calice est très irrégulier, à divisions formant deux lèvres dentées ou non. La longueur totale de la corolle mesure de 4 à 5 fois celle du calice. Le tube de la corolle a environ la même longueur que sa partie étalée qui porte 5 lobes très étalés ou même plus ou moins renversés. Les étamines sont saillantes et très visibles à l'extérieur, non exactement égales entre elles. Les fruits mûrs sont rouges ou d'un rouge orangé, ovoïdes-allongés, comptant de 9 à 12 millimètres de longueur.
C'est un arbrisseau sans poils, à rameaux flexueux, assez faibles, un peu anguleux dans leur longueur ; les rameaux principaux sont souvent retombants ou pendants. La plante se perpétue et se multiplie par les nombreuses ramifications de sa tige souterraine et par des bourgeons adventifs qui naissent sur les racines. (On a décrit des individus à tiges fasciées, c'est-à-dire soudées entre elles dans leur longueur, d'autres ayant des fleurs soudées entre elles ou des fleurs dont les pétales sont transformés en étamines ou encore dont les étamines sont, au contraire, transformées en pétales ; d'autres exemplaires ont présenté des fleurs ayant plus de 5 étamines ou moins ou un ovaire à plus de 2 loges).
Noms vulgaires. En français : Lyciet. En anglais : Box-Thorn, Duke-of-Argyll's-tea-tree, Washington's-bower. En allemand : Bocksdorn, Wolfsdom. En flamand : Boksdoorn.
Usages et propriétés. On fait, avec les feuilles, une infusion plus ou moins analogue au thé. Les fleurs sont visitées par les abeilles qui y récoltent un abondant liquide sucré produit par un nectaire en anneau nettement localisé tout autour de la base de l'ovaire ; cette plante est, pour les abeilles, une excellente ressource mellifère, car elle fleurit pendant presque toute l'année. Cultivé comme plante ornementale pour faire des haies, pour décorer les tonnelles, les endroits agrestes. La plante renferme un alcaloïde toxique voisin de l'atropine, mais en trop petite quantité pour la rendre vénéneuse.
Distribution. Ne s'élève pas à une grande altitude, sur les diverses montagnes. France : çà et là dans les haies et surtout au voisinage des habitations. Distribué très inégalement ; par exemple : très commun aux Environs de Paris, moins répandu en Normandie ; assez rare dans la Sarthe ; çà et là dans le Nord de la France ; rare dans le Sud-Ouest ; assez rare dans le bassin du Rhône ; çà et là en Provence et dans les Alpes-Maritimes (assez commun aux environs d 'Aix-en-Provence, rare dans le Var) ; assez commun dans l'Hérault mais rare dans le Gard, etc. Suisse : planté et subspontané çà et là. Belgique : souvent planté et subspontané ou naturalisé.