C'est une plante très rude au toucher, dont les tiges sont plus on moins couchées, faibles, et même parfois rampantes, que l'on trouve très inégalement distribuée dans les diverses contrées de notre Flore où elle croît dans les décombres, sur les coteaux pierreux, au bord des routes ou dans les endroits vagues. Ses tiges ont de 20 à 65 cm de longueur, et ses très petites fleurs peu visibles, à corolle bleuâtre ou violacée, rarement blanches, s'épanouissent depuis le mois d'avril jusqu'au mois d'août. Les tiges sont toutes couvertes de petits aiguillons renversés.
Les feuilles sont ovales-allongées, très rudes, pour la plupart obtuses au sommet, mais terminées par une toute petite pointe, entières ou légèrement sinuées sur les bords. Les feuilles inférieures sont atténuées en pétiole et la partie la plus large de leur limbe est située au delà de sa moitié. Les feuilles supérieures sont sans pétiole, groupées par 2 à 4 au niveau de l'insertion des fleurs, qui leur sont opposées. Les pédoncules sont très courts et deviennent courbés. Le calice, d'abord égal en longueur à la corolle, acquiert des dimensions relativement très grandes après la floraison ; il est alors irrégulier, à nervures très marquées et disposées en réseau et forme comme deux valves inégalement dentées, entourant le fruit et appliquées l'une sur l'autre. Le fruit mûr est composé de 4 parties jaunâtres, ovoïdes, couvertes de petites ponctuations saillantes.
C'est une plante annuelle, à tiges florifères anguleuses dans leur longueur, rameuse dès la base, à fleurs disposées par 2 à 4, en petits groupes, sur une grande étendue des tiges, à racine principale développée.
Noms vulgaires. En français : Porte-feuille. En anglais : Wild-Bugloss, German-Madwort. En allemand : Scharfkraut, Grosses-Klebkraut, Blauer-Kleber. En flamand : Scherpzaad, Scherpkruid. En italien : Lingua-di-bue.
Usages et propriétés. On peut extraire de la racine une substance tinctoriale rouge. Les propriétés médicales sont analogues à celles de l'espèce Borrago officinalis.
Distribution. Peut s'élever, dans les Alpes, jusqu'à près de 2.000 m d'altitude. France : çà et là, jamais commun, souvent moins rare dans le Midi et le Sud-Est ; de distribution inégale ; par exemple : assez rare aux Environs de Paris, mais manque presque complètement en Normandie ; très rare dans l'Ouest (Thouars, dans les Deux-Sèvres) ; très rare en Alsace et extrêmement rare en Lorraine ; assez rare dans la Limagne ; rare dans le Cantal et manque dans le Limousin ; rare ou très rare dans le Tarn et l'Aveyron ; manque dans la chaîne jurassique sauf à Pierre-Châtel dans l'Ain ; assez commun dans les Alpes, mais rare dans les Pyrénées ; assez rare ou rare dans la Région méditerranéenne, bien qu'assez commun en quelques localités restreintes. Suisse : Grisons et Suisse occidentale ; çà et là, peu fréquent ailleurs. Belgique : rarement introduit et inconstant dans ses localités.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Ouest et Centre de l'Asie, Sibérie ; Nord de l'Afrique.
On a décrit 1 variété de cette espèce :
Variété alpicola G. B. (des Alpes).
Fleurs violacées ou violettes ; feuilles rapprochées les unes des autres, assez épaisses, d'un vert foncé. (Rare : au-dessus d'Huez-en-Oisans, au pied des rochers du Mont Faraud, dans le Valgaudemar, etc.).
