Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Myosotis discolor Pers.
Cette espèce se rencontre fréquemment, dans presque toutes les contrées de notre Flore, dans les champs, au bord des bois, le long des chemins, particulièrement sur les sols sableux. C'est une plante dont la taille peut varier de 4 à 35 cm et dont, le plus souvent, les fleurs changent de couleur à mesure qu'elles se développent, chaque fleur étant d'abord blanche ou jaunâtre, puis rougeatre, puis bleuâtre, et enfin violacée ; plus rarement les fleurs sont jaunâtres puis d'un beau jaune ; ces fleurs s'épanouissent depuis le mois d'avril jusqu'au mois de juin.
Les feuilles sont ovales et velues-hérissées. Les grappes de fleurs deviennent allongées et à fleurs passées distantes les unes des autres. Les pédoncules qui portent les calices fructifères sont tous plus courts que les calices, sauf parfois, en dehors des grappes, vers la base de la plante, à l'aisselle des feuilles. Le calice est couvert de poils qui sont en crochet à leur sommet et ses 5 divisions se rapprochent plus ou moins les unes des autres à la maturité. La corolle mesure de 1 à 2 millimètres de largeur et son tube finit par dépasser la longueur du tube du calice, au moins pour la plupart des fleurs de la grappe, lorsque leur floraison est terminée. L'ensemble des 5 divisions de la corolle est d'abord concave dans les fleurs jeunes et souvent ensuite presque plan dans les fleurs âgées.
C'est une plante annuelle, à tiges plus ou moins élancées, peu ramifiées, couvertes ainsi que les feuilles de petits poils raides, à racine principale grêle, développée.
Noms vulgaires. En français : Myosotis-à-fleurs-changeantes. En flamand : Veelkleurig, Verget-mij-nietje.
Usages et propriétés. Les cendres de la plante contiennent pour cent : 32 de chaux ; 25 de potasse ; 19,5 de silice ; 6,5 d'acide phosphorique ; 5,6 de sesquioxyde de fer ; 4,5 de magnésie ; 2,5 d'acide sulfurique ; 3,1 de chlore ; 1,6 de soude.
Distribution. Préfère, en général, les terrains siliceux et argileux ; peut se trouver au voisinage des cultures, dans les montagnes. France : se rencontre dans presque toutes les contrées, mais de distribution assez inégale ; par exemple : assez commun aux Environs de Paris, mais assez rare en Normandie ; assez commun en Bourgogne, mais assez rare dans la région jurassique ; assez commun dans le Bassin du Rhône ; assez rare dans le Gard, mais rare dans l'Aude ; manque dans l'Hérault, rare en Provence et dans les Alpes-Maritimes ; assez commun dans les Ardennes schisteuses et en Lorraine, et très commun en Alsace ; commun en Sologne, mais assez rare dans le Perche ; commun dans l'Ouest, dans la plupart des contrées du Centre, et très commun dans le Bassin sous-pyrénéen ; etc. Suisse : assez rare ; manque dans les cantons suivants : St-Gall, Appenzell, Glaris, Zug, Schwitz, Uri, Unterwalden, Grisons. Belgique : commun ou assez commun.
Europe : toute l'Europe jusqu'en Islande, sauf une assez grande partie de l'Europe orientale.
On a décrit 3 races et 2 variétés de cette espèce ; ce sont les suivantes :
Variété minor Gaud. (plus petite).
Plante de 4 à 10 cm, à tige non rameuse ; grappe de fleurs courte. (Çà et là).
Variété dubia Rouy (douteuse)
Fleurs d'abord blanches puis devenant bleues. (Rare).
M. fallacina Jord. (M. trompeur)
Fleurs d'abord jaunes, puis bleues, puis rougeâtres ; tube de la corolle ne s'allongeant presque pas après la floraison. (Çà et là).
M. balbisiana Jord. (M. de Balbis)
Fleurs toujours d'un beau jaune doré ; pédoncules très courts et très étroits ; plante grêle. (Çà et là, principalement dans le Centre, l'Ouest et le Sud-Ouest de la France ; Hérault, Bourgogne, environs de Lyon, etc.).
M. urceolaris Shuttleworth (M. à petites outres).
Corolle à tube d'un pourpre intense et à cinq lobes d'un beau bleu ; calice resserré en forme de petite outre, à sa base. (Proyence : Presqu'île de Giens, Hyères).