Boraginaceae - - Cerinthe aspera (Roth.) Cerinthe major (L.)

Mélinet rude, Mélinet majeur

Remarque :
Gaston Bonnier a nommé cette espèce Cerinthe aspera dans sa Flore Portative et Cerinthe major dans sa Grande Flore Illustrée. L'index Kerguélen retient ce nom : Cerinthe major L. subsp. major

Les diverses formes que l'on peut grouper sous ce nom sont des plantes de 20 à 50 cm que l'on rencontre soit sur les coteaux pierreux et sablonneux ou dans les champs du Midi de la France, soit dans les prairies, les pâturages ou les bois humides des montagnes ; leurs fleurs jaunes ou purpurines ou encore jaunes tachées de pourpre s'épanouissent depuis le mois de mars jusqu'au mois de juin dans le Midi ou depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août dans les montagnes.
Toutes ces plantes ont les caractères communs suivants. Les feuilles inférieures sont en forme de spatule ; les feuilles moyennes et supérieures, rudes ou lisses, couvertes ou non de petits tubercules blancs, sont obtuses au sommet et embrassent la tige à leur base comme par deux oreilles arrondies. Le calice présente des divisions ciliées ou non mais sans petites denticulations sur les bords. La corolle est constituée par un tube terminé par 5 petites dents étalées ou recourbées en dehors qui mesurent moins du sixième de la longueur totale de la corolle ; chacune de ces dents est plus courte ou au plus égale à la largeur basilaire de la dent. Les deux carpelles, dont l'ensemble compose l'ovaire, présentent chacun, vers l'extérieur, deux nectaires en forme de protubérances aplaties qui atteignent environ le tiers de la longueur des carpelles.
Ce sont des plantes plus ou moins glauques, annuelles, bisannuelles, ou vivaces, mais lorsqu'on cultive la plante annuelle du Midi de la France à des altitudes élevées, elle devient vivace et prend, à la longue, une partie des caractères de la sous-espèce Cerinthe alpina. (On a décrit quelques anomalies de cette espèce : tiges fasciées, c'est-à-dire soudées entre elles dans leur longueur, fleurs à 6 sépales, 6 dents à la corolle, 6 étamines ; fruits dont les deux carpelles sont à deux lobes dans leur partie supérieure, etc.). Le type principal (Cerinthe aspera Roth) est une plante annuelle à corolle pourprée dans sa partie inférieure et jaune dans le milieu et le haut, à divisions du calice ciliées, à feuilles le plus souvent rudes et toujours ciliées, à étamines dont les anthères sont à peu près de la même longueur ou plus courtes que leurs filets, ne dépassant pas la corolle.

Noms vulgaires. En français : Mélinet-rude. En anglais : Wax-plant. En allemand : Grosse-Wachsblume, Rauohe-Wachsblu-me. En italien : Cerinte, Erba-vaiola, Scarlattina.

Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale. Les fleurs contiennent un nectar abondant et d'excellente qualité, et sont très visitées par les abeilles, mais seulement en général lorsque les corolles ont été percées par les Bourdons sauvages. La plante a été employée contre les maladies des yeux.

Distribution. Le type principal et la sous-espèce C. gymnandra ne s'élèvent pas à une grande altitude sur les montagnes ; la sous-espèce C. alpina peut croître jusqu'à 2.000 m. d'altitude environ et descend rarement dans les basses vallées. France : le type principal et la sous-espèce C. gymnandra se rencontrent dans la Région méditerranéenne (rare dans l'Hérault et manque dans le Roussillon) ainsi que dans la partie méridionale de l'Ardèche ; la sous-espèce C. alpina se trouve dans le Jura central, la Haute-Savoie, les Alpes du Dauphiné et de Provence, les Alpes-Maritimes, ainsi que dans les Pyrénées occidentales et centrales. Suisse : le type principal se montre rarement dans le Valais et est parfois subspontané ailleurs ; la sous-espèce C. alpina croît dans le Jura et les Alpes.
Europe : le type principal et la sous-espèce C. gymnandra s'observent dans l'Europe méridionale ; la sous-espèce C. alpina se rencontre dans les Pyrénées, les Alpes, l'Europe centrale, les Balkans. Hors d'Europe : le type principal croît dans le Nord de l'Afrique, ainsi que la sous-espèce C. gymnandra ; la sous-espèce C. alpina se trouve dans le Lazistan.

On a décrit 2 sous-espèces, 3 variétés et 1 sous-variété de cette espèce ; ce sont les suivantes :

Sous-variété concolor Ces. Pass. Gib. (à fleurs concolores).
Caractères du type principal, mais à fleurs entièrement jaunes. (Çà et là dans la Région méditerranéenne).

Variété Rothii Rouy (de Roth)
Corolle renflée et un peu courbée au sommet, d'un pourpre livide ; feuilles ciliées mais fines ou un peu rudes sur les faces ; anthères un peu plus longues que les filets et n'atteignant pas le sommet de la corolle. (Région méditerranéenne où il est rare ou très rare).

Variété strigosa Rouy (étranglée).
Corolle rétrécie à ses deux extrémités et renflée vers le milieu, de couleur brun-pourpre dans sa partie moyenne, jaune vers le bas et vers le haut de la corolle ; feuilles très rudes sur les faces, à nombreux petits tubercules blancs, et fortement ciliées sur les bords ; anthères un peu plus longues que les filets et n'atteignant pas le sommet de la corolle. (Région méditerranéenne, Ardèche).

C. alpina Kit. (M. des Alpes)
Plante sans poils ; divisions du calice nettement obtuses au sommet ; calice atteignant les deux tiers ou les trois quarts de la corolle, laquelle présente des taches purpurines ou une bande violacée située au-dessus de la moitié de la longueur de la corolle ; étamines dont les anthères ont 3 ou 4 fois la longueur des filets ; pédoncules des fruits étalés (et non dressés) à la maturité ; plante vivace, à tige souterraine épaisse, noirâtre, produisant des ramifications qui se terminent les unes par des tiges fleuries, les autres par des tiges très courtes portant des feuilles serrées les unes à côté des autres. La plante d'un aspect glauque caractéristique se reconnaît facilement au milieu des autres plantes des prairies des montagnes. (Préfère souvent les terrains calcaires : Jura français et suisse ; Alpes de France et de Suisse).

Variété pyrenaica Rouy (des Pyrénées)
Calice à divisions très étroites, dépassant souvent les trois quarts de la longueur de la corolle ; celle-ci a 5 dents ovales et très obtuses ; fleurs mesurant plus de 12 mm de longueur. (Pyrénées centrales et occidentales : bois de Lhéris, pic de Gard, pales de Crabère, vallée d'Aure, col d'Aspin, forêt de Paillole, vallée de Barétous, vallée d'Aspe).

C. gymnandra Gasparrini (M. à étamines dénudées)
Corolle de 10 à 21 mm de longueur, un peu bossue ; étamines dont les anthères dépassent la corolle et sont plus longues que les filets, lesquels sont insérés au-dessus du milieu de la corolle ; fruits mûrs mesurant de 4 à 4,5 mm de longueur. (Rare ou assez rare dans la Région méditerranéenne : environs d'Avignon, diverses localités du Gard et de l'Hérault).

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