C'est une espèce très commune dans les champs, les jardins, sur les talus et au bord des chemins dans presque toutes les contrées de notre Flore, sauf dans les très hautes altitudes. Ses tiges peuvent varier de longueur, entre 40 cm et 1 mètre en général. Ses fleurs roses ou blanches ou mêlées de rose et de blanc se montrent depuis le mois de mai jusqu'au mois d'octobre, s'épanouissant pendant le jour, se fermant pendant la nuit ou par les temps humides.
Les feuilles ont un pétiole et leur limbe est ovale ou allongé ou, plus rarement, très étroit, en forme de fer de hallebarde ou de fer de flèche, ayant à la base deux lobes aigus ; ces feuilles sont sans poils ou recouvertes de poils petits. Les fleurs mesurent environ 2 centimètres et sont quelquefois plus petites ; elles sont solitaires ou par deux sur des rameaux qui sont anguleux dans leur longueur, et chaque fleur est portée sur un pédoncule limité à sa base par deux très petites bractées qui sont distantes de la fleur. Le calice est sans poils et ses divisions sont ovales-arrondies. La corolle, souvent plus ou moins marquée à l'extérieur de 5 taches purpurines, est sans poils et a environ 5 à 6 fois la longueur du calice. Le nectaire est en anneau autour de la base de l'ovaire et présente 5 proéminences peu saillantes qui alternent avec les étamines. Après la floraison, la partie supérieure des pédoncules se recourbe, de sorte que les fruits mûrs sont renversés ; ces fruits sont sans poils.
C'est une plante vivace, dont les tiges, vues de l'extérieur, se tournent vers la droite en s'allongeant, et finissent par s'enrouler sur elles-mêmes lorsqu'elles ne rencontrent pas de supports. La plante se perpétue et se multiplie abondamment soit par des bourgeons nés sur les tiges souterraines, soit par des bourgeons adventifs nés sur les racines. (On a décrit diverses anomalies de cette espèce : tiges fasciées, c'est-à dire soudées ensemble dans leur longueur ; deux petites folioles développées vers le haut du limbe des feuilles ; verdissement des fleurs ; soudure de la corolle avec le calice ; étamines transformées en, pétales, etc.).
Noms vulgaires. En français : Vrillée, Petit-Liseron, Liseron-des-champs, Clochette-des-blés, Bédille, Liseret, Liset, Lisette, Vrillet, Petite-Vrillée, Vroncelle. En allemand : Ackerwinde, Klein-Windkraut, Windeglökchen, Wegwinde. En flamand : Akkerwinde, Kleine-Winde, Klokjes-Winde, Windsel. En anglais : Small-Bind-weed, Bell-bind, Rope-weed. En italien : Erba-leprina, Vilucchio-minore, Viticchio.
Usages et propriétés. Les bestiaux, mais surtout les porcs et les lapins consomment volontiers cette plante. Les tiges de Liseron mêlées au lin mal trié en constituent une impureté. On remarque des raies brunes sur des pièces de toile faites avec ce lin mal trié ; ces raies sont dues aux tiges de Liseron qui ont produit des fils ne blanchissant jamais. Cette espèce est une mauvaise herbe très difficile à détruire ; on ne parvient à s'en débarrasser que par des labours profonds et renouvelés. Cultivé comme plante ornementale pour garnir les suspensions. Les fleurs sont plus ou moins visitées par les abeilles qui y récoltent un nectar de bonne qualité. Plante vulnéraire, constituant un purgatif doux ; a été utilisée contre les hydropisies.
Distribution. Peut se trouver dans les cultures les plus élevées des montagnes. France : très commun ou commun en général. Suisse : très commun. Belgique : commun presque partout (assez rare dans la Région de l'Ardenne).
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : dans presque toutes les contrées tempérées ; naturalisé en Amérique.
On a décrit 4 variétés de cette espèce.