Cet arbrisseau de 2 à 5 mètres, originaire d'Orient, et bien connu sous le nom de « Lilas », est très fréquemment cultivé dans les jardins d'où il s'échappe assez souvent ; il se trouve alors à l'état subspontané aux alentours ou même naturalisé dans les bois. Ses fleurs odorantes le plus souvent lilas, parfois blanches ou encore rougeâtres, rosées, carminées, se montrent en avril et mai ; les fruits sont mûrs en septembre.
Les feuilles, opposées, ont un limbe ovale, en pointe vers le haut, souvent en cœur renversé à sa base, à nervures secondaires ramifiées ; ces feuilles sont entières, un peu épaisses, sans poils, à pétiole assez long. Les fleurs sont réunies en grappes composées très fournies, terminales. Le calice, relativement très petit, est persistant. La corolle est comme en entonnoir, à tube allongé, à 4 lobes étalés et concaves, présentant leur partie la plus large vers leur tiers supérieur. Les 2 étamines sont beaucoup plus courtes que le tube de la corolle. Le style se termine par 2 stigmates. Le fruit presque ligneux, coriace, jaunâtre ou d'un brun-jaunâtre est à 2 loges, s'ouvre par 2 valves et contient 2 à 4 graines ailées sur leur pourtour. Le bois est très dur et très lourd ; en coupant la tige transversalement, on distingue très facilement et très nettement les couches annuelles du bois qui, contrairement à ce qui se produit le plus souvent, est plus coloré du côté interne que du côté externe de chaque couche.
C'est un arbrisseau dont les feuilles tombent toutes avant l'hiver, et dont les jeunes rameaux, au printemps, sont couverts de nombreux petits poils. Les bourgeons, relativement gros, sont aigus et enveloppés d'écailles en grande partie vertes et se recouvrant incomplètement les unes les autres. Le bourgeon terminal, souvent, ne se développe pas, et alors le rameau présente à son sommet deux gros bourgeons qui sont nés à l'aisselle des deux feuilles opposées supérieures.
Noms vulgaires. En français : Lilas. En allemand : Syringe, Lilac. En flamand : Gemeene-Syring, Sering. En italien : Lilaco. En anglais : Common-Lilac, Pipe-tree.
Usages et propriétés. Le bois de lilas, bien qu'ayant un grain fin et très homogène, n'est pas facilement utilisable parce qu'il se gerce facilement et que les fibres qui le composent sont ordinairement tordues dans leur longueur ; cependant, on l'a parfois employé pour fabriquer des pipes en prenant dans ce but, non la partie blanche, mais le cœur de vieux lilas dont le bois est d'un brun clair veiné de brun-cramoisi. Les abeilles visitent les fleurs de cette espèce, mais seulement lorsque les corolles ont été percées par les Bourdons sauvages, car le tube de la corolle est trop allongé pour que la trompe de l'abeille, par le haut de la fleur, puisse atteindre le niveau du nectar, ce liquide sucré étant produit autour et à la base de l'ovaire. Cultivé comme arbrisseau d'ornement ; on en connaît d'assez nombreuses variétés horticoles : la variété « alba » ou « Lilas-blanc » est à fleurs blanches, nombreuses et comporte une sous-variété « major » à fleurs grandes et une sous-variété « flore pleno » à fleurs doubles ayant des corolles comme enfilées les unes dans les autres ; la variété « purpurea » ou « Lilas-de-Marly » à fleurs en grappes très fournies, dressées, fermes, d'un lilas foncé en dedans et rouges en dehors ; la variété « regia » ou « Lilas-de-Charles X » est à fleurs très rouges, en grappes dressées et très serrées, fleurissant quinze jours plus tard que le type ; la variété « caerulea » ou « Lilas-bleu » a les fleurs légèrement rosées devenant ensuite bleues, et comporte une sous-variété à fleurs panachées ; la variété « chamaethyrsus » à rejets dont les fleurs lilacées paraissent avant les feuilles dès qu'ils émergent à la surface du sol ; la variété « violacea » à fleurs d'un beau violet éclatant ; la variété « grandiflora » à fleurs rouges et grandes. Les feuilles fraîches ont été employées contre la « malaria » ; les fruits et l'écorce sont toniques, astringents et fébrifuges. Les fruits brûlés et lessivés donnent une assez forte proportion de potasse ; les feuilles renferment de la mannite, une cire, de la syringopicrine et de la syringine ; l'écorce contient de la mannite, de la syringopicrine, de la syringine, du saccharose ; il existe dans les fleurs une huile essentielle spéciale ; on trouve dans les cendres des feuilles, pour cent : 17,7 de soude et 15 à 20 de chaux.
Distribution. Ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes. France : souvent subspontané, parfois naturalisé dans les haies (assez commun en Languedoc par exemple) ou dans les bois (comme spontané dans beaucoup de bois de Provence, par exemple). Suisse : parfois subspontané. Belgique : subspontané çà et là.
Europe : Europe méridionale. Hors d'Europe : Ouest de l'Asie ; naturalisé dans l'Amérique du Nord.
Remarque :
le Syringa persica Lam. ou Lilas-de-Perse, est assez souvent subspontané dans les bois. On reconnaît cette espèce à ses feuilles étroites, lancéolées, rétrécies à la base, parfois presque laciniées et à ses grappes de fleurs lâches, peu fournies, mais assez nombreuses au sommet des rameaux.