Cette rare et belle espèce, de 15 à 40 cm de hauteur, orne les rochers et les bois dans quelques localités de la Savoie où ses fleurs d'abord roses puis violettes, se détachant sur des feuilles à limbe décoratif, se montrent en juin et juillet.
Les feuilles, toutes insérées à la base de la plante, au nombre de 3 à 7, ont un long pétiole dressé que surmonte le limbe à contour arrondi, un peu en forme de rein ou de cœur renversé, mais divisé tout autour en 7 à 9 lobes peu profonds et fortement dentés. Les tiges florifères sont velues et portent à leur sommet 4 à 15 fleurs groupées comme en ombelle simple, à pédoncules inégaux, beaucoup plus longs que les bractées de l'involucre, lesquelles sont ordinairement dentées. Le calice est sans poils ; la corolle, en forme de cloche dressée, est à 5 lobes entiers étalés-dressés ; le style dépasse la corolle. Les étamines ont leurs anthères à peu près au niveau du stigmate lorsque les papilles de ce dernier sont développées. Le pollen est alors déposé sur le stigmate ; c'est ensuite seulement que le style s'allonge encore au-delà de la corolle. Le fruit mûr est ovoïde et un peu plus long que le calice persistant qui l'entoure.
C'est une plante vivace, qui se perpétue et se multiplie par les ramifications de sa tige souterraine.
Noms vulgaires. En anglais : Bear's-sanicle, Mountain's-sanicle. En allemand : Bärsanikel, Bergsanikel, Heilglöckel.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale ; il existe une variété horticole « grandiflora », plante de 45 à 60 cm dont les fleurs sont grandes et très nombreuses. Plante pectorale, antispasmodique, et qui a été employée contre la gravelle.
Distribution. Peut s'élever jusqu'à 2.600 m d'altitude. France : Savoie où il est très rare ; de Tignes à la Guerra, sur la rive gauche de l'Isère, non loin de sa source aux environs de Val-d'Isère, vallée qui sépare le bassin de Tignes de celui de Laval ; Mont-Cenis, à Savalain.
Europe : Europe centrale, Russie arctique, Ile Waïgats. Hors d'Europe : Sibérie, Mandchourie, Ile Sakhaline.