Ericaceae - - Erica cinerea (L.)

Bruyère cendrée

Cette espèce est très répandue dans beaucoup de contrées de la France, rare dans l'Est et en Belgique. C'est un sous-arbrisseau de 20 à 60 cm, rameux, croissant le plus souvent en grandes masses dans les landes, les bois ou sur les pentes des coteaux et des montagnes. Ses fleurs d'un rose violacé, plus rarement d'un rose rouge ou blanches, s'épanouissent depuis le mois de juin jusqu'au mois d'octobre. Lorsque la plante est fleurie, elle donne aux landes ou aux sous-bois une teinte rose qui joue un rôle important dans l'aspect du paysage, et après la floraison, cette teinte se change en des tons roussâtres d'effet automnal. Les fleurs sont comme en ombelles simples ou verticillées et groupées en grappes allongées qui ne sont pas aiguës au sommet dans leur contour général.
Les feuilles ont environ 4 à 7 millimètres de longueur, elles sont sans poils et verticillées par 3, étroites, vertes, luisantes, à bords étroitement membraneux, marquées d'un sillon à la face inférieure. A leur aisselle, se produisent très souvent de petits rameaux raccourcis dont les feuilles sont serrées. Les pédoncules des fleurs sont à peu près de la même longueur que la corolle ou un peu plus courts. Le calice est à divisions séparées entre elles presque jusqu'à leur base, égalant environ le tiers de la longueur de la corolle ; ces divisions du calice sont ovales-allongées, aiguës, sans poils. La corolle mesure environ de 5 à 6 millimètres de longueur ; elle est en forme de grelot ovoïde, terminée par 4 divisions courtes et renversées en dehors. Les étamines sont plus courtes que la corolle ; les anthères ont leurs deux loges presque contiguës de la base au sommet et sont pourvues, à leur base, de deux appendices aigus et étroits. Le style est ordinairement saillant au delà du sommet de la corolle. Les fruits sont sans poils, à peu près globuleux, marqués de 5 sillons.
Ce sont des sous-arbrisseaux rameux, à rameaux cendrés et poilus, se perpétuant et se multipliant par des bourgeons nés sur les tiges souterraines. (On a trouvé des exemplaires anormaux à fleurs verdies ou à fleurs dont les étamines sont avortées).

Noms vulgaires. En français : Bruyère, Bruyère-cendrée, Bucane, Bréjotte. En allemand : Graue-Heide. En flamand : Grauwe-Dopheide, Aschgrauwe-Heide. En anglais : Grey-Heath, Fine-leaved-Heath, Scotch-Heath. En italien : Scopa-di-fiore-cangiante.

Usages et propriétés. On extrait des fleurs une teinture d'un jaune brunâtre, solide, qui prend une couleur brun-foncé après une ébullition prolongée. Cultivé comme plante ornementale ; on en connaît plusieurs variétés horticoles dont une à fleurs blanches. Les fleurs sont très visitées par les abeilles qui y trouvent une récolte abondante pouvant servir surtout pour leur provision d'hiver, car le miel de cette espèce est collant et s'extrait très difficilement des rayons de cire ; le nectar est produit par un tissu en anneau, portant 8 protubérances, placé à la base du pistil ; le miel provenant de cette plante ne contient guère que du glucose et du lévulose et a un parfum assez fort ; il est employé de préférence pour la fabrication du pain d'épices ; l'hydromel fait avec ce miel est d'excellente qualité. La plante est diurétique et facilite la transpiration. Les cendres renferment pour cent : 27,8 de silice et 21,3 de chaux ; cette forte proportion de chaux est tout-à-fait remarquable chez cette espèce qui préfère les terrains siliceux et feldspathiques d'où elle extrait et condense le peu de chaux que ses racines peuvent y puiser ; les débris de la plante forment un humus acide qui, mêlé aux sols siliceux dans lesquels croît l'espèce, constitue la « terre de bruyère » employée dans le jardinage.

Distribution. Préfère les terrains siliceux et feldspathiques ; ne s'élève guère à plus de 750 m d'altitude sur les montagnes. France : commun ou très commun dana l'Ouest, le Nord-Ouest, les Environs de Paris, le Centre (manque dans la Côte-d'Or), le Sud-Ouest, les bassins sous-pyrénéens, les Corbières, etc. ; rare dans le bas Dauphiné ; assez rare dans les Ardennes ; manque dans les Vosges, le Jura et les Alpes ; rare ou assez rare sur le littoral méditerranéen. Belgique : rare dans la Région campinienne, mais abondant dans les localités où il se trouve ; très rare ailleurs.
Europe : depuis la partie méridionale de la Norvège et les Iles Féroé jusqu'au Portugal et en Ligurie ; çà et là dans l'Europe centrale. Hors d'Europe : naturalisé dans l'Amérique du Nord.

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