Les formes que l'on peut grouper sous ce nom croissent dans les bois et les rocailles des montagnes ; ce sont des plantes dont les tiges mesurent de 30 cm à 1 m de hauteur, à capitules de fleurs jaunes s'épanouissant depuis le mois d'août jusqu'au mois d'octobre.
Toutes ces formes ont les caractères communs suivants. Les feuilles, d'un vert pâle, n'ont pas de poils glanduleux, même sur les bords, et sont couvertes sur les deux faces de poils mous nombreux, assez peu allongés, avec des cils sur le pourtour du limbe ; les feuilles moyennes entourent plus ou moins largement la tige par leur base. Les feuilles inférieures diffèrent des feuilles moyennes ; elles sont plus allongées par rapport à leur largeur, quelquefois à contour en forme de violon, en tout cas atténuées à la base, parfois même rétrécies en pétiole. La tige est mollement velue par de longs poils simples, souvent même hérissée dans sa partie inférieure. Les capitules sont disposés en grappe simulant plus ou moins un corymbe sur des rameaux pourvus de poils glanduleux, de poils simples et de poils en étoile d'aspect farineux. L'involucre est de forme ovoïde, à bractées obtuses, disposées à des niveaux différents, recouvertes extérieurement de poils glanduleux. Les fruits mûrs mesurent environ 4 millimètres de longueur (sans compter l'aigrette) ; ils sont grisâtres, fauves, d'un brun-marron, roux ou bruns, jamais noirs ni noirâtres. Les styles sont brunâtres.
Ce sont des plantes vivaces qui se perpétuent par des bourgeons souterrains, lesquels ne se développent pas à l'automne, mais seulement au printemps suivant ; ces bourgeons produisent alors une rosette de feuilles qui est détruite au moment de la floraison. Le type principal se reconnaît à ses feuilles moyennes très découpées, surtout dans leur partie inférieure, à dents ou à segments dirigés vers le haut de la feuille, à ses corolles dont les languettes sont nettement ciliées sur les dents, et à ses fruits moins jaunes, d'un gris-blanchâtre ou d'un rouge clair.
Distribution. Préfère assez souvent les terrains siliceux et particulièrement le gneiss sur le versant oriental des Vosges ; ne s'élève pas, en général, à plus de 2.200 m sur les montagnes, et peut descendre à de très basses altitudes. France : Lyonnais, Savoie, Dauphiné, Alpes-Maritimes, Gard, Auvergne. Alsace : rare (au-dessus du Ribeauvillé). Suisse : çà et là dans les Alpes, à diverses altitudes (Tessin, Valais, Vaud, Neufchâtel, etc.).
Europe : France, Suisse, Italie, partie Ouest de l'Europe centrale ; partie méridionale de la Norvège.
On a décrit 7 races et 7 variétés de cette espèce ; les 3 races principales sont les suivantes :
H. valesiacum Fries (É. du Valais).
Feuilles presque entières, denticulées ou très peu dentées, les moyennes n'embrassant la tige par leur base qu'à moitïé ; involucre d'un vert pâle ; corolles à languettes dont les dents sont sans cils ou à cils très courts et peu nombreux ; fruits mûrs d'un brun-rouge. (Savoie, Dauphiné ; Suisse).
H. cantalicum Arvet-Touvet (É. du Cantal).
Feuilles assez fortement dentées, rarement presque entières ; involucre noirâtre, à poils noirs abondants et pour la plupart glanduleux ; corolles à languettes dont les dents sont nettement ciliées ; fruits mûrs d'une teinte marron-clair. (Auvergne : Mont-Dore, Puy-Mary, col de Cabre).
H. rectum Grisebach (É. droite)
Feuilles n'embrassant la tige qu'à demi, plus ou moins dentées, à poils blancs sur les deux faces, avec quelques poils glanduleux sur les bords des feuilles supérieures ; involucre à poils étoilés mêlés de poils simples et de poils glanduleux ; corolles à languettes dont les dents ont des cils très courts, assez peu visibles ; fruits mûrs d'un pourpre-noir ; tige robuste, très poilue. (Pyrénées).