Cette espèce est commune dans les endroits cultivés, au bord des chemins et dans les décombres. C'est une plante de 20 à 80 cm (qui peut en quelque cas atteindre jusqu'à 1 m 80 de hauteur) dont les capitules de fleurs jaunes se montrent depuis le mois de mai jusqu'au mois d'octobre et peuvent parfois s'épanouir en hiver.
On reconnaît cette espèce aux feuilles moyennes embrassant la tige par deux lobes non étalés, qui sont à contour arrondi (souvent contournés en hélice) et à ses fruits lisses, non ridés en travers. Les feuilles sont fermes, souvent luisantes, profondément divisées, assez profondément dentées, peu dentées ou rarement entières, fréquemment à cils épineux sur les bords. L'involucre, sans poils ou n'ayant que quelques poils glanduleux, est plus ou moins renflé dans sa partie inférieure ; il est composé de bractées dont les intérieures sont étroites et allongées, les extérieures étant plus courtes. Les fruits mûrs, sans rugosités, non chagrinés, ont des côtes saillantes et présentent, sur leurs bords, de petits cils, quelquefois très courts.
Ce sont des plantes annuelles ou bisannuelles, à racine principale développée. Lorsque la plante germe, on voit que les premières feuilles qui se développent au-dessus des cotylédons sont entières, avec un pétiole assez allongé. Le type principal se reconnaît à ses capitules, ordinairement de moins de 3 centimètres de largeur lorsqu'ils sont épanouis, à ses lobes inférieurs des feuilles moyennes appliquées contre la tige, et contournés en hélice, à ses fruits n'ayant que quelques très petits cils sur leurs bords.
Noms vulgaires. En français : Laiteron-épineux, Laiteron-piquant, Laiteron-rude. En allemand : Rauhe-Saudistel, Rauhe-Gänse-distel, Milchdistel, Harte-Gänsedistel. En flamand : Ruwe-Melkdistel, Dauwdistel. En italien : Cicerbita-spinosa, Cicerbita-crespina, Cicerbitone-salvatico, Sonco-aspro. En anglais : Spiny-sow-thistle.
Usages et propriétés. Les propriétés médicales de cette plante sont analogues à celles de l'espèce Taraxacum Dens-leonis.
Distribution. Peut se trouver dans les cultures élevées des montagnes. France, Suisse et Belgique : commun en général ; quelquefois assez commun seulement, ou même assez rare.
On a décrit 1 sous-espèce, 1 race, 3 variétés et 1 sous-variété de cette espèce ; la sous-espèce, la race et 1 variété sont, les suivantes :
S. glaucescens Jord. (L. glaucescent)
Plante d'aspect assez glauque ; capitules mesurant jusqu'à 4 à 5 cm lorsqu'ils sont épanouis ; involucre souvent à poils glanduleux ; fruits finement denticulés sur les bords qui sont garnis de cils renversés ; feuilles très raides, à bords fortement dentés épineux. (Littoral de la Provence : Saint-Estève, près de Perpignan).
Variété gracilis Albert (grêle).
Feuilles toutes entières mais finement denticulées, épineuses sur les bords. (La Crau, prés humides à la Moutonne dans le Var).
S. giganteus Shuttleworth (L. géant).
Plante de 1 m 60 à 1 m 80 de hauteur ; tige très robuste, mesurant de 16 à 22 mm de diamètre dans sa partie moyenne ; feuilles très divisées et à limbe contourné, à dents épineuses ; ces feuilles peuvent avoir jusqu'à 35 cm de longueur ; involucre à poils glanduleux ; fruits à bords portant des cils renversés. (Var : La Roquebrussanne, Sainte-Eulalie, Solliès-Toucas ; La Farlède, le Coudon).