On trouve le type principal de cette espèce abondamment répandu dans presque toutes ies contrées de notre Flore. C'est une plante de 30 à 70 cm (très rarement de 8 à 30 cm.) qui se rencontre dans les prés, les pâturages, au bord des chemins et des champs ou dans les endroits sablonneux, et qui épanouit depuis le mois de mai jusqu'au mois de septembre ses capitules de fleurs jaunes. Souvent dans les pâtures ou dans les prairies un peu délaissées, on voit en grand nombre les rosettes des feuilles d'un vert clair de cette espèce, d'où sortent les tiges nues à rameaux raides terminés par les fleurs jaunes. La tige est plus ou moins rameuse, et ses capitules ont un involucre de moins de 18 millimètres de largeur.
Les feuilles dévelogpées sont toutes à la base de la plante, étalées en rosette ; leur limbe est ovale-allongé, couvert de poils raides, sinué ou profondément divisé, à lobes obtus. L'involucre est formé de bractées membraneuses sur leurs bords, sans poils ou portant des poils raides seulement sur leur nervure médiane. Les fruits sont surmontés d'une aigrette de poils plumeux présentant en dehors d'autres poils seulement denticulés. Cette aigrette est supportée (au moins au centre du capitule) par un long bec qui termine le fruit.
C'est une plante vivace à racine épaisse et persistante ; quelquefois, en automne, il se produit vers le bas de la tige, à l'aisselle d'une écaille, une rosette de feuilles qui, lorsque la tige florifère se détruit, tombe sur le sol, s'y enracine et développe un nouveau pied de la plante. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette espèce : séparation de la tige ou des rameaux dans leur partie supérieure avec production de deux capitules, au lieu d'un seul ; torsion des tiges ; fasciation des tiges (c'est-à-dire soudure en long) ; production sur la tige d'une rosette de feuilles et de petits capitules ; verdissement des fleurs avec sépales en forme de petites lames vertes et ovaire stérile ; ce verdissement est causé par la présenca d'acariens, etc).
Noms vulgaires. En français : Salade-de-porc, Herbe-à-l'épervier, Herbe-au-faucon. En allemand : Wiesenferkelkraut, Grosses-Ferkelkraut. En flamand : Biggekruid, Breebroeken. En italien : Porcellina-giuncolina. En anglais : Cat's-ear, Cat's-tongue, Bent.
Usages et propriétés. On consomme la plante dans sa jeunesse ; on la recueille dans ce but à la fin de l'hiver, dans les campagnes, quand les salades sont rares ; les feuilles et les fleurs ont été usitées contre les maladies de poitrine.
Distribution. Préfère souvent les terrains siliceux ; ne s'élève guère à plus de 1.500 mètres sur les diverses montagnes. France, Suisse et Belgique : commun, en général.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Asie Mineure ; Nord de l'Afrique ; naturalisé dans l'Amérique du Nord.
On a décrit 1 race de cette espèce ; c'est la suivante :
H. salina Gren. (P. des endroits salés)
Plante grêle, de 8 à 35 cm en général ; rameaux très étroits, non sensiblement renflés dans la partie qui est au-dessous du capitule ; les fruits du pourtour sont souvent dépourvus de bec, l'aigrette se trouvant portée directement par la partie supérieure et large du reste du fruit. (Sables maritimes du Languedoc et de la Gironde ; très rare dans le Jura près des salines de Cette).