Les formes que l'on peut réunir sous ce nom sont des plantes de 20 à 70 cm, dont les grands capitules de fleurs jaunes s'épanouissent en juin et juillet, parfois encore en août, et qui croissent souvent en masse dans les prairies subalpines ; le type principal se trouve aussi çà et là dans les pâturages, les bois et les landes, à de basses altitudes, dans beaucoup de contrées de notre Flore.
Ces formes présentent les caractères communs suivants. Les capitules fleuris ont un involucre qui mesure plus de 2 centimètres de largeur. La plante ne développe qu'une tige simple qui est terminée par un seul capitule ou qui parfois se ramifie et porte 2 ou 3 capitules. Les feuilles, poilues et un peu rudes au toucher, sont simples, plus ou moins dentées et quelquefois entières, atténuées à leur base. Les fruits sont tous pourvus d'un bec très allongé que surmonte une aigrette de poils tous plumeux et disposés sur un seul rang.
Ce sont des plantes vivaces, à tiges florifères dressées, à tige souterraine épaisse et ligneuse qui produit des bourgeons perpétuant ou multipliant la plante. (On a trouvé exceptionnellement des exemplaires présentant, 8 à 10 feuilles développées, le long de la tige ; d'autres fois, on constate l'existence de nombreuses bractées situées au-dessous de l'involucre). Le type principal se reconnaît à sa tige faiblement épaissie au-dessous du capitule, à ses feuilles souvent très marquées en dessus de taches noirâtres ou violacées, et aux bractées externes de l'involucre qui ne sont pas frangées sur les bords et qui se terminent par une partie assez étroite.
Usages et propriétés. La tige souterraine renferme une assez forte proportion d'inuline et pourrait, à la rigueur, être considérée comme comestible.
Distribution. Le type principal préfère souvent les terrains siliceux dans le Nord et le Centre de la France ainsi que dans l'Aveyron, tandis qu'il se plaît plutôt sur les terrains calcaires dans le Midi et le Sud-Est ; la sous-espèce se trouve sur les terrains granitiques et schisteux. L'espèce, en général, peut atteindre jusqu'à 2.300 m d'altitude, dans les Alpes. France : Jura (zone des sapins et zone alpestre), Alpes, Pyrénées, Corbières ; Vosges (seulement dans la zone élevée) : Ardennes (plateau des Butteaux) ; çà et là ailleurs dans l'Est, le Centre, le Midi et l'Ouest, mais de distribution très inégale ; par exemple : rare dans l'Ouest (manque en Bretagne) ; très rare dans la Sarthe ; assez rare aux Environs de Paris ; assez commun aux environs de Romorantin, mais très rare ailleurs dans le Loir-et-Cher ; Plateau central dans la zone subalpine (descend jusqu'à 600 m dans les environs de Royat) ; assez commun dans l'Aveyron, dans le Languedoc et seulement dans la zone montagneuse (très rare dans l'Hérault et assez commun dans l'Aude) ; très rare sur le littoral de la Provence, mais assez commun dans la zone montagneuse, etc. Suisse : le type principal est rare (zone subalpine des Alpes et du Jura ; la sous-espèce est abondante dans beaucoup de prairies des Alpes, et foisonne souvent dans ces prairies sur plusieurs kilomètres de suite (environs de Saint-Moritz) ; très répandue au bord des champs dans le Haut-Valais, etc. Belgique : le type principal se trouve, rarement, dans la Région de l'Ardenne.
Europe : presque toute l'Europe jusqu'à la limite de la zone arctique. Hors d'Europe : Sibérie, Caucase.
On a décrit 1 sous-espèce de cette espèce ; c'est la suivante :
H. uniflora Vill. (P. à un seul capitule)
Tige creuse et très renflée au-dessous du capitule unique ; bractées extérieures de l'involucre assez largement ovales, frangées sur leurs bords ; feuilles d'un vert, assez clair ou jaunâtre et non tachées. (Alpes de France et de Suisse).
