Cette curieuse plante qui étale sur le sol un très gros capitule de 10 à 15 cm de largeur, placé sur une tige extrêmement courte, et entouré d'une grande rosette de feuilles épineuses, se trouve dans les pâturages secs, les endroits arides et sur les rocailles des montagnes. Ses capitules, remarquables par les bractées internes rayonnantes de l'involucre qui sont jaunâtres, jaunes ou plus rarement d'un blanc-argenté, s'épanouissent depuis le mois de juillet jusqu'au mois de septembre.
Les feuilles, toutes étalées en rosette et dont les extérieures seules ont un pétiole, sont velues-cotonneuses, blanches ou blanchâtres à leur face inférieure, plus ou moins velues ou presque sans poils sur leur face supérieure ; ces feuilles, ont un limbe profondément divisé en segments qui sont eux-mêmes découpés en lobes dentés et épineux. L'involucre, un peu en forme de demi-sphère, présente des écailles extérieures assez analogues aux feuilles, épineuses, mais entières ou un peu divisées ; les bractées moyennes, noires ou brunes, sont bordées d'épines rameuses ou très peu divisées ; les écailles internes, brillantes, rayonnantes sont bordées de cils dans leur partie moyenne et souvent denticulées à leur sommet. Les fleurs ont des corolles jaunes. Les écailles, situées entre les fleurs, sont toutes aiguës à leur sommet. Les fruits sont couverts de poils appliqués, d'un jaune d'or ; l'aigrette a plus de deux fois (souvent jusqu'à trois fois) la longueur du reste du fruit.
C'est une plante plurannuelle (c'est-à-dire pouvant vivre plusieurs années), à racine principale développée. Le type principal se reconnaît aux bractées intérieures rayonnantes qui sont d'un jaune pâle ou d'un blanc argenté et aux bractées moyennes de l'involucre qui sont bordées d'épines ramifiées.
Noms vulgaires. En français : Chardousse, Cardavelle, Caméléon, Pinchinelle. En allemand : Sonnenrose, Wetterrosen, Dornrosen, Einhackl. En italien : Carlina-zolfina.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale pour décorer les rocailles. Le réceptacle commun est très épais, comestible et peut être consommé comme les artichauts ; les mulets et les ânes le mangent cru sans arracher la plante, de sorte qu'on voit souvent les capitules n'ayant plus que leur involucre. On fait aussi, avec du sucre, d'excellentes confitures de ces réceptacles. La racine est amère, aromatique, résineuse, diurétique, sudorifique, et a été employée en divers cas comme contre-poison. La racine, et surtout le réceptacle commun, renferment une assez importante proportion d'inuline.
Distribution. Préfère les terrains calcaires ; ne dépasse guère 1.500 mètres d'altitude dans les Alpes ; peut s'élever plus haut dans les Pyrénées. France : Ain, Lyonnais, Alpes, Plateau central ; Provence, Languedoc (assez rare), Roussillon (rare) ; Pyrénées, Corbières, Cévennes, Aveyron sur les Causses (excepté celui de Villefranche).
Europe : Pyrénées espagnoles et françaises, France, Italie, Europe centrale et orientale.
On a décrit 1 race de cette espèce ; on a décrit aussi 1 hybride entre cette espèce et l'espèce Carlina acaulis ; la race est la suivante :
C. Cynara Pourr. (C. Artichaut)
Bractées internes de l'involucre rayonnantes, d'un beau jaune ; bractées moyennes de l'involucre bordées d'épines simples ou peu divisées ; feuilles presque sans poils à leur face supérieure. (Pyrénées, Corbières, Cévennes, Auvergne).