Les nombreuses formes que l'on peut réunir sous ce nom sont constituées par des plantes dont la taille peut varier de 25 à 70 cm, et qui croissent dans les endroits stériles, les friches herbeuses, au bord des chemins ou sur les coteaux secs dans le Midi et le Sud-Est de la France ainsi que dans quelques parties de la Suisse. Les capitules de fleurs purpurines, plus rarement blanchâtres ou blanches, s'épanouissent en juillet et août, parfois encore en septembre ou déjà en mai et juin dans le Midi.
Toutes ces plantes ont les caractères communs suivants. Les feuilles moyennes et inférieures, parfois cotonneuses, sont une fois ou deux fois divisées en segments étroits ou ovales très allongés, d'un vert grisâtre ou blanchâtre. L'involucre, sensiblement plus long que large, souvent comme étranglé au-dessous du sommet, n'est large que de 4 à 7 millimètres environ, rarement plus large. Les bractées de l'involucre sont terminées chacune par un appendice dont la pointe terminale dépasse plus ou moins les cils situés à droite et à gauche ; cet appendice est généralement de couleur fauve. Les fleurs extérieures de chaque capitule sont plus grandes que les autres et rayonnantes. Les fruits mûrs grisâtres à aigrette blanche mesurent de 2 millimètres à 2 millimètres et demi de longueur (sans compter l'aigrette).
Ce sont des plantes annuelles ou bisannuelles, rarement pérennantes (c'est-à-dire pouvant vivre plusieurs années), à tige florifère dressée et dont les rameaux sont écartés les uns des autres, à racine principale développée et allongée. (On a trouvé des exemplaires ayant des capitules dont les fleurs du pourtour, et même quelquefois celles du centre, sont à 6 divisions, au lieu de 5). Le type principal se reconnaît à ses feuilles moyennes dont les segments sont étroits et recourbés en dessous par les bords, à ses capitules dont l'involucre n'a que 6 à 4 millimètres de largeur.
Distribution. Ne s'élève guère à plus de 750 m. d'altitude sur les diverses montagnes. France : Midi, Sud-Est où l'espèce s'étend jusqu'au Nord de Lyon dans la partie méridionale du Beaujolais et de la vallée de la Saône, dans l'Ain jusqu'à Ambérieu ; commun dans le Bassin du Rhône, en général ; Savoie. Suisse : Tessin à Saint-Salvatore ; environs de Nyon.
Europe : Espagne, France, Italie.
On a décrit 1 sous-espèce, 5 races et 6 variétés de cette espèce ; on a décrit aussi 1 hybride entre cette espèce et l'espèce Centaurea calcitrapa. La sous-espèce et les 2 races principales sont les suivantes :
C. polycephala Jord. (C. à nombreux capitules)
Capitules isolés au sommet de chaque rameau ou ramuscule ; involucre se rétrécissant à la base et en cône dans le haut, et dont les bractées ont un appendice fauve avec la pointe nettement plus longue que les cils latéraux ; la partie supérieure de la tige fleurie forme une grappe composée, feuillée, un peu en corymbe vers le haut, à rameaux très écartés les uns des autres. (Çà et là, rare, dans la Région méditerranéenne ; Peyruis dans les Basses-Alpes ; Nyons dans la Drôme).
C. rigidula Jord. (C. assez raide)
Capitules groupés par 2 à 6 au sommet des rameaux ou parfois à leur aisselle ; involucre arrondi à la base. (Rare : Environs d'Avignon ; Pierrefeu et Saint-Raphaël dans le Var ; Cap d'Antibes et Thorenc dans les Alpes-Maritimes, etc.).
C. shuttleworthii Rouy. (C. de Shuttleworth)
Involucre un peu rétréci à la base, à bractées dont les appendices sont brunâtres et à cils fauves, le terminal dépassant à peine les cils latéraux ; aigrette mesurant de la moitié aux deux tiers du reste du fruit. (Très rare : Sainte-Baume d'Agay, dans le Var).