Remarque :
Dans sa flore portative, Gaston Bonnier a décrit C. hamulosus comme sous-espèce de C. nutans.
Cette espèce se rencontre au bord des chemins, dans les endroits incultes et dans les champs maigres de presque toutes les contrées de notre flore. C'est une plante de 20 cm à 1 mètre, dont les capitules de fleurs d'un rose vif, purpurines, moins souvent blanches, s'épanouissent depuis le mois de juin jusqu'au mois de septembre, et même depuis le mois de mai dans le Midi de la France. Les capitules les plus gros atteignent 3 à 5 centimètres de largeur. L'involucre du capitule épanoui est presque globuleux et ses bractées extérieures sont renversées ou étalées en rayonnant tout autour du capitule ; chacune de ces bractées a 2 à 4 millimètres de largeur vers le milieu, est pliée au-dessous de ce milieu et longuement aiguë et en triangle dans sa partie supérieure qui se termine par une épine forte et piquante. Avant leur épanouissement, les capitules sont ovoïdes ou en cône renversé ; ils sont à peu près demi-sphériques lorsqu'ils sont épanouis, et alors le capitule est ordinairement plus ou moins penché. Les bractées des involucres et les faces inférieures des feuilles sont plus ou moins revêtues de poils en toile d'araignée.
Les feuilles se prolongent en ailes sur la tige ; leur limbe est profondément divisé en segments anguleux eux-mêmes divisés, bordés d'épines assez fortes et nombreuses. Les fleurs sont odorantes, à corolle dont le tube égale à peu près les dents de la corolle. Les fruits mûrs sont luisants, de couleur fauve, à stries longitudinales très visibles.
C'est une plante bisannuelle, parfois plurannueile (c'est-à-dire pouvant vivre plusieurs années), à tige florifère dressée, striée en long, plus ou moins revêtue de poils en toile d'araignée ; la racine principale est développée. (On a trouvé des exemplaires à rameaux fasciés, c'est-à-dire soudés entre eux dans leur longueur, d'autres à fleurs verdies, d'autres ayant de petits capitules sur le pourtour du capitule normal, etc.).
Noms vulgaires. En français : Chardon-musqué, Chardon-penché, Chardon-aux-ânes, Cardinal. En allemand : Nickdistel, Honigdistel, Eseldistel. En alsacien : Wegdistel. En flamand : Kinkkende-Distel, Moskeljaatdistel. En italien : Cardi-rosso. En anglais : Musk-thistle, Queen-Ann's-thrissel, Bank-thistle.
Usages et propriétés. Les fleurs sont souvent visitées par les abeilles qui y récoltent un nectar abondant. La plante est fébrifuge.
Distribution. Reste au-dessous de la zone des sapins dans le Jura ; ne dépasse guère 1.200 m d'altitude dans les Pyrénées et les Corbières ; peut se trouver jusqu'à plus de 2.000 m d'altitude dans les Alpes. France : commun ou assez commun dans la plupart des contrées, mais très rare sur le littoral méditerranéen proprement dit. Suisse : commun ou assez commun. Belgique : assez commun dans la Région houillère ; assez rare dans les Régions campinienne et de l'Ardenne ; rare dans la Région littorale.
Europe : toute l'Europe, sauf la zone arctique ; l'espèce devient subalpine ou alpine dans l'Europe méridionale. Hors d'Europe : Asie Mineure, Caucase, Turkestan, Himalaya, Sibérie ; Nord de l'Afrique ; naturalisé dans l'Amérique du Nord.
On a décrit 2 races et 2 variétés de cette espèce ; on a décrit aussi 3 hybrides entre cette espèce et l'espèce Carduus crispus ou avec sa race Carduus acanthoides ; 1 hybride avec l'espèce Carduus Personata ; 1 hybride avec l'espèce Carduus tenuiflorus et 1 hybride avec l'espèce Cirsium monspessulanum. Les 2 races sont les suivantes :
C. alpicola Gillot (G. alpicole)
Plante toute blanchâtre, abondamment couverte de poils en toile d'araignée ; feuilles à lobes obtus, élargis, à épines non très piquantes ; capitules non resserrés vers le sommet. (Rare ; région alpine des Alpes françaises).
C. platylepis Gubler (C. à larges écailles).
Involucre à bractées moyennes élargies même au-dessus de leur étranglement médian, puis très brusquement terminées en pointe ; capitules solitaires ou groupés par 2 ou 3. (Alpes du Tessin et des Grisons).