Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Cirsium tuberosum (L.) All.
Les formes nombreuses que l'on peut réunir sous ce nom se rencontrent dans les prairies et les marais d'une grande partie de notre Flore où les capitules de fleurs purpurines s'épanouissent depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août.
Ce sont des plantes de 30 à 80 cm qui ont les caractères généraux suivants. Les feuilles, plus ou moins divisées, sont cendrées-blanchâtres ou blanchâtres en dessous, au moins lorsqu'elles ne sont pas très âgées ; ces feuilles, de consistance plus ou moins molle, présentent des lobes ou des segments écartés les uns des autres, et les feuilles moyennes embrassent la tige par leur base qui est plus ou moins élargie. Les capitules sont placés au sommet de la tige simple ou de rameaux allongés, et la tige ou les rameaux sont toujours longuement dépourvus de feuilles au-dessous du capitule. L'involucre est composé de folioles appliquées les unes sur les autres, brunes à leur sommet, à pointe bien plus courte que le reste de la bractée. Les fleurs ont des corolles dont le tube est plus court que les dents. Les fruits sont ovales et blanchâtres.
Ce sont des plantes vivaces dont les racines adventives sont, au moins quelques-unes, plus ou moins renflées, épaissies, renfermant une provision de nourriture qui sera consommée pendant le développement de la plante au printemps suivant. Le type principal se reconnaît à ses racines qui sont presque toutes renflées en forme de fuseau ou de navet, à ses feuilles d'un vert pâle sur la face inférieure qui est couverte de petits poils, et aux ramifications de la tige souterraine qui ne se détachent pas de cette tige.
Usages et propriétés. Les abeilles visitent parfois les fleurs pour en recueillir le nectar. Plante fébrifuge.
Distribution. Le type principal préfère les terrains calcaires ; la sous-espèce C. anglicum se plaît sur les terrains siliceux ; ne s'élève pas, en général, sur les montagnes à plus de 1.550 m d'altitude. France : se trouve dans presque toutes les contrées de la France, mais la répartition de cette espèce est très inégale ; par exemple : commun sur la plupart des causses de l'Aveyron et de la Lozère ; assez commun en général dans le Tarn, la Corrèze et dans le Centre de la France (rare dans le Cantal) ; assez commun ou assez rare dans la Région méditerranéenne ; rare dans le Bassin du Rhône, le Dauphiné et la Savoie ; rare en Normandie, en Lorraine ; commun ou assez commun en Alsace ; etc. Suisse : cantons des Grisons, de Vaud, de Zurich, Thurgovie, Argovie ; Jura suisse. Belgique : rare dans la Région de l'Ardenne, très rare dans les Régions campinienne et houillère ; extrêmement rare dans la Région jurassique.
Europe : Europe centrale ; Ouest et Sud-Ouest de l'Europe.
On a décrit 2 sous-espèces, 2 races et 6 variétés de cette espèce ; on a décrit aussi 1 hybride entre cette espèce et l'espèce Cirsium palustre ; les 2 sous-espèces sont les suivantes :
C. anglicum Link (C. d'Angleterre)
Racines presque toutes cylindriques, assez épaisses ; parfois quelques-unes très renflées ; feuilles blanches-velues en dessous ; inyolucre à bractées toutes étroites et allongées ; ramifications de la tige souterraine s'isolant assez rapidement. (Ouest, Nord et Centre de la France ; rare en Belgique).
C. filipendulum Lag. (C. Filipendule)
Racines pour la plupart renflées en forme de fuseau ou de navet ; feuilles d un vert pâle sur la face inférieure qui est couverte de petits poils ; feuilles (sauf celles situées tout à fait à la base) embrassant la tige comme par deux oreilles. (Landes et Basses-Pyrénées).