C'est une plante dont la tige est extrêmement courte (rarement de 15 cm ou même 25 cm de longueur) que l'on rencontre au bord des chemins, dans les champs en friche, sur les coteaux ou dans les endroits secs dans presque toutes les contrées de notre Flore. Ses capitules de fleurs d'un rose pourpre se montrent depuis le mois de juillet jusqu'au mois de septembre.
Les feuilles sont vertes sur les deux faces, sans poils ou un peu poilue en dessous, à segments disposés dans des plans différents, formant une sorte de rosette tout autour de la base de la tige, et dont le limbe est bordé d'épines assez fortes et très piquantes ; ces feuilles sont allongées, profondément divisées et n'embrassent pas la tige par leur base. L'involucre est de forme ovoïde sans poils, à bractées en pointe avec une petite épine au sommet. La tige se termine par un seul capitule ou, moins souvent, porte 2 à 3 capitules groupés. Les corolles ont le tube plus long que les dents. Les fruits mûrs sont blanchâtres.
C'est une plante vivace, à tige souterraine assez robuste, munie de racines adventives non épaissies, peu nombreuses, et devenant ligneuses. (On trouve parfois des fruits dont la graine présente, lorsqu'elle germe, des cotylédons exagérément développés).
Noms vulgaires. En français : Chardon-nain. En allemand : Erdkratzdistel, Zwergdistel, Krupdistel, Mattapfel. En flamand : Aard-Vederdistel, Everwortel. En italien : Cameleone-rosso. En anglais : Pod-thistle, Dwarf-carline-thistle.
Usages et propriétés. Plante nuisible aux cultures. Une analyse des cendres a donné, pour 100 : 47 de chaux ; 31 de potasse ; 6 d'acide phosphorique ; 5 de magnésie ; 4 de silice ; 3,3 d'acide sulfurique ; 2,3 de sesquioxyde de fer et d'aluminium ; 0,6 de chlore et 0,5 de soude.
Distribution. Préfère souvent les terrains calcaires ; peut s'élever à de grandes altitudes sur les montagnes et jusque dans la zone alpine supérieure. France : commun ou assez commun en général, mais de distribution assez inégale ; par exemple : commun dans la Charente-Inférieure, les Deux-Sèvres, la Vendée ; peu commun ou rare dans le Sud-Ouest ; rare dans la plus grande partie de la Bretagne ; assez commun dans les Bouches-du-Rhône, commun dans la partie montagneuse du Languedoc, mais assez rare ou même rare sur le littoral méditerranéen. Suisse : commun. Belgique : assez commun dans la Région houillère (mais rare dans le Hainaut) ; rare dans les Régions hesbayenne, jurassique et littorale ; très rare dans les Régions de l'Ardenne et campinienne.
Europe : presque toute l'Europe jusqu'au Sud de la Péninsule Scandinave ; rare sur le littoral méditerranéen. Hors d'Europe : Caucase, Sibérie, Daourie.
On a décrit 2 variétés de cette espèce. Cette espèce se croise très facilement avec d'autres espèces du même genre. On a décrit aussi des hybrides entre cette espèce et l'espèce Cirsium heterophyllum ; 2 hybrides avec l'espèce Cirsium Erisithales ; 2 hybrides avec l'espèce Circium arvense ; 2 hybrides avec la sous-espèce Cirsium rivulare ; 2 hybrides avec la sous-espèce Cirsium bulbosum ; 2 hybrides avec l'espèce Cirsium spinosissimum ; 2 hybrides avec l'espèce Cirsium oleraceum ; 2 hybrides avec l'espèce Cirsium palustre ; 2 hybrides avec l'espèce Cirsium lanceolatum.