Asteraceae - - Cirsium eriophorum (L.) Scop.

Cirse laineux

C'est une grande et belle plante de 50 cm à 1 m 50 de hauteur, rameuse, à larges feuilles décoratives, à gros capitules qui, lorsqu'ils sont en pleine floraison, ressemblent à une toque de professeur ou de magistrat. On rencontre cette espèce dans presque toute l'étendue de notre Flore où elle croît dans les endroits incultes et au bord des chemins. Les capitules de fleurs purpurines, ou plus rarement blanches, s'épanouissent en juillet et août.
Les feuilles sont vertes et couvertes de nombreuses petites épines à la face supérieure ; elles sont blanches-laineuses en dessous ; le limbe est plus ou moins recourbé sur les bords ; ces feuilles ne se prolongent pas sur la tige par leur base et elles sont terminées par une épine jaunâtre, très piquante ; les feuilles de la base sont relativement très grandes, à lobes principaux allongés, peu dentés. Les capitules ont un involucre plus ou moins globuleux, dont les bractées moyennes sont rudes sur les bords, terminées par une pointe comme ouverte, plus longue que le reste de la bractée. Cette pointe est très étalée en dehors, simplement effilée ou encore élargie vers le haut et plus ou moins en forme de spatule ; elle mesure, en général, moins de 3 millimètres de longueur. Les fruits sont luisants, de couleur fauve et marqués de petites lignes noires.
C'est une plante bisannuelle, ou, plus souvent, plurannuelle, c'est-à-dire pouvant vivre plusieurs années. La racine principale est très développée, et vit souvent assez longtemps pour devenir presque ligneuse et subir des destructions partielles. Le type principal se reconnaît aux bractées moyennes et intérieures de l'involucre qui sont terminées par une pointe en forme de spatule, cette partie spatulée étant assez étroite et non dentée, ainsi qu'aux capitules qui ne sont pas dépassés par les feuilles supérieures.

Noms vulgaires. En français : Chardon-aux-ânes, Coquasse, Chardon-porte-soie, Couronne-des-frères. En allemand : Wollkratz-distel, Mönschskrone, Wolldistel. En flamand : Wollige-Vederdistel, Woldoorn. En italien : Cardo-scardaccio. En anglais : Wool-thistle, Buck-thistle, Cotton-thistle, Friar's-crown, Bore.

Usages et propriétés. Le réceptacle commun des capitules est comestible ; on le consomme parfois dans les campagnes à la manière des artichauts. Quelquefois cultivé comme plante ornementale. Les abeilles visitent assez peu les fleurs de cette espèce pour y récolter du nectar. La plante est apéritive, diurétique, et a été employée contre les maladies de la peau. On trouve de l'inuline, surtout dans les parties souterraines et dans le réceptacle commun des capitules.

Distribution. Préfère les terrains calcaires dans beaucoup de contrées, et au contraire les terrains siliceux et granitiques en quelques régions, comme dans le bassin du Rhône ; le type principal ne s'élève guère au-dessus de 1.300 m dans les Corbières, de 1.450 m dans les Pyrénées ; certaines variétés se rencontrent dans la région alpine des Pyrénées ; peut s'élever dans la zone subalpine et jusque dans la partie inférieure de la zone alpine, dans les Alpes, où on peut le rencontrer jusqu'à 2.100 m. d'altitude. France : dans presque toutes les contrées, mais assez inégalement répandu ; par exemple : commun dans le Jura, la zone subalpine des Alpes, les Pyrénées, les Corbières ; assez commun dans le Centre, aux Environs de Paris, dans le bassin du Rhône, dans la région élevée de Provence et des Alpes-Maritimes ; assez commun ou rare dans l'Ouest : rare ou très rare dans la partie élevée du Languedoc ; assez rare en Alsace. Suisse : zone subalpine et même un peu au-dessous ; manque dans les cantons d'Appenzell, Saint-Gall, Glaris, Zurich, Thurgovie, Argovie, Uri, Schwytz, Unterwalden. Belgique : rare dans la Région houillère ; très rare dans les Régions jurassique et littorale.
Europe : Europe moyenne depuis l'Angleterre jusqu'à la Macédoine. Sud de l'Europe. Hors d'Europe : Turkestan.

On a décrit 2 sous-espèces, 7 variétés, 2 sous-variétés de cette espèce et 1 hybride entre cette espèce et l'espèce Cirsum lanceolatum. Les 2 sous-espèces et les variétés les plus remarquables sont les suivantes :

C. odontolepis Boiss. (C. à bractées dentées)
Feuilles supérieures nombreuses et dépassant longuement les capitules ; involucre à bractées moyennes et intérieures terminées par une pointe denticulée ou ciliée qui se prolonge et s'élargit en forme de spatule et s'achève en épine au sommet. (Languedoc, Corbières, Pyrénées).

Variété ciliatum Rouy (ciliée).
Bractées moyennes et intérieures de l'involucre terminées en spatule et dont la partie élargie, vers le sommet, est ciliée et non denticulée ; involucre très velu-laineux ; feuilles dont les lobes n'ont pas d'épines sur les bords ou n'en ont que très peu. (Pyrénées).

C. richterianum Gillot (C. de Richier)
Capitules élargis à leur base et rétrécis vers leur sommet quand ils sont en fleurs ; involucre à bractées moyennes et intérieures dont la pointe n'est pas élargie en spatule vers le haut ; feuilles supérieures égalant ou dépassant les capitules. (Pyrénées, Corbières).

Variété megacephalum Rouy (à gros capitules).
Plante trapue, à rameaux plus ou moins raccourcis ; capitules de 7 à 8 centimètres de largeur et isolés les uns des autres. (Pyrénées-Orientales).

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