Les formes que l'on peut réunir sous ce nom sont des plantes d'aspect blanchâtre (rarement verdâtre) qui croissent dans les sables du littoral de la France et de la Belgique. C'est une espèce à odeur aromatique peu agréable, de 20 à 40 cm, à capitules de fleurs jaunes visibles surtout par leurs involucres plus ou moins blancs-cotonneux. La plante fleurit en septembre et octobre.
Les feuilles moyennes sont deux fois divisées en lobes étroits, obtus au sommet. Les capitules ovoïdes sont groupés en inflorescence rameuse, et chacun d'eux est porté sur un petit rameau très court ou à peine distinct. Les capitules renferment seulement 3 à 5 fleurs. La corolle est insérée très obliquement sur le calice soudé à l'ovaire. Les corolles, les fruits et le réceptacle commun sont sans poils. Les fruits sont comme coupés très obliquement au sommet.
Ce sont des plantes vivaces à tiges florifères redressées, à tige souterraine rameuse émettant des rameaux courts, feuilles, non florifères, et formant souvent gazon. Le type principal se reconnaît aux rameaux fleuris qui sont étalés, recourbés au sommet ou même renversés, à ses tiges fleuries herbacées, à l'involucre dont les bractées extérieures sont membraneuses sur les bords et à ses capitules qui sont plus ou moins tournés d'un même côté.
Noms vulgaires. En français : Sémentine, Semen-contra, Barbotine, Absinthe-maritime. En allemand : Strandbeifuss, Aschen-blatt, Meerbeifuss, Unserer-lieben-Frauen-Weissrauch. En flamand : Zee-Alsen, Zee-Artemisia. En italien : Assenziolo. En anglais : Sea-wormwood, Garden-cypress.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale pour décorer les rocailles et les plates-bandes sèches. Plante vermifuge, tonique, stomachique, apéritive, vulnéraire. Le semen-contra (abréviation de semen contra vermis, graine contre les vers) est un vermifuge bien connu fourni par la variété Stechmanniana de cette espèce ; on y substitue souvent la santonine qui en est le principe actif. La plante contient de l'anémisine. Les cendres renferment pour cent : 31 de soude ; 26,7 de chlore ; 14,4 de potasse ; 9 de chaux ; 5,5 d'acide phosphorique ; 5,5 de silice : 4,9 d'acide sulfurique ; 2,4 de magnésie ; 1,5 de sesquioxyde de fer ; 1,6 d'alumine.
Distribution. Ne s'élève pas sur les montagnes. France : littoral, mais très rare dans la Loire-Inférieure et la Gironde ; manque sur le littoral des Landes et des Basses-Pyrénées ; sur le littoral méditerranéen, on ne trouve que la sous-espèce Artemisia gallica. Belgique : Région littorale, où il est rare mais abonde dans les localités où il se trouve.
Europe : littoral de l'Europe jusqu'en Suède ; en plusieurs terrains salés du continent européen. Hors d'Europe : Sibérie, Caucase, Inde.
On a décrit 1 sous-espèce, 1 race et 3 variétés de cette espèce. La sous-espèce et la race sont les suivantes :
A. gallica Willd. (A. de France)
Inflorescence à rameaux dressés ; tige ligneuse dans sa partie inférieure ; involucre à bractées extérieures non membraneuses sur les bords ; capitules ne contenant chacun que 2 à 3 fleurs : (Littoral de la Méditerranée).
A. pseudo-gallica Rouy (A. Fausse-Armoise-de-France).
Rameaux de l'inflorescence dressés ; capitules contenant chacun 4 à 5 fleurs. (Littoral de la Mer du Nord, de la Manche, de l'Océan Atlantique).
Remarque. L'Artemisia abrotanum L. (Aurone, Citronelle) est assez souvent cultivé, notamment dans les cimetières. On le trouve, très rarement, à l'état subspontané, par exemple à Sion (Suisse). On reconnaît cette espèce à son odeur qui tient à la fois de celle de l'Absinthe et de celle du citron. C'est une plante en partie ligneuse, de 60 cm. à 1 m. 20 de hauteur ; les feuilles sont poilues, grises en dessous, les moyennes divisées en lanières ; les bractées extérieures de l'involucre sont aiguës.