Les sous-espèces et formes diverses que l'on peut grouper sous ce nom général sont des plantes décoratives, de 50 cm. à 2 mètres de hauteur, qui croissent souvent en masse dans les bois montagneux, plus rarement dans les saussaies et au bord des rivières, surtout dans le Plateau Central, l'Est de la France, en Suisse et en Belgique. Les nombreux capitules de fleurs jaunes, qui ne comprennent, en général, que 2 à 8 fleurs en languette, et sont groupés en corymbe très fourni, s'épanouissent en juillet et août. Ces capitules n'ont ordinairement que 4 à 7 millimètres de largeur.
Les feuilles ovales-allongées, aiguës, finement dentées sur les bords, ne sont ni épaisses, ni charnues et ne se prolongent pas sur la tige par leur base. La partie interne de l'involucre est formée de 8 à 15 bractées, en dehors desquelles se trouvent 4 à 5 bractées plus étroites qui partent de la base du capitule. Les fruits sont blanchâtres et sans poils sur leurs faces.
Ce sont des plantes vivaces, à tiges fleuries dressées, striées ou anguleuses dans leur longueur, se perpétuant et se multipliant par des bourgeons nés sur la tige souterraine.
Noms vulgaires. En français : Séneçon-sarrasin, Verge-d'or. En allemand : Türkengreiskraut, Heil-über-Alles, Edel-Wundkraut, Goldrute. En flamand : Lancetbladig-Kruiskruid, Saraceensch-Kruiskruid. En italien : Senecio-selvano. En anglais : Saracen's-woundwort, Turkish-groundsel, Creeping-groundsel, Broad-leaved-ragwort.
Usages et propriétés. Les fleurs sont visitées par les abeilles qui y récoltent un nectar de bonne qualité. Ces plantes sont vulnéraires et diurétiques. On y trouve de l'inuline, surtout dans les parties souterraines.
Distribution. Ne s'élève guère à plus de 1.700 m. d'altitude sur les diverses montagnes : ne se trouve presque jamais au-dessus de 500 m. d'altitude dans les Alpes et le Plateau Central (descend jusqu'à 300 m aux environs de Thiers) ; se rencontre à de basses altitudes en Lorraine, en Alsace et parfois en Suisse. France : Plateau Central (rare dans l'Aveyron et seulement dans le massif de l'Aubrac ; très rare dans le Tarn sur les bords de l'Arn et de l'Agout ; très rare dans le Gard près de Camprieux et de Concoule) ; Jura (surtout oriental et septentrional), Nord-Est de la France (Haute-Marne, Aisne, Meurthe, Moselle, Ardennes, etc) ; commun en Alsace et en Lorraine ; très rare dans les Basses-Pyrénées. Suisse : Jura, Alpes. Belgique : commun ou assez commun dans les Régions houillère et de l'Ardenne ; assez commun ou assez rare dans la Région hesbayenne ; rare dans les Régions jurassique et campinienne ; très rare dans la Région littorale.
Europe : France, Suisse, Grande-Bretagne, Belgique, Europe centrale, Russie.
Cette espèce est constituée par la réunion des 3 sous-espèces suivantes. On en a décrit aussi 1 forme et 2 variétés, et 1 hybride entre la sous-espèce Senecio Fuchsii et l'espèce Senecio Cacaliaster.
S. fuchsii Gmel. (S. de Fuchs)
Inyolucre beaucoup plus long que large, ayant 8 à 10 bractées principales, sans compter les 4 à 5 bractées étroites extérieures ; fleurs en languette au nombre de 2 à 5, en général, par capitule ; feuilles à dents plus ou moins étalées, toutes rétrécies en pétiole à leur base. (Nord-Est et Est de la France, Plateau Central, Alpes ; Suisse ; Belgique).
Variété angustifolius Spenn. (à feuilles étroites)
Feuilles très allongées et étroitement ovales. (Çà et là).
Variété ovatus DC. (à feuilles ovales)
Feuilles moyennes et surtout feuilles inférieures assez largement ovales. (Rare).
S. bayonnensis Boiss. (S. de Bayonne).
Feuilles très velues en dessous ; tige couverte de petits poils ; involucre épais ; capitules ayant le plus souvent 5 fleurs en languette. (Très rare ; environs de Bayonne).
S. jacquinianus Rchb. (S. ds Jacquin)
Feuilles moyennes et supérieures sans pétiole, embrassant plus ou moins la tige par leur base, à limbe souvent brusquement rétréci au-dessus de sa partie basilaire ; les feuilles sont ordinairement couvertes de petits poils sur les deux faces et dépourvues de dents sur les bords dans le tiers ou le quart inférieur de la feuille ; involucre n'étant pas deux fois plus long que large ; 4 à 7 fleurs en languette par capitule. (Vosges, Jura (surtout méridional), bois de l'Assise près de Montoncel (Allier), Haute-Saône, Alpes de la Savoie et du Dauphiné : Alsace ; Suisse ; rare dans l'Ardenne belge).
S. fluviatilis Wallr. (S des cours d'eau)
Feuilles toutes à dents dirigées vers le haut, les moyennes embrassant la tige par leur base ; involucre à peu près aussi large que long, composé de 12 à 15 bractées sans compter les 4 à 5 bractées étroites partant de la base extérieure de l'involucre : capitules ayant ordinairement 7 à 10 fleurs en languette ; tige souterraine à ramifications très allongées. (Lorraine, Alsace)
